[Fragments de sermons sur] MARIE.

Informations générales
  • TD48.072
  • [Fragments de sermons sur] MARIE.
  • Nativité de Marie
  • Orig.ms. CT 118; T.D. 48, pp. 72-74.
Informations détaillées
  • 1 IMMACULEE CONCEPTION
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 MERE DE L'EGLISE
    1 NATIVITE DE MARIE
    2 ESTHER
    2 NICODEME
    2 RUTH
    2 SAMUEL, PROPHETE
  • vers 1836-1837
La lettre

La naissance de Marie est le gage et le modèle de la résurrection du chrétien. – Quae est ista, quae progreditur quasi aurora consurgens? Cant., 6.

Ténèbres du monde. – Marie, aurore qui paraît à l’horizon; aurore du soleil. Apprenons combien la naissance de Marie nous apporte de précieux bienfaits.

Jésus s’adressant à Nicodème avait dit: Nisi quis renatus fuerit denuo, non potest videre regnum Dei. Il avait expliqué ces paroles par ces autres: Quod nascitur ex carne, caro est; quod nascitur ex spiritu, spiritus est. Nécessité de la naissance de l’esprit après celle du corps; Marie en est le gage et le modèle.

En Marie les deux naissances sont simultanées. Marie exempte du péché. Veni, columba mea. – Tota pulchra es, et macula non est in te.

Conception. – Naissance. – Comment, en même temps que le Sauveur du monde était dans son sein, le diable eût-il pu être dans son coeur? Marie pouvait-elle être l’esclave de celui dont son Fils venait renverser l’empire? Mais pourquoi ce privilège unique? C’est qu’il nous annonçait les privilèges auxquels nous devions être élevés; c’est que du berceau de la fille de David au berceau du fils de Dieu il ne devait y avoir qu’un pas, – dans la route des générations, – et que J.-C. voulait faire annoncer à l’avance son entrée. Pourquoi l’histoire de la mèe de Samuel, l’histoire de Ruth, d’Esther? Tout cela s’applique à Marie.

Mais, direz-vous, ces prophéties peuvent s’appliquer à l’Eglise. Sans doute, et voilà encore la naissance de Marie [qui] est un gage de notre nouvelle naissance. Car, en premier lieu, ces prophéties peuvent s’appliquer à Marie, puisque l’Eglise les lui a appliquées. C’est un gage tellement précieux qu’il est annoncé par d’autres gages, car toutes ces figures sont autant de gages de la délivrance de l’espèce humaine. En second lieu, cette merveilleuse ressemblance entre Marie et l’Eglise n’est-elle pas bien propre à nous encourager? Car si en Marie les prophéties commencent à s’accomplir, bientôt nous les verrons se réaliser dans toute leur plénitude. En troisième lieu, la naissance de Marie est le gage de la fécondité que l’Eglise va bientôt recevoir. Marie est la première fille de l’Eglise. Marie est donc le premier gage que J.-C. donne à son Eglise et de son amour et de sa fécondité.

Il y a sans doute une très grande différence entre la naissance de Marie et la nôtre, puisque nous avons besoin de renaître par le baptême et par la grâce, par le baptême et par la participation aux grâces qui nous sont accordées. Marie n’éprouve rien de tout cela. Dès sa naissance, elle est agréable à Dieu. Mais ne nous en fâchons pas; plus nous l’exaltons, plus nous nous exaltons nous-mêmes; plus nous admirons en elle de bienfaits divins, plus nous pouvons espérer pour nous les faveurs célestes. Aimons donc Marie.

Marie est modèle de notre naissance:

La naissance spirituelle, à laquelle nous sommes appelés, exige deux conditions: 1° l’affranchissement de la mort; 2° une vie nouvelle.

L’affranchissement de la mort, esclavage du péché, tyrannie du démon, honte de cet esclavage, douleurs, Marie apprend à les secouer. Mais quoi, direz- vous, elle a été exempte du péché et il nous faut lutter continuellement. Dites, Marie a été exempte du péché, sans doute, mais elle n’a pas moins eu à souffrir: à sa naissance, à sa présentation, à son annonciation, à la croix et pendant qu’elle a attendu sur la terre la mort. Dieu l’a prévenue de ses grâces, et sans la grâce sans doute Marie n’eût été rien, je le reconnais. Mais voici la merveille de sa naissance, Dieu prévoyait sa correspondance à la grâce, et ces grâces n’ont été qu’une récompense anticipée de ses vertus futures. Dieu versait à flots ses faveurs dans ce coeur, parce qu’il savait qu’elle n’en perdrait pas une goutte.

Une autre différence, c’est que Marie naissant par la grâce ne devait pas mourir, tandis que nous, nous la recevons par les sacrements et la perdons sans cesse; mais ceci sera notre faute et notre condamnation. Luttons donc pour défendre nos droits.

Marie, modèle de la vie en Dieu. – Par l’espérance; elle a espéré le Messie, mais surnaturellement, puisqu’elle s’est vouée à la virginité. Elle a espéré le ciel. – La seconde naissance.

Charité. [Inachevé]

Notes et post-scriptum