- TD47.373
- [Notes de diverses instructions, 1878-1879]
- EFFETS DE LA RESURRECTION DE JESUS-CHRIST
- Orig.ms. CT 94; T.D. 47, pp. 373-374.
- 1 RESURRECTION DE JESUS-CHRIST
2 MOISE
2 PAUL, SAINT - 1878-1879
L’Apôtre, dans le développement de sa prédication aux Corinthiens, est amené à parler de la loi judaïque, et il montre que Moïse, qui n’a pu promulguer qu’une loi figurative, a reçu pourtant de ses communications avec Dieu une telle gloire que son visage était tout rayonnant, et que pour communiquer avec les Hébreux il était obligé de le couvrir avec un voile. Or ce voile, signe d’esclavage, est posé non plus sur la face de Moïse, mais sur le coeur d’Israël, afin qu’il ne comprenne pas. Mais quand il sera converti au Seigneur, le voile sera enlevé; car Dieu est esprit, et là où est l’esprit de Dieu, là est la liberté. Nos vero omnes revelata facie, gloriam Domini speculantes in eamdem imaginem, transformamus de claritate in claritatem, tamquam a Domini spiritu.
Il y a trois degrés de clarté: la clarté de la raison, la clarté de la grâce, la clarté de la gloire.
Ici l’Apôtre se pose sur un autre terrain, sur celui de prédicateur de la loi nouvelle: Habentes igitur hanc administrationem. Il n’y manquera pas, se dépouillera de tout déshonneur, même secret, mettra son titre dans la manifestation de la vérité.
Que si notre évangile est, lui aussi, couvert d’un voile, il l’est pour ceux dont le Dieu de ce monde a aveuglé les yeux. Car nous ne nous prêchons pas, mais Jésus-Christ Notre-Seigneur; car nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus; car Dieu, qui a commandé à la lumière de briller au fond des ténèbres, a fait briller dans nos coeurs l’éclat de la science et de la lumière de Dieu sur la face du Christ Jésus. Non seulement nous sommes illuminés, mais nous illuminons. Mais n’oublions pas que notre trésor est dans des vases d’argile, c’est-à-dire dans la faiblesse de notre volonté, afin que tout vienne de Dieu et non de nous.
Tel est le perpétuel travail des ouvriers de l’Eglise, qui ont à supporter la tribulation, la pauvreté, la persécution, l’humiliation, l’écrasement, portant toujours la mortification de Jésus-Christ en eux, afin que sa vie soit manifestée dans leur corps. A quoi reconnaît-on la vie de Jésus-Christ dans un apôtre? A tous ces signes, et c’est pour cela que Jésus-Christ les imprime de temps en temps sur ces envoyés. C’est pour cela que les apôtres sont livrés à la mort, qu’on veut qu’ils disparaissent. C’est afin que la vie de Jésus-Christ apparaisse dans leur chair mortelle.
De là, la foi et ses effets. Habentes autem eumdem spiritum fidei…, scientes quod is qui suscitavit Jesum a mortuis, et nos cum Jesu suscitabit, et constituet vobiscum. Voilà le travail perpétuel de résurrection dans l’Eglise: Propter quod nos deficimus.
Voilà l’espérance. Car tandis que le corps(1) se corrompt, l’âme s’agrandit, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Id enim quod in praesenti est momentaneaum et leve, supra modum in sublimitate aeternum gloriae pondus operatur in nobis. Car nous n’avons pas à nous arrêter à une inutile contemplation de ce que nous voyons, mais à celle que nous ne voyons pas; car ce que l’on voit est du temps et ce que l’on ne voit pas est éternel.
Telle est la différence profonde entre ce qui passe et ce qui reste.