vers 1840

Informations générales
  • TD48.212
  • [Notes de sermon sur l'] Amour de Dieu
  • Orig.ms. CU 18-19; T.D. 48, pp. 212-214.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CONCUPISCENCE DES YEUX
    1 CREATURES
    1 ETRE HUMAIN
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 GRACE
    1 LOUANGE
    1 MAJESTE DE DIEU
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 PATIENCE DE JESUS-CHRIST
    1 VOIE UNITIVE
  • vers 1840
La lettre

Motifs d’aimer, communication des biens. – L’amour établit une communication entre les deux êtres qui s’aiment: communication entre Dieu et la créature qui ne peut donner que son néant, tandis que nous recevons des richesses inappréciables.

Convenance. – On ne s’aime pas, parce qu’on se ressemble, mais on s’aime, parce qu’on se convient. Par quel point le pécheur pourrait-il ressembler à Dieu? Par quel point pourrait-il lui convenir? Pourtant Dieu l’aime. Toutes nos convenances sont en Dieu, parce qu’il renferme au suprême degré tout ce qui convient à nos désirs.

Union. – L’amour tend à unir. Mais quoi! Dieu en nous aimant veut s’unir à nous. Mais que devenons-nous par cet amour, sinon des dieux? Comprenez donc que ce ne sont plus les biens de Dieu, c’est Dieu lui-même. Mais l’homme charnel ne comprend pas ces choses.

Grandeur de l’homme, puisque Dieu veut bien l’aimer. Mais non, ce n’est qu’un néant. Toute sa grandeur consiste dans cet amour. Dieu ne l’aime pas, parce qu’il est grand; mais il est grand, parce que Dieu l’aime et qu’en l’aimant il lui communique sa grandeur. Grandeur de l’homme à qui Dieu donne cet univers. Grandeur de l’homme, dont le coeur est destiné à aimer Dieu au nom des créatures insensibles. Dieu dit à l’homme: « Je te donne le monde. Mais le monde est insensible, tu m’aimeras pour le monde que je te donne, tu dilateras ton coeur sur toutes les créatures, afin qu’elles m’aiment par toi ». Mais l’homme, au lieu d’aimer Dieu au nom des créatures, aime les créatures. Dieu le condamne à souffrir par les créatures, mais amour de Dieu qui dans ces souffrances lui fait trouver un moyen plus puissant de l’aimer. Ainsi s’allient la justice et la miséricorde. L’homme trouve la souffrance pour avoir voulu aimer les créatures et il trouve dans cette souffrance un moyen de plus d’aimer Dieu.

Crime de ceux qui préfèrent la créature à Dieu.

Avilissement de l’âme qui aime la matière.

Majesté de Dieu. – Quel honneur qu’une infinie majesté consente à être aimée des hommes! Quelle grandeur pour l’homme de pouvoir offrir ses hommages à une majesté infinie! Mais quelle préparation ne doit-il pas y apporter? Est-ce là ce que nous voyons? Mais quoi! me direz-vous, Dieu peut-il être honoré par le culte de l’homme, par si peu de chose?

1° Ne lui devez-vous pas donner tout ce que vous pouvez? 2° Pouvez-vous lui donner davantage? 3° Que vous importe, s’il s’en contente? 4° Raison de plus de le lui offrir avec tout l’amour dont votre coeur peut être rempli.

Bonté de Dieu. – Quelle bonté, de la part de Dieu, à être aimé par les hommes et de se présenter à eux comme le terme de leurs désirs! Que dis-je? Non seulement il consent à accepter leur amour, il leur fait un commandement de le lui offrir, de le lui consacrer; mais aussi doit-il [l’amour] être entier, sans partage.

Patience de Dieu. – Que dire de cette patience qui nous attend depuis si longtemps? Je veux que vous n’y ayez pas réfléchi jusques à présent, mais au moins à présent que vous êtes prévenus, commencez sérieusement à ne plus la fatiguer. O Dieu, quelle patience ne vous a-t-il pas fallu pour me supporter et m’attendre, alors que je m’éloignais de vous, que je me plongeais dans le mal, que je fermais l’oreille au remords, que je repoussais la grâce qui frappait à la porte de mon coeur! Et quel amour ne me faut-il pas pour payer une si longue patience de votre part, une si longue indifférence de mon côté!

Progrès de l’amour. – Rien d’admirable comme la manière dont Dieu sème, pour ainsi dire, les germes de l’amour dans notre âme. Il se présente à notre intelligence comme la vérité à la lumière de la foi, afin que nous le considérions comme la suprême beauté. Il irrite nos désirs par les dons qu’il nous donne en nous en promettant de plus précieux encore, et il produit en nous l’espérance d’un bien infini qui n’est autre que lui-même. Et que d’espérances dont les élans ne sont apaisés qu’en lui, la fin! Il se montre tout entier, afin que l’amour le possède. Mais l’amour ne peut le posséder entièrement ici-bas. Aussi va-t-il se développant par degrés: ascensiones in corde suo disposuit, in valle lacrymarum. Le bonheur complet n’a lieu que dans le ciel.

Gloire à Dieu par J.-C. – Dieu étant infini en tout ne peut recevoir rien de personne. Cependant toute créature est appelée à le louer. La créature matérielle ne le peut, l’homme lui prête sa voix. Mais l’homme lui-même est impuissant; il faut qu’il soit secouru, fortifié par quelque chose de plus. J.-C. viendra, mais ce sera comme Dieu, et alors nous pourrons dire à Dieu: Gloria Patri…, sicut erat. [Ce] sera Dieu qui louera Dieu, et la grandeur de l’homme est d’être par Jésus-Christ associé à cette louange.

Crainte de Dieu. – Si vous n’aimez pas Dieu, vous devez craindre de le rencontrer. Mais vous le rencontrerez partout: quo a facie tua fugiam?

Notes et post-scriptum