1838-1839

Informations générales
  • TD48.194
  • [Notes sur l'amour de Dieu]
  • Orig.ms. CU 17; T.D. 48, p. 194.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS DIEU
  • 1838-1839
La lettre

Deus charitas est.

Dieu est parfait. Il est amour, il s’aime souverainement. Mais comme l’amour découle de lui, c’est à lui qu’il veut que tout amour soit rapporté, comme les eaux de l’océan. Tout ce que nous faisons, nous devons donc le faire pour Dieu, entrer [dans l’] oubli de nous-mêmes.

Amour-propre qui s’oppose à l’oubli, amour-propre dans les personnes du monde, amour-propre dans les personnes de piété.

L’amour véritable est comme un trait lancé vers un but. Il ne connaît aucun obstacle, il voit Dieu et rien ne l’arrête. Car qu’est-ce que l’amour que l’union de deux êtres? Mais l’union suppose une conformité. Or vous comprenez tout de suite pourquoi vous n’aimez pas Dieu. Vous n’aimez pas Dieu, parce qu’étant la puissance souveraine il faut que tout lui obéisse, et vous ne voulez pas; parce que Dieu étant la sagesse, il faut que tout soit réglé et vous ne voulez que le désordre. Vous n’aimez pas Dieu, parce que Dieu est la justice et que vous êtes injuste, que vous faites tort au prochain dans son bien et sa réputation. Vous n’aimez pas Dieu, parce que Dieu est bon et que vous éprouvez sans cesse un plaisir mauvais à être mauvais; parce qu’il est patient et que vous êtes impatient.

En un mot, vous n’aimez pas Dieu, parce que Dieu étant la perfection infinie est ennemi du mal et ne le pardonne qu’à celui qui l’expie, que vous voulez [le] faire et ne voulez pas l’expier.

Quels obstacles? – Les motifs.

La raison même de votre existence. Vous ne subsistez que parce que Dieu le veut.

Nous [lui] devons l’amour, parce que c’est lui. Il est le principe de la vie. Nous devons donc nous unir à lui, parce qu’il est la vie, parce qu’en dernière analyse c’est uniquement notre nature corrompue qui ne l’aime pas, mais que notre nature régénérée le désire, parce que nous ne sommes parfaits [que] pour un jour et que Dieu demeure éternellement.

Notes et post-scriptum