[Notes de lectures et d’exercices littéraires]

Informations générales
  • TD49.004
  • [Notes de lectures et d'exercices littéraires]
  • Premier cahier. Extraits. Religion des Juifs. Réflexions sur la vie de ce peuple. Réfutation de quelques assertions contre les Juifs par Voltaire.
    Assertions et aveux de Voltaire.
  • Orig.ms. CU 111, pp. 4-5; T.D. 49, pp. 4-6.
Informations détaillées
  • 1 ANCIEN TESTAMENT
    1 CALOMNIE
    1 JUIFS
    2 CAYLUS, ANNE-CLAUDE DE
    2 JOSUE
    2 MOISE
    2 VOLTAIRE
    2 WABURTON
    3 EGYPTE
    3 MEXIQUE
  • 1826-1830
  • Paris
La lettre

Il s’adresse à un juif.

Les lignes dont vous vous plaignez, monsieur, sont violentes et injustes, je pourrais vous montrer que les juifs n’en savaient pas plus que les français aux temps de Chilpéric. Je pourrais vous faire convenir que le jargon d’une petite province mêlé de caldéen, de phénicien et d’arabe, était une langue aussi indigente et aussi rude que notre ancien gaulois. Vous n’égorgerez point quarante-deux mille hommes pour avoir couché avec des Madianites.

Lettres de quelques juifs. Pag. 78(1).

Réponse à ce que Voltaire prétendait que le Pentateuque n’était pas écrit par Moïse.

Quelques endroits du Pentateuque ont peut-être [été] ajoutés par des mains plus récentes; il a pu même être rédigé après lui par des auteurs inspirés, c’est le sentiment de plusieurs savants tant juifs que chrétiens. Mais on a prétendu que Moïse ne pouvait l’écrire à cause des circonstances.

Il pouvait graver sur le bois, sur la pierre ou le plomb, ou bien même l’écrire. Voltaire dit lui-même:

Id. p. 81. L’enfant le moins industrieux ne pouvant se faire entendre imaginera de dessiner avec un charbon l’objet qu’il désire. Que de là à des couleurs plus stables il n’y a qu’un pas.

Le comte de Caylus dit dans ses mémoires:

Id. p. 83. Il n’est pas douteux que l’écriture une fois trouvée n’ait été employé sur tout ce qui pouvait la recevoir. Les matières ont varié selon les temps et les pays; on peut dire cependant qu’on aura préféré pour une chose si nécessaire ce qu’il y avait de plus commun et de plus facile à transporter.

Id. p. 84. Paroles de Voltaire.

Du temps de Moïse on n’écrivait qu’en hiéroglyphes. Or en employant ces caractères on ne pourrait écrire que la substance des choses, qu’on voulait transmettre à la postérité et non pas des histoires suivies et de taille.

Réponse. Voyez pag. 85.

Moïse défendit, de l’aveu de Voltaire, de sculpter des figures et cependant, de l’aveu du même auteur, il écrivit ses principales lois. Cependant les hiéroglyphes étaient presque tous composés de figures d’hommes ou d’animaux.

p. 87. L’invention des lettres est de la plus haute antiquité, les égyptiens chez lesquels les Juifs habitèrent si longtemps l’attribuaient à Thot: eux dit Warbuton, qui n’attribuaient à leurs dieux l’invention d’une chose dont l’origine leur fut connue. Moïse fut instruit dans toutes les sciences de l’Egypte, et Cécrops et Cadmus que l’on croit antérieur à Moyse, l’autre son contemporain, portèrent l’alphabet grec.

p. 88. Quant aux hiéroglyphes on sait qu’au Mexique l’on a trouvé toute l’histoire de ce peuple depuis son établissement jusqu’à l’arrivée des Européens; ses lois de police, ses dates politiques, certes en hiéroglyphes.

En supposant que les hiéroglyphes fussent seuls connus du temps de Moïse il ne lui était donc pas impossible d’écrire le Pentateuque.

Paroles de Voltaire.

p. 91. Il n’était pas possible de graver de gros livres dans un désert où tout manquait.

Réponse: Le Pentateuque est un petit livre.

La Genèse fut peut-être écrite en Egypte, et le Deutéronome d’après Voltaire par Josué, il ne fallait y mettre que quatre fois plus de temps, et on pouvait le trouver pendant quarante ans que les Israélites passèrent dans le désert et pendant lesquels ils ne firent que 480 lieues tout au plus plus.

Douze graveurs pendant trente ans ont pu le graver sur la pierre, combien plus brièvement n’ont-ils pas pu le faire sur le bois et en caractères alphabétiques, comme il y a toute apparence.

On a prétendu que parce qu’ils n’avaient pas de quoi faire du pain, des souliers, des habits, etc., ils n’avaient pas de boulangers, de cordonniers, de tailleurs. Mais c’était la matière et non les ouvriers qui manquaient. Et comment donc Josué fit-il pour en trouver? tous ceux qui vinrent d’Egypte étaient-ils morts?

Notes et post-scriptum
1. A. GUENEE, *Lettres de quelques juifs portugais, allemands et polonais à M. de Voltaire*, 1769. Dans le catalogue des livres du P. d'Alzon conservés au Vigan, figure la 12e éd. de cet ouvrage, 4 vol., Lyon, 1822.