[Notes de lectures et d’exercices littéraires]

Informations générales
  • TD49.011
  • [Notes de lectures et d'exercices littéraires]
  • Premier cahier. Extraits. Religion des Juifs. Réflexions sur la vie de ce peuple. Réfutation de quelques assertions contre les Juifs par Voltaire.
    [Du Tabernacle et autres questions]
  • Orig.ms. CU 111, pp. 9-12; T.D. 49, pp. 11-14.
Informations détaillées
  • 1 ANCIEN TESTAMENT
    1 JUIFS
    2 ABEN-EZRA
    2 AMOS
    2 BOLINGBROKE, HENRY ST-JOHN
    2 COLLINS, ANTHONY
    2 JEPHTE
    2 JEREMIE
    2 JOSUE
    2 LE CLERC, JEAN
    2 MOISE
    2 NABUCHODONOSOR
    2 NEWTON, ISAAC
    2 SAMUEL, PROPHETE
    2 SAUL, ROI
    2 SHAFTESBURY, ANTONY COOPER
    2 TINDAL, MATTHEW
    2 VOLTAIRE
    2 WOLASTON
    2 ZAMBRI
    3 FRANCE
    3 MENDES
    3 NOME
  • 1826-1830
  • Paris
La lettre

[A] Du Tabernacle.

p. 150. Sur les ouvrages du tabernacle.

Les colonnes n’étaient pas d’airain et les chapiteaux d’argent massif, mais elles étaient de bois de setin et les chapiteaux de bois de setin revêtu d’or.

p. 164. Les ouvrages du tabernacle ne furent point faits dans le désert, comme on l’a dit, car après les détails qu’on en donne, on aurait fixé l’époque où ils furent faits et les critiques eux-mêmes ne les fixent pas.

Les Hébreux pouvaient, en arrivant au pied du Sinaï, fournir d’autant mieux aux frais du tabernacle qu’après tous les trésors qu’ils avaient enlevés à leurs maîtres, ils avaient encore des richesses à eux.

[B. Zambri]

p. 174. Si Zambri et les 24.000 hommes massacrés avec lui étaient coupables,, l’infidélité de tout ce peuple, l’insolence de Zambri entrant chez une prostituée au mépris de la loi du législateur n’était donc qu’une faute légère. Dieu punit assez les autres rois qui s’en rendirent coupables pour montrer qu’il avait ce crime en horreur.

[C] Sentiments de plusieurs savants sur le Pentateuque.

p. 183. Wolaston, cité par Voltaire, n’est nulle part de son avis;

p. 185. aben Esra supportait seulement que quelques passages étaient postérieurs à Moïse, et encore a-t-on prouvé que la plupart de ces ouvrages étaient de lui.

p. 190. Leclerc crut d’abord le Pentateuque postérieur au législateur, mais on peut voir sa rétractation formelle, il ne reconnaissait que quelques morceaux de douteux.

p. 194. Newton supposait le Pentateuque antérieur à Saül; perdu du temps des Philistins, lorsqu’ils enlevèrent l’arche, et recomposé par Samuel sur divers écrits qui restaient sur Moïse et les patriarches.

p. 197. Shufterbari attaqua l’Ecriture par ses railleries et malgré toutes ses protestations était au fond incrédule. Bolingbroke était plus franc, mais tous ses raisonnements sont faux et chargés d’injures et d’invectives.

p. 201. Collins qui pouvait faire les raisonnements de Monsieur de Voltaire ne les a point faits; on peut lui abandonner cette autorité, vu que les compatriotes de Collins lui ont reproché toutes les faussetés dont se sert la chicane et les sentiments d’une mauvaise cause. Tindal est dans la même catégorie, mais il faudrait pourtant le citer à la page pour s’assurer des raisonnements qu’on lui prête.

[D] Si la bestialité était commune chez les Juifs.

p. 205. Voltaire prétend que la bestialité était commune chez ces peuples, parce qu’elle leur était défendue et que c’était le seul peuple à qui elle fut défendue.

On n’a que quelques fragments des anciens codes, et dans les lois modernes, même dans celles de France, on voit les peines les plus graves portées contre ce crime. Ce n’est cependant pas une raison pour qu’il soit commun en France et dans les pays où il est défendu.

Secondement, en examinant le texte on voit que le livre de la loi leur recommande de ne pas se livrer aux abominations des Cananéens, pour lesquelles ils vont être punis, et les avertit de ne point s’y laisser entraîner, lorsqu’ils seront dans un pays où elles étaient fréquentes.

[E. Sorcellerie. L’espèce féminine]

p. 211. Si la coutume des sorciers d’adorer un bouc vient des Juifs.

Elle ne vient point des Juifs selon Voltaire, qui se fonde sur un on croit, mais des habitants de Nome ou du canton de Mendes, voisins du pays habité par les Juifs, et qui aux rapports d’historiens profanes adoraient des boucs.

p. 213. Contradiction de Voltaire.

Les anciens Juifs ne connaissaient ni bons ni mauvais anges.

Et ailleurs:

p. 221. Ce furent eux qui enseignèrent la sorcellerie en Europe.

p. 229. Voltaire attribue à la destruction de l’espèce féminine, causée par les fatigues du désert, l’ordre d’épargner les filles nubiles, sans remarquer que la polygamie permise alors exigeait plus de femmes que d’hommes.

[F] Sur l’idée que Voltaire donne du droit divin chez les Juifs.

Il prend d’abord des cérémonies partielles et des détails particuliers pour jeter du ridicule sur les cérémonies, sans faire attention qu’il s’en donne lui-même en trouvant extraordinaires des coutumes, parce qu’elles ne sont pas de son pays, et ne fait aucune mention du décalogue.

Des cultes étrangers.

p. 233. Le droit divin contient les lois les plus sévères sur le culte et des châtiments plus sévères encore.

Quant aux passages d’Amos et de Jérémie qui semblent contredire les livres de Moïse, on répond que l’on n’a que l’histoire des deux premières années du peuple juif dans le désert, que les autres années il s’abandonna à des prévarications continuelles.

Et Voltaire s’appuie puérilement sur ce que l’Ecriture prend 40 ans pour trente-huit, comme Dieu parla de la traduction de la Bible en grec. On ne dit pas la version des 70 [= 72], bien que 72 personnes y aient travaillé.

p. 240. Voltaire dit ailleurs que l’on ne voit point dans le Pentateuque la célébration de la Pâque, de la Pentecôte. C’est faux, parce que il n’est rien de plus fréquent que d’y voir le peuple assemblé pour offrir des sacrifices; quant au nom des fêtes, s’il n’est ni dans Josué ni dans les Juges, ces livres sont-ils faux pour cette raison?

Point de fête de tabernacles, ni de Pentecôte dans le désert. Mais l’une de ces fêtes était placée avant la semence des blés et l’autre après la récolte, croit-on qu’il vient du blé dans les déserts? La fête des tabernacles était un souvenir des jours passés dans le désert sous les tentes, pouvait-on célébrer la mémoire de ce qui durait encore? A quoi eussent servi et l’autel des parfums et celui des holocauses, si l’on n’eût pas offert de sacrifices.

p. 248. Quant au serpent d’airain et autres simulacres que Moïse fit par l’ordre de Dieu, malgré la défense de la loi, il faut entendre qu’elle ne défendait de faire que ceux que l’on voulait adorer.

p. 250. On a inféré de ces paroles de Jephté aux Ammonites: ce que votre Dieu Chamos vous a donné ne vous appartient-il pas de droit, que Dieu tolérait Chamos. Il le tolérait comme tous les autres dieux. D’autres plus justes dans leurs raisonnements [disent] que Josué reconnaissait Chamos. Mais n’est-il pas arrivé à ces auteurs de placer un principe, quoiqu’ils le crussent faux, pour le détruire ensuite.

p. 251. On a reproché à l’Ecriture d’appeler Nabuchodonosor serviteur de Dieu, ils ne font pas attention que Dieu n’est pas un dieu particulier, comme quelques libres-penseurs l’ont prétendu, mais qu’étant Dieu de l’univers les rois sont ses serviteurs, ses ministres, ses instruments.

Notes et post-scriptum