Sept conférences sur la nouvelle prise de possession de la société par l’esprit chrétien. Cathédrale, 1873.

Informations générales
  • TD47.076
  • Sept conférences sur la nouvelle prise de possession de la société par l'esprit chrétien. Cathédrale, 1873.
  • Cinquième conférence: Crimes contre l'esprit chrétien dans la famille.
  • Orig.ms. CS 203; T.D. 47, pp. 76-78.
Informations détaillées
  • 1 ADULTERE
    1 DIVORCE
    1 EDUCATION
    1 EPOUSE
    1 EPOUX
    1 FAMILLE
    1 FORNICATION
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 PECHE
    1 SOCIETE
    2 BOSSUET
  • De la fin décembre 1872 à février 1873, le lundi.
  • Cathédrale de Nîmes.
La lettre

L’esprit chrétien se retire tous les jours de plus en plus des familles. Je viens constaqter cinq crimes à ce sujet: crimes de l’homme 1° contre lui-même; 2° contre sa compagne; 3° contre les enfants; 4° contre la société; 5° contre Dieu.

1° Crime contre lui-même.

Il entre dans la vie. – Quelle a été sa jeunesse? (Déjà Bossuet: « Suis les pas de nos grand énervés de mollesse, ils se traînent à peine en leur vieille jeunesse ». Alors, les grands d’aujourd’hui, les bourgeois?). – Il a secoué au plus tôt le joug de ses parents, il a fait pleurer sa mère. – Il a gâté son coeur. – Il fait son noviciat du mariage par la prostitution.

Que sera la famille des hommes qui se préparent au mariage par un mensonge envers Dieu, la confession?

2° Crime envers la compagne qu’il prend.

Il ment à Dieu, ne ment-il pas à sa femme? Lui porte-t-il un coeur intact?

Enfin, ses liens anciens sont brisés. Pour combien de temps? Sera-t-il fidèle? S’il l’est, quels crimes n’impose-t-il pas à sa compagne? S’il ne l’est pas, que de désolations et bien souvent que de ruines! On spécule sur la fortune d’une femme pour redorer la sienne, et après avoir dévoré la sienne, on dévore celle de sa femme.

Et l’argent et la santé ne sont que le moindre des maux. Que sont ces désertions au foyer solitaire? Que sont ces adultères combinés avec ceux intérieurs? Et que dirai-je du divorce? Je ne le considère pas ici comme une attaque à la loi de Dieu; c’est le désordre profond. Mais, me direz-vous, que la loi le proscrit. Oui, il a été supprimé par le législateur, mais que d’efforts tentés pour le rétablir! Enfin, n’est-il pas en pratique? Et dans certains cas, que sont ces deux étrangers, homme et femme, qui portent le même nom? Que de récriminations, que de reproches! Où en est la source? Et comprenez-vous pourquoi tant d’hommes ne veulent pas que leurs femmes se confessent?

3° Crime envers les enfants.

L’éducation. Quelle éducation donnent certains pères? Quels efforts une mère ne doit-elle pas faire pour cacher la conduite du père? Pourquoi si peu de pères communient-ils avec leurs fils? Après la première communion, la fille persévère; le fils, il fait comme le père fait.

L’enseignement. – Que leur importe!

Travail exagéré. – Loi des dix ans. Oui, et le moment viendra où le fils spéculera sur le père, comme le père a spéculé sur le fils.

4° Crime contre la société.

Quelle vigueur communiqueront à de jeunes générations ces corps perdus par la débauche? La force de la race s’en va. – La force d’un peuple, c’est le dévouement. Quel dévouement à la société chez l’homme qui n’en a aucun pour sa famille? Quelle notion de morale conserveront-ils?

Mais je vais plus loin. La société a besoin de défenseurs. Du train dont vont les choses, dans cinquante ans où seront les défenseurs de la France? Ils diminuent tous les jours. Crime de la bourgeoisie dans ses atroces calculs. – Exemple donné, exemple malheureusement trop suivi. Les campagnes sont infectées. Les villes sont des gouffres où des générations s’épuisent. L’empire avait beaucoup fait en ce sens, et il y avait des raisons. Je n’ai pas appris que la vertu républicaine ait encore beaucoup réformé. – J’ai fait d’assez longues recherches, aidé de médecins. Les villages les plus rouges sont les villages les plus infectés de certaines maladies.

5° Crime contre Dieu.

Destruction des lois providentielles. Dieu a dit: Crescite, et multiplicamini, et replete terram. Dieu a dit: Erunt duo in carne una. Dieu a dit: Il vaut mieux avoir une meule de moulin attachée au cou que de scandaliser un de ses enfants. Allez, violez la loi de Dieu. – Mais si vous devenez esclaves de l’homme, vous n’aurez que ce que vous aurez voulu.

Ce que j’ai dit ne s’applique certes pas à tous, mais il faut indiquer le mal qui envahit, pour montrer quelle énergique opposition il importe de lui faire. Formez des familles chrétiennes et vous formerez une nouvelle société.

Notes et post-scriptum