1844-1854

Informations générales
  • TD48.339
  • [Des mystères. Notes]
  • Orig.ms. CU 48; T.D. 48, pp. 339-340.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 MYSTERE
  • 1844-1854
La lettre

Mystères, principe de perfectionnement pour l’intelligence. Qu’est-ce qu’un mystère? C’est quelque chose qui est au-dessus de l’intelligence. La raison de l’incompréhensibilité du mystère se trouve en Dieu. En proposant à l’homme les mystères, [il] leur [= lui] dit: « Crois d’abord, et puis cherche à comprendre, mais sache que tu peux t’égarer; c’est pourquoi la foi sera ton guide ». Le théologien comprend mieux que l’ignorant; voir la lettre (de s. Augustin) à Dioscore. Mais quel champ plus beau que l’infini livré aux investigations humaines [= de l’homme], avec la certitude qu’il ne s’y perdra pas!

Mystères, consolation de l’ignorant qui voit que Dieu abaisse tout orgueil, et qui sait que la mesure de son amour sur la terre sera la mesure de son intelligence dans l’éternité.

Les mystères font progresser la science. Sans avoir la clarté des axiomes, ils en ont la certitude. Et de même qu’en mathématiques on déduit des vérités des axiomes, de même en religion on déduit avec les mystères les vérités secondaires, qui, reposant sur les mystères révélés par Dieu même, reposent sur la parole même de Dieu et ont une certitude aussi grande que les propositions fondées sur les axiomes. Les mystères sont les axiomes de la science divine. Que de temps perdu [= gagné] pour les sciences physiques, si elles rejetaient a priori tout ce qui est formellement opposé à la religion!

Il faut à l’homme des mystères, il méprise ce que la pensée subjugue.

Les mystères sont les caractères de la parole de Dieu. Tout enseignement qui n’est pas mystérieux n’est pas divin, n’est pas vrai.

Tout système qui explique tout est faux par cela même qu’il est de la nature de l’homme de ne pouvoir pas tout expliquer.

Mais, direz-vous: « Je ne crois que ce que je comprends ». – Alors vous ne croyez rien, car vous ne comprenez rien. – Mais je crois les faits. – Mais les liez-vous entre eux? – Non. – Alors plus de science. – Vous les liez entre eux, alors vous faites un système sur des faits que vous ne comprenez pas.

Vous croyez des faits. Mais si je vous prouve que Dieu [a parlé] par des faits, le croirez-vous? Et quand je vous aurai prouvé que Dieu a parlé, penserez-vous qu’il faut croire ce qu’il dit, alors même que vous ne le comprenez pas?

Notes et post-scriptum