- TD48.397
- [Deux textes sur le protestantisme]
- Orig.ms. CU 98-99; T.D. 48, p. 397.
- 1 ECRITURE SAINTE
1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
2 BASILIDE
2 FAUSTE DE MILEVE
2 MANES - 1844-1854
[A]
Le privilège de l’Eglise catholique consiste à pouvoir séparer ses enseignements de la pratique. Les sectes qui ne s’appuient sur aucune autorité justifient la loi avec la raison qui l’interprète.
D’où il résulte que l’on peut attaquer les actes des catholiques sans attaquer l’Eglise dont ils font partie; ce qui met toujours l’Eglise au-dessus des attaques. Au contraire, on ne peut attaquer les crimes des protestants sans attaquer leurs principes.
Cette méthode est la plus conforme à la vérité et à la charité.
Le protestant, au contraire, lorsqu’il juge, doit montrer toujours l’opposition entre la conduite du catholique et sa doctrine; et il n’a rien gagné tant qu’il n’aura pas prouvé que le crime du catholique est une conséquence de son dogme.
D’autre part, ou le protestant est meilleur que sa croyance, ou il faut lui porter la même haine qu’à sa croyance, puisque c’est lui qui en est l’auteur.
De plus, le protestant n’a aucune règle d’impartialité historique, puisque chacun peut dire: J’ai vu cela dans la Bible.
Le catholique a une charité universelle, puisqu’elle lui est commandée. Le protestant ne peut avoir qu’une charité individuelle et dont les lois se plient selon la volonté de chacun.
[B]
Si vous dites que les Livres saints portent leur évidence en eux-mêmes, qu’aurez-vous à répondre à Basilide qui vous présente une collection de prophètes? Qu’aurez-vous à répondre à Fauste, lorsqu’il vous présentera l’Evangile de Manès? Eux qui ont vu l’inspiration divine où vous ne la voyez pas. Vos successeurs ne la verront plus où vous la trouvez encore.
Ceux qui disent: Le christianisme sera modifié, sentent qu’ils sont mal, et leur orgueil les porte à conclure que tous sont mal.
L’on conçoit jusqu’à un certain point la folie des rationalistes ne s’occupant que du sens littéral, ils ont fini par être tués par la lettre.
Ceux qui veulent que l’on remonte au texte hébreu, ne font pas assez attention à la difficulté de conserver l’intégrité du texte que peu de personnes connaissent et ne voient pas qu’en préférant ce texte au latin, ils supposent que les Juifs ont eu plus de fidélité à conserver leur texte, je ne dirai pas que les catholiques, mais les chrétiens. Après tout, le peuple pourra-t-il lire l’hébreu?