Instructions données aux dames de la Miséricorde de Nismes, commencées le 8 février 1836.

Informations générales
  • TD48.023
  • Instructions données aux dames de la Miséricorde de Nismes, commencées le 8 février 1836.
  • Sur le devoir pascal.
  • Orig.ms. CT 114; T.D. 48, pp. 23-24.
Informations détaillées
  • 1 FEMMES
    1 PAQUES
    1 SAINTE COMMUNION
    2 THERESE, SAINTE
  • Dames de la Miséricorde de Nîmes.
  • après le 8 février 1836
  • Nîmes
La lettre

Parmi vous, mes dames, il n’en est aucune, je pense, qui ne soit disposée à accomplir le précepte de l’Eglise au sujet de la communion pascale. Aussi ne viens-je pas vous entretenir de la nécessité de cette communion, mais de la manière de vous y préparer et des obstacles qui s’opposent à ce que vous en retiriez tous les fruits que vous pourriez en rapporter, si vous aviez une volonté un peu plus ferme de vous consacrer à Dieu. Permettez-moi d’abord d’établir parmi vous deux classes de personnes, afin que mes paroles se rapportent mieux à chacune de vous en particulier.

Parmi vous il en est qui pensent avoir assez fait en communiant une fois par an ou aux plus grandes fêtes de l’année. Il en est d’autres qui fréquentent les sacrements peut-être tous les mois, toutes les semaines et même plusieurs fois par semaine. Or je vous prie de rentrer en vous-mêmes et de me dire si vous croyez pouvoir affrirmer que vous avez profité de vos communions.

Je parle d’abord des personnes qui ne communient que rarement. Que voyons-nous pour la plupart de ces personnes? L’hiver, elles ont peut-être été, pour me servir d’une expression de l’Ecriture, brûler de l’encens devant Baal, c’est-à-dire elles ont demandé au monde des plaisirs permis ou défendus. Le carême vient, et, comme si elles craignaient de n’avoir aucun sujet de faire pénitence, elles veulent prendre un dédommagement anticipé de tout ce que les convenances leur défendront pendant le temps consacré au jeûne par l’Eglise. Les joies du carnaval ne sont pas sans fatigues, il faut se reposer; le jeûne pourrait achever d’irriter des santés déjà altérées, et le carême dont l’approche avait été comme un aiguillon pour nous pousser au plaisir, le carême ne se fait pas ou se fait mal. Cependant on est chrétien, on veut faire ses pâques, et cependant comme l’on conserve encore un certain respect pour la sainte hostie, on se prépare pendant quinze jours. Les quinze jours qui suivront la communion pascale seront assez fervents. Mais laissez écouler un mois au plus et les anciennes pensées reviennent. Au fait, n’est-ce pas assez de donner à Dieu le douzième de son année?

Je ne sais si j’exagère, mes dames, et dans tous les cas j’aime à croire que le nombre des personnes dont je viens de parler n’est pas grand. Toutefois, si vous en connaissiez et que votre zèle pour leur salut vous portât à leur parler sérieusement, je vous exhorterai à leur faire observer que Dieu, lorsqu’il a fait une promesse, il la tient et que c’est pour cela qu’il exige qu’on tienne celles qui lui sont faites.

Opinion de sainte Thérèse sur la communion. – Je ne veux certes pas les détourner de communier.

Pour les personnes qui fréquentent les sacrements. L’on ne pense pas assez au caractère particulier de la pâque. C’est un passage et qui dit passage dit marche. Etes-vous meilleures cette année que l’année précédente? Et quelle vertu pouvez-vous offrir à Dieu?

Prendre la résolution d’acquérir une vertu.

Notes et post-scriptum