1836-1837

Informations générales
  • TD48.154
  • [Notes de 4 sermons sur la] Pénitence.
  • Orig.ms. CU 5; T.D. 48, pp. 154-158.
Informations détaillées
  • 1 BONHEUR
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 CORRUPTION
    1 DECADENCE
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 PASSIONS MAUVAISES
    1 PECHE
    1 PECHES
    1 PECHEUR
    1 SOUFFRANCE
    1 VERTU DE PENITENCE
    1 VIE DE PRIERE
    2 JEAN-BAPTISTE, SAINT
    2 JEREMIE
    2 JONAS, BIBLE
    2 ZACHARIE
    3 JERUSALEM
    3 JOURDAIN
    3 JUDEE
    3 NINIVE
  • 1836-1837
La lettre

[I.] SUR LA PENITENCE

Poenitentiam agite, appropinquavit enim regnum caelorum.

Mes frères, quelle est cette voix qui sort des solitudes de la Judée et fait retentir les bords du Jourdain de ces lugubres paroles: Faites pénitence? Que se passe-t-il donc de nouveau dans le monde? Serait-ce que la corruption allant toujours croissant, Dieu, qui depuis trois siècles a rendu muette la bouche des prophètes, veut donner une leçon au monde, et que, comme autrefois Jonas à Ninive, il envoie Jean, le fils de Zacharie, annoncer aux Juifs de faire pénitence, afin d’éviter la colère qui va s’appesantir sur leur malheureuse nation? Ou bien serait-ce qu’il vient comme Jérémie, après la ruine de Jérusalem, consoler Israël par l’espoir de voir son temple se reconstruire?

Mes frères, c’est l’un et c’est l’autre. Faites pénitence, dit Jean, vous Pharisiens, parce que la hache est à la racine de l’arbre. Faites pénitence, vous qui attendez la réunion d’Israël, parce que le royaume de Dieu est proche et que bientôt vous serez récompensés de vos travaux. Oui, mes frères, la pénitence est imposée à tous, mais il faut que j’explique ce que j’entends ici par pénitence.

Nous avons déjà parlé de la pénitence comme sacrement. Aujourd’hui donc je viens vous parler de cette douleur qui accompagne la vue de nos péchés, et qui nous porte à satisfaire autant qu’il est en nous la sanction divine. Or cette pénitence, je dis qu’elle est une occasion à tous, au juste comme au pécheur: au juste comme préservatif, au pécheur comme remède; au juste qui est appelé à satisfaire pour lui d’abord, et ensuite pour les autres, à l’exemple de Jésus-Christ; au pécheur qui tant affaibli par les mauvaises habitudes ne peut les déraciner que par une sévère pénitence. Nécessité de la pénitence pour le juste et pour le pécheur. Ave Maria. [Le reste fait défaut]

[II.]

Poenitentiam agite, appropinquavit enim regnum caelorum.

Nécessité de la pénitence. Nécessité d’une prompte pénitence.

1. Dieu est juste. Justus Dominus, et justitiam dilexit.

Il a donné des lois justes, et les hommes les doivent observer.

Ces lois, les voici. Maintenant, quelle est votre conduite? Omnes declinaverunt, simul inutiles facti sunt; non est qui faciat bonum, non est usque ad unum. – Cogitaverunt, et locuti sunt nequitiam, iniquitatem in excelso locuti sunt.

L’amour de Dieu. Et dixerunt: quomodo scit Deus, et si est scientia in excelso?

L’amour du prochain. Sepulchrum potens est guttur eorum.

Calix in manu Domini, vini meri plenus mixto.

Justitia tua, justitia in aeternum, et lex tua veritas.

Deux voies: la peine imposée ou la peine volontaire. Dieu n’attend pas pour vous punir dans votre santé, votre famille, votre fortune. Mais il faut se hâter:

1° Parce que Dieu commence à vous punir: Super quo percutiam vos ultra, addentes praevaricationem?

2° Parce qu’il vous endurcira. Quaeretis me, et non invenietis me.

3° Parce que vous ne savez pas l’heure de votre mort.

4° Parce qu’il n’est pas trop tard pour commencer. [Le reste manque]

[III.] De la pénitence considérée comme remède.

Ce n’est plus à Jean, mais à Jésus que j’emprunte ces paroles. – Différence: terribles dans la bouche de Jean, douces dans celle de Jésus.

La pénitence remède: 1° Maladie de l’âme; 2° la pénitence la guérit.

1. [Maladie de l’âme]

Vous êtes malade et vous ne le savez pas. Ecoutez la voix qui vous avertit de votre danger. Vous dites que votre corps est malade quand il n’accomplit pas ses fonctions, ou votre oeil, votre oreille, votre pied, votre main. Eh bien, l’oeil de votre âme est malade, il ne voit plus la vérité. L’oreille de votre âme est malade, il [= elle] a du dégoût pour la parole de Dieu et n’en profite pas. Vous n’avez plus de goût pour la prière et le pain de la vie. Le parfum des vertus, vous n’aimez plus à le respirer. Votre coeur qui ressent des sentiments et des sensations, est malade; vous ne trouvez plus ces impressions douces et fortes qui y produisaient les élans les plus généreux. Tout votre être est malade, car tout votre être devrait être dirigé vers Dieu. Mais de même que le corps est malade, quand tous les organes sont suspendus, de même les facultés de votre âme étant suspendues, vous êtes bien malade.

La maladie amène des douleurs. Les douleurs de votre âme: l’orgueil et ses déceptions, la colère et ses emportements, l’avarice et le renversement de la fortune, la jalousie qui se dévore elle-même.

Les passions des sens et les maladies, et les regrets, et les remords, et les terreurs, et les désenchantements. Plorans ploravit in nocte, et lacrymas ejus in maxillis ejus: non est qui consoletur eam, et facti sunt ei inimici.

La femme coquette, coupable et abandonnée. Habitavit inter gentes, nec invenit requiem. – L’homme qui cherche à s’étourdir dans le monde.

Cum deficerent quasi vulnerati in plateis civitatis: cum exhalarent animas suas in sinu matrum suarum. Cui comparabo te? vel cui assimilabo te, filia Jerusalem? cui exaequabo te, et consolabor te, virgo filia Sion? Magna est enim velut mare contritio tua: quis medebitur tui? Vide, Domine, afflictionem populi tui.

2. Remèdes: la prière et la souffrance.

La prière qui appelle Dieu et la grâce, le médecin et le remède.

La souffrance dans les efforts pour acquérir les vertus opposées aux vices. – La souffrance de l’esprit par la foi, qui tue la vaine curiosité; la souffrance du coeur par la contrition, la souffrance du corps. [Le reste manque]

[IV.]

Si quis sitit, veniat ad me et bibat. Joan., VII, 37.

Mon frère, je viens vous dire que vous n’êtes pas heureux, et je veux que vous le soyez. Non, vous n’êtes pas heureux, parce que vous n’avez pas la tranquillité, parce que vous êtes éloigné de votre Dieu.

Je vais d’abord répondre à quelques objections sur le bonheur que vous pourriez essayer de me faire. Quelle idée vous êtes-vous formée du bonheur? Sentiment que tous les hommes ont du bonheur. Nous voulons tous être heureux, nous payerons le bonheur.

Maintenant, où l’avez-vous placé? Sur la terre? Mais si quelqu’un venait vous dire: Tout le bonheur, ici-bas, vous l’aurez, pourvu que vous travailliez pendant quelque temps; vous travailleriez. – Mais me direz-vous, je travaille. – Oui, mais travaillez-vous courageusement?

Trouvez bon que je m’efforce de vous pousser une dernière fois dans vos derniers retranchements. Vous voulez du bonheur. Eh bien, voici ce que j’ai à vous dire de la part de Dieu: Amassez tant que vous voudrez, vous ne le trouverez pas sur la terre, vous ne le trouverez pas non plus au-delà, par la route que vous suivez.

Où le trouverez-vous? Dans votre réconciliation avec Dieu, et cette réconciliation, vous ne l’aurez que par la confession. Je ne dis pas: La confession est le seul moyen, et qui s’est confessé a tout fait; mais je dis: Sans la confession point de réconciliation. Je ne dis pas: La confession vous donnera le bonheur ici-bas; mais je dis: La confession sera pénible pour vous, et plus elle sera pénible, plus vous aurez de mérite.

Mais je ne jouirai pas de ce bonheur ici-bas? Et qu’importe! Et qui vous doit le bonheur ici-bas?

Je ne viens pas vous dire qu’il faut vous confesser, je viens vous dire qu’il faut faire pénitence, et une pénitence entière. – Une pénitence entière, parce qu’il faut qu’elle soit sincère. – Fausseté de la pénitence.

Il faut qu’elle soit égale au crime. [Le reste manque]

Notes et post-scriptum