[Notes pour un mois de Marie]

Informations générales
  • TD47.395
  • [Notes pour un mois de Marie]
  • I. But de ce mois de Marie.
  • Orig.ms. CT 105; T.D. 47, pp. 395-398.
Informations détaillées
  • 1 EGLISE
    1 FOI
    1 HAINE
    1 MAUX PRESENTS
    1 MOIS DE MARIE
    1 SAINTETE
    1 SOCIETE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    3 FRANCE
  • 1874
La lettre

Plenitudo legis, dilectio.

Le but de ce mois de Marie se précise dans la situation qui nous est faite par les événements et qui nous impose des devoirs nouveaux. Oui, la vérité catholique a ce privilège qu’étant toujours la même dans son essence, elle se diversifie dans ses fécondes applications selon les temps et les lieux.

Or, si quelque chancre ronge l’humanité de nos jours, c’est la haine. Mais la haine veut le remède, la tendresse, la charité, l’amour, et c’est pourquoi j’ai pris pour texte ces paroles: Plenitudo legis, dilectio. Où trouver plus d’amour que dans le coeur de Marie, après le coeur de Jésus? C’est à cet amour que nous reviendrons sans cesse, et pour cela je veux pendant ce précieux mois:

1° Signaler les périls de cette haine;

2° Chercher les remèdes à cette haine;

3° Réveiller votre zèle;

4° Faire appel à votre foi;

5° Vous pousser à la sainteté.

1. Les périls présents.

Est-il nécessaire de vous les énumérer et ne sentez-vous pas qu’au-dessous des agitations politiques il y a les ébranlements les plus profonds dans les fondements de la société? Dans quelque temps, qu’est-ce qui restera debout? La vérité? On la nie. – La morale? Qui en veut?

Le pouvoir? Ah! il est dans le peuple, qui sans frein, se perd. On l’a voulu, on y arrive. La masse des honnêtes gens, c’est la masse des inconséquents.

La logique conduit à la mort, et comme d’autres peuples ont péri, nous aussi nous périrons.

2. Les remèdes.

Si quelqu’un les possède, c’est l’Eglise catholique. Ou ils sont dans ses trésors sur la terre déposés par la main de Dieu, ou ils ne sont nulle part. Mais qui en veut? Voyez la haine contre l’Eglise montant de toute part; c’est pour cela qu’il faut s’adresser à celle qui est le secours des chrétiens.

Elle a deux sortes de remèdes: 1° Pour ses enfants blessés qui invoquent son secours, et chez qui elle vient rallumer la flamme de la charité; 2° Pour ses enfants égarés qui ne la connaissent plus et qui pourtant ont besoin d’elle, alors même qu’ils la maudissent, et à qui elle veut témoigner ses tendresses.

3. Zèle.

Mais qui appliquera ces remèdes? Le sacerdoce a sa mission, mais quand les dangers augmentent, tous sont appelés au sauvetage. Mais pour cela il faut que votre zèle se ranime dans votre amour de l’Eglise, de la patrie, de tout ce qui vous est cher.

4. Réveil de la foi.

A quelles conditions?

1° De réveiller votre foi par la prière, la méditation, l’étude ou l’assiduité à vous faire instruire, par la résolution de laisser de côté les points de vue humains et de vous placer entièrement sous l’oeil de Dieu.

2° De réveiller la foi chez les autres. – Magnificence de l’homme de foi, de nos jours, de l’homme apôtre de Jésus-Christ, en face de l’homme apôtre de Satan.

5. La sainteté.

Il ne s’agit pas seulement de parler, il faut agir.

Certes, après Jésus-Christ, s’il est une figure admirable dans ce monde, c’est bien celle de Marie. Quelle pureté! Quel éclat! Quelle perfection! Vierge, quels parfums elle porte! Mère, quels trésors elle donne au monde! Reine, de quelle protection ne l’environne-t-elle pas?

Et vous êtes heureux de lui témoigner votre amour, en venant prier au pied de son image. Il faut aujourd’hui davantage. Il faut, en face des périls, que vous soyez l’image vivante de Marie. Et comme trop de chrétiens oublient cette image au fond des sanctuaires où ils ne vont pas la chercher, il faut la leur présenter partout où ils vous verront.

La sainteté de Marie a un cachet spécial, c’est d’être communicative. Il faut que la vôtre le soit. Voyez donc ce que pendant ce beau mois, je viens vous demander.

1° La méditation sur les maux présents.

2° Le sentiment de la nécessité d’y porter un remède prompt et efficace.

3° Le zèle pour l’accomplissement des devoirs que vous imposent les périls et les souffrances de l’Eglise et de la société.

4° Les saintes ardeurs de la foi.

5° La conviction que pour guérir le monde, il faut des saints, et que vous pouvez être du nombre des sauveurs du monde.

J’ai dit que la situation était pleine de périls. Mais quand jamais a-t-on eu plus de motifs d’espérer? Voyez la France qui se réveille pour se placer sous la protection de Marie.

Quand a-t-elle (= Marie) témoigné un amour plus grand pour la France qui lui était consacrée jadis? On a voulu oublier ce patronage glorieux.

La France de l’impiété et la France de Marie.

Nous demanderons à Marie de nous rendre la France toute entière et nous serons exaucés, quand nous aurons acquis le zèle, la foi, la sainteté, qui nous aura rendus de féconds instruments de sa gloire.

Notes et post-scriptum