Instructions aux élèves de l’Assomption. 1877.

Informations générales
  • TD47.165
  • Instructions aux élèves de l'Assomption. 1877.
  • Dixième instruction: Moralité des actes humains.
  • Orig.ms. CT 24; T.D. 47, pp. 165-166.
Informations détaillées
  • 1 ACTES HUMAINS
    1 CONSCIENCE MORALE
    1 MORALITE
  • février-mars 1877.
  • Collège de l'Assomption, Nîmes.
La lettre

Nous sommes faits en tant qu’êtres raisonnables pour tendre à un but. Ce but, c’est le bonheur. Nous sommes faits pour atteindre le bonheur, qui est la possession de Dieu. Mais pour posséder Dieu comme bien et bonheur suprêmes, il faut remplir certaines conditions, fixées par Dieu pour le posséder. Là est la moralité de nos actes. Qu’est-ce qu’un acte moral? C’est un acte en qui se trouve tout le bien qui en est exigé et conforme, selon sa nature, au bien absolu.

Développement de la théorie d’ens et bonum convertuntur. Le bien est la plénitude de l’être, le mal sa privation. Exemple pris dans l’ordre physique. Plus un être a d’être, plus il est parfait. Plus un être moral a d’être, plus il est bon. Moins il a de celui qu’il doit avoir, plus il est mauvais. De même pour nos actes. La perfection consiste dans leur parfaite relation avec la raison, leur imperfection dans la privation.

Mais en quoi consiste cette raison? Ce n’est ni la raison des peuples, ni la loi civile. Ce n’est pas même pour toutes nos actions la volonté seule de Dieu. Ce ne sont pas les sens, ni l’instinct, ni le crime, ni le sentiment. C’est la vérité morale rendue manifeste par la raison.

Le premier principe est: il faut faire le bien, fuir le mal. De même que la notion de l’être se présente tout d’abord à la raison pratique. Mais quelle faculté connaît la moralité de nos actes? C’est la conscience, appuyée sur l’ensemble de certains principes pratiques qui découlent de certaines vérités fondamentales. Ainsi, vérité fondamentale, Dieu existe; principe pratique, il faut adorer Dieu.

La conscience est un témoin, un lien ou un aiguillon, un défenseur ou un remords. – Conscience droite et conscience fausse. – Nécessité d’agir selon les prescriptions d’une conscience certaine.

Nos actions sont bonnes ou mauvaises selon leur objet, selon les circonstances, selon la droiture de l’intention. – Et maintenant de même que la vérité éclaire l’intelligence et lui révèle ce qu’elle doit croire, de même la raison suprême, la sagesse révèle à la conscience ce qu’elle doit faire.

Quelquefois la conscience est troublée par les passions. Mais voyez comme il importe que la raison, la sagesse domine et établisse un empire qui donnera à nos actes moraux la plénitude de l’être par leur participation voulue à la sagesse de Dieu.

Notes et post-scriptum