- TD48.035
- CAREME 1837 [Notes sur 12 sujets de sermons]
- 4. Union de la justice et de la miséricorde.
- Orig.ms. CT 116; T.D. 48, p. 35.
- 1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
1 JUSTICE DE DIEU
1 MISERICORDE DE DIEU - février-mars 1837
- Eglise Sainte-Perpétue, Nîmes.
I. Ce que c’est que la miséricorde et la justice divine.
II. Manifestation de ces deux attributs dans l’incarnation.
Sic Deus dilexit mundum, ut filium suum unigenitum daret, ut omnis qui credit in eum non pereat, sed habeat vitam aeternam.
Dieu n’est pas juste comme les hommes, en ce sens qu’il soit soumis à une loi, puisqu’il est la loi lui-même, ni qu’il soit tenu de rendre à chacun ce qui lui est dû, puisqu’il ne doit rien à personne. Et cependant justus Dominus, et justitiam dilexit. Oui, il est la sagesse suprême, et tout ce qui procède de lui est sagesse ordonnée, et Dieu en ce sens est la justice même, car il maintient cet ordre établi par lui, et il fait respecter les droits de chacun, et il fait respecter les siens. En ce sens il est juste.
Dieu étant le bien suprême ne peut vouloir que le bien, et la loi étant l’expression du bien, Dieu en voulant sa volonté ne peut vouloir que sa loi.
Deux ordres ou dispositions. L’ordre des créatures se rapportant à Dieu, dans le second Dieu a des rapports avec les créatures. Dans l’un et dans l’autre Dieu est juste. Dans le premier il se fait rendre ce qu’il lui est dû, dans le second il rendra ce qu’il doit, et il donne tout pour faire ce qu’il commande. Mais il ne doit que par bonté. C’est pour cela qu’il est miséricordieux en ce sens qu’il cède ses droits: Omnes viae Domini misericordia et veritas. Dieu est miséricordieux, parce qu’il est bon; juste, parce qu’il est sage; mais il est miséricordieux avant d’être juste, parce qu’il donne toujours avant d’exiger.
Enfin, quoique certains actes soient attribués à la justice et certains à la miséricorde, il est vrai de dire que la miséricorde et la justice sont toujours unies, comme la punition dans les damnés et dans la conversion des pécheurs. Mais où ceci paraît davantage, c’est dans la rédemption.
II. Manifestation de la justice [de Dieu] envers son Fils.
Il prend son fils, le dépouille entièrement de sa gloire, il met sur lui l’iniquité de tous les hommes, et le poursuit toujours, l’abandonne enfin. Il semble que la justice ne peut être manifestée que par un Dieu.
[Miséricorde de Dieu] envers les hommes. Elle [est] infinie comme la nature de l’offense. Car la nature de l’offense n’était infinie qu’à cause de celui à qui elle était adressée; et la miséricorde est infinie, à cause de celui qui pardonne.