31 décembre 1878

Informations générales
  • TD47.242
  • [Sermon pour la] Profession du Frère Maxime Viallet, 31 déc. 1878.
  • Orig.ms. CT 41; T.D. 47, pp. 242-243.
Informations détaillées
  • 1 VOEUX DE RELIGION
    2 VIALLET, MAXIME
  • 31 décembre 1878
  • Nîmes
La lettre

Vota mea Domino reddam coram omni populo ejus, in atriis domus Domini, in medio tui Jerusalem.

L’Eglise a des hardiesses incomparables. Menacée, elle s’avance: persécutée, elle triomphe en fuyant. Rien ne l’arrête. Elle va, semble reculer et pourtant avance toujours. Les hommes qui la poursuivent de leur haine et ont juré sa ruine semblent lui ôter le plus beau fleuron de sa couronne, en lui ôtant le droit de pratiquer les conseils évangéliques, c’est-à-dire de faire des voeux. Mais elle les maintient toujours, elle invite ses enfants à les offrir à Dieu, et la cérémonie de ce jour, mon cher enfant, en est une preuve. Parce que vous êtes le fils de l’Eglise, plein de foi et de courage, vous venez prononcer des paroles très graves. C’est votre foi qui en est le principe. Credidi, propter quod locutus sum.

Tel est le cachet particulier de votre profession. Les voeux sont un objet de haine. Vous venez offrir les vôtres au Seigneur: Vota mea Domino reddam. Et vous ne vous faites pas illusion. Vous venez les prononcer, le dernier jour d’une année chargée de menaces que les ennemis de Dieu espèrent bien exécuter dans les premiers jours de l’année qui s’ouvre demain.

1.

Vous venez faire vos voeux. Vota mea Domino reddam. Ah! vous êtes heureux d’être choisi pour cet acte en pareilles circonstances. Qu’ils montent vers le ciel ces voeux comme un acte d’amour plus grand. Nous sommes arrivés à des temps où Notre-Seigneur semble dire à ceux qui font profession spéciale de s’attacher à lui, comme autrefois ses apôtres quand les foules l’abandonnaient: Et vos vultis abire? Vous avez répondu comme Pierre: Domine, ad quem ibimus, et vous êtes approché de l’autel, afin de vous immoler dans toute la perfection de votre amour.

2.

Vous faites profession devant tout le peuple de Dieu, coram omni populo ejus, mais parce que ces témoins de votre profession attesteront à tous que vous venez très librement vous donner pour toujours. Que si l’on vous poursuit comme religieux, vous porterez vos pas ailleurs et vous proclamerez votre bonheur d’être sans partage à Dieu. Car c’est l’effet des persécutions de rendre plus éclatante la spontanéité de ces dons volontaires.

3.

In atriis domus Domini. Ah! ce n’est pas pour plaire aux hommes que s’accomplit un acte pareil, c’est pour plaire à Dieu. Heureuse l’âme qui se donne, se sacrifie, se dévoue!

4.

In medio tui Jerusalem. Ame très heureuse de se placer au centre de l’Eglise par la perfection à laquelle elle s’engage.

Notes et post-scriptum