Conférences sur les dernières décisions de l’Eglise.

Informations générales
  • TD47.114
  • Conférences sur les dernières décisions de l'Eglise.
  • *Deuxième conférence. Les dernières décisions de l'Eglise*.
  • Orig.ms. CT 4; T.D. 47, pp. 114-116.
Informations détaillées
  • 1 AUTORITE DE L'EGLISE
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 EGLISE
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 LIBRE PENSEE
    1 LOI DIVINE
    1 MAGISTERE
    1 MORALE
    1 SOCIETES SECRETES
  • A des hommes.
  • Hiver 1876-1877 (1).
La lettre

Nous avons signalé les quatre principaux adversaires des temps présents: 1° la libre-pensée; 2° la morale indépendante; 3° les usurpations de la politique; 4° les envahissements des sociétés secrètes.

L’Eglise a dû procéder contre ces sortes d’ennemis avec les armes qui lui sont propres: 1° par les affirmations doctrinales; 2° par une proclamation nouvelle de la loi de Dieu; 3° par l’affirmation de sa constitution sociale et des droits qui s’y rapportent; 4° par la condamnation des ennemis organisés contre elle.

C’est par un rapide coup d’oeil jeté sur ce plan d’ensemble que nous préluderons à l’étude des articles plus détaillés de ses décisions.

1.

La libre-pensée est, chacun le sait, fille du protestantisme et de la philosophie du XVIIIe siècle. Ce qui l’irrite surtout, c’est de voir l’Eglise enseigner toujours avec la même autorité, sicut potestatem habens. Et, de fait, qu’est l’Eglise comme corps enseignant, si elle n’est l’écho de Dieu même? Si Dieu ne parle pas par sa bouche, c’est le comble de l’imposture. Si Dieu l’enseigne, il n’y a qu’à se soumettre. Aussi, au point de vue doctrinal, le problème se réduit à trois questions:

A: Dieu peut-il parler aux hommes? Question de droit.

B: Dieu a-t-il parlé aux hommes? Question de fait.

C: Comment Dieu a-t-il enseigné les hommes?

Reste la question des détails: Qu’est-ce que Dieu a enseigné aux hommes?

A: Dieu peut-il enseigner les hommes, leur parler? S’il les a créés, pourquoi ne leur parlerait-il pas? Le nier, c’est nier la création.

B: Dieu a-t-il parlé? La question de la révélation et de sa nécessité relative. Dieu n’était tenu à rien, mais alors le monde surnaturel nous devenait inaccessible. Il faut donner ici des preuves de fait.

C: Comment Dieu a-t-il parlé? Par les prophètes, par son Fils, par l’Eglise.

Philosophie du mot: Verbum caro factum est. Passage de Mgr Gerbet, p. 73.

2.

Promulgation répétée de la loi de Dieu.

La morale indépendante.

A quoi le décalogue est opposé.

Travail d’hommes admirables, dont les travaux sont une nouvelle préparation évangélique. Mais il ne faut pas s’en tenir là. Pour nous, chrétiens, il y a plus, il y a la morale dont l’Eglise a le dépôt, tout aussi bien qu’elle a le dépôt du dogme. Et, à ce sujet, on a beau dire, le principe moral ne peut être le même, selon qu’on le fait venir de Dieu ou de la conscience humaine. La morale est-elle fixée? Les applications de la morale sont-elles certaines? L’autorité du législateur moral ne fait-elle rien? La sanction de la morale doit-elle être envisagée avec indifférence? Qui commande, en dernière analyse, dans le monde moral? Est-ce Dieu, est-ce l’homme?

Questions immenses sur lesquelles nous aurons à revenir successivement, mais qui nous préoccupent et doivent nous préoccuper au plus haut point.

3.

Affirmation de la constitution sociale de l’Eglise.

Si Dieu a parlé pour enseigner le vrai, proscrire le faux, commander le bien, condamner le mal, il a institué un pouvoir pour continuer son oeuvre. Ce pouvoir, c’est l’Eglise. Pouvoir divin confié à des hommes, pouvoir d’enseigner, de commander.

Pouvoir de la société de Dieu avec les hommes. Pouvoir d’une société parfaite. Pouvoir indépendant, souverain, infaillible comme Dieu qui parle par son intermédiaire.

L’étude de l’Eglise, de ses droits, c’est la question capitale de nos jours. La guerre entreprise par Luther arrive à son dernier terme, et il importe de ne pas s’en troubler. Jusqu’où iront les choses? Dieu seul le sait, mais si petit que soit le troupeau, il lui a été dit de ne pas craindre.

4.

Je dirai peu de chose des sociétés secrètes. Elles sont condamnées. L’important est de revenir souvent sur le fait de leur condamnation, sur l’organisation des sociétés haineuses et sur le droit de l’Eglise de les poursuivre partout.

Notes et post-scriptum
1. Voir D01021 n.