[Les bons livres]

Informations générales
  • TD48.263
  • [Les bons livres]
  • SERMON POUR L'ASSOCIATION DES BONS LIVRES, 10 février 18[50](1).
  • Orig.ms. CU 28; T.D. 48, pp. 263-264.
Informations détaillées
  • 1 CATHOLICISME
    1 CONCILE PROVINCIAL
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 FOI
    1 GRECS
    1 LIVRES
    1 MANQUE DE FOI
    1 MAUX PRESENTS
    1 SOCIETE
    1 VERITE
    2 PAUL, SAINT
    3 AVIGNON
    3 EUROPE
    3 ROME
  • 10 février 1850
  • Nîmes
La lettre

Hoc autem scito, quod in novissimis diebus instabunt tempora periculosa. Ep. ad Timothée.

Que nous touchions à ces temps pleins de périls dont parle saint Paul, qui l’ignore? L’horizon s’assombrit, les nuages s’amoncellent, on s’effraie de toutes parts. De tout côté des voix lugubres se font entendre, on ne discute plus pour savoir quelle est la meilleure forme de société, mais si une société quelconque est possible.

Un si grand mal est-il sans ressource? N’y a-t-il rien à faire? C’est ce que je viens examiner avec vous et je me pose ces deux questions: Quel est le principe du mal? Quel remède peut-on employer?

Le principe du mal est multiple, je ne voudrais pas en énumérer toutes les causes. Cependant l’on peut dire sans crainte de se tromper que l’un des plus importants, c’est la perte de la foi.

On a beau dire, la société humaine ne repose [pas] sur des intérêts matériels, parce que l’homme n’est pas un corps seulement, elle repose sur les idées auxquelles on a foi, parce qu’on n’est pas tenu de les comprendre, mais de les croire. Otez ces idées, vous ôtez la notion des rapports des êtres entre eux, la société croule. Ceci est d’expérience. Voyez les Grecs, voyez Rome, voyez l’Europe: nous sommes tombés dans les mains des sophistes.

Et ceci, pour le dire en passant, a été commencé par la Réforme, qui, avec la liberté de penser, a proclamé la perte de la foi.

Le catholicisme possédant la plus haute vérité, le détruire c’est attaquer la vérité dans sa manifestation la plus pure, c’est saper la société dans sa base la plus forte, crime plus grand que d’attaquer la foi aux religions fausses.

De la plus complète vérité découle la plus pure morale. Crime [donc] encore plus grand, surtout si cette morale avait élevé la notion de la liberté de l’homme.

Crime plus grand.

Châtiment plus grand. Quel remède?

Si le mal est la perte de la foi, le remède sera le retour à la foi. Mais ce retour est-il possible? Dieu seul peut faire le miracle, le temps seul décidera s’il veut le faire. Nous devons le préparer. Comment?

La foi s’est perdue par des associations diaboliques, par les mauvaises publications. Il faut une bonne Association, de bonnes publications. C’est la pensée des pères du concile d’Avignon. Il faut une association, mais 1° d’hommes sincères, – anathème à ceux qui voudraient pour le peuple une foi, dont ils ne voudraient pas pour eux! – 2° d’hommes énergiques et non pas de chrétiens lâches. A cette condition la foi renaîtra. Nous jugerons de la vôtre par vos aumônes.

Notes et post-scriptum
1. Le ms a par erreur 1848.