[Notes d’une] Retraite prêchée au grand-séminaire de Montpellier, novembre 1837.

Informations générales
  • TD48.049
  • [Notes d'une] Retraite prêchée au grand-séminaire de Montpellier, novembre 1837.
  • 1. De la vocation.
  • Orig.ms. CT 117; T.D. 48, pp. 49-50.
Informations détaillées
  • 1 BUT DE LA VIE
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SEMINARISTES
    1 SOLITUDE
    1 VERTUS DE L'APOTRE
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 BERNARD DE CLAIRVAUX, SAINT
    2 ISAIE, PROPHETE
    2 JEROME, SAINT
    2 JOB, BIBLE
    2 JOSUE
    2 PAUL, SAINT
    3 JERUSALEM, GOLGOTHA
    3 SINAI
  • novembre 1837
  • Grand-séminaire de Montpellier.
La lettre

Bonum est viro, cum portaverit jugum ab adolescentia sua.

Sedebit solitarius, et tacebit: Quia levavit super se.

Quel est cet homme? C’est le chrétien qui a un joug à porter. Mais il est un autre joug à porter, celui du séminariste; joug qui, à mesure qu’il avance, devient et plus pesant et plus léger. Le prophète l’encourage.

Où apprendra-t-il à comprendre le prix de ce joug? Dans la solitude. Le Seigneur aime à conduire dans les solitudes: Cui dedi in solitudine domum, et tabernacula ejus in terra salsuginis. Job, XXXIX, 6. Vous venez donc dans la retraite pour méditer sur le joug que vous avez à porter. Vous venez passer dans ce séminaire le temps nécessaire à connaître ce que Dieu veut de vous.

Or, voici ce que j’ai à vous dire. Rien de plus important pour vous et pour la religion que de bien faire la retraite: pour vous, parce que s’il y va de votre vocation, il y va du salut; pour la religion, parce que vous ne vous damnerez ni ne vous sauverez seul. Mais puisque le temps presse, je me contenterai [?] de vous montrer l’importance de votre retraite pour vous-même.

Tout homme est créé pour un but qu’il est obligé d’atteindre, afin d’accomplir son devoir; en l’accomplissant, de se perfectionner; et en étant parfait, d’obtenir la récompense qui lui est promise. Or, le séminariste qui manque à sa vocation qu’est-il? Rien de plus coupable, de plus digne de mépris, de plus malheureux.

1° Rien de plus coupable. S. Jérôme, Ep. ad Galatas. Quatuor genera apostolorum sunt: unum quod neque ab homine, neque per hominem, sed per Jesum Christum et Deum patrem; aliud quod a Deo quidem est, sed per hominem; tertium, quod ab homine, non a Deo; quartum, quod neque a Deo, neque per hominem, neque ab homine, sed a semetipso.

Le premier, Isaïe, saint Paul. Le second, Josué et les bons prêtres. Tertium genus est, cum hominum favore et studio aliquis ordinatur, ut nunc videmus plurimos, non Dei judicio, sed redempto favore vulgi in sacerdotium subrogari. Quartum est pseudo-prophetarum et pseudo-apostolorum, de quibus Apostolus: Istiusmodi, inquit, operarii iniquitatis transfigurantes se in apostolos Christi qui dicunt: Haec dicit Dominus, et Dominus non misit eos.

Peccatori autem dixit Deus: Quare tu enarras justitias meas, et assumis testamentum meum per os tuum?

La plus haute dignité par des mains impures.

2° Rien de plus méprisable. C’est un traître qui s’introduit dans l’armée du Seigneur, étant l’esclave de Satan. Voyez ses ruses au séminaire: c’est un hypocrite; sa paresse, son inutilité. Canes muti, et non volentes latrare(1).

3° Malheureux au séminaire, hors du séminaire. Privé de grâces(2).

Amice, quomodo huc intrasti?

Notes et post-scriptum
1. Deux montagnes, le Sinaï et le Calvaire. - Loi d'amour. - D'autant plus méprisables qu'ils abusent de plus de bienfaits. *Nolite dare sanctum* canibus, neque mittatis margaritas ante porcos. - Les ordres.
2. Passage de s. Bernard. Filioli, nemo magis mentitur quam amicus similans inimicum... Non est tibi pars in oratione, qua orat ad Patrem et dixit: Pater, ignosce illis, nesciunt enim quid faciunt.