[Notes de lectures et d’exercices littéraires]

Informations générales
  • TD49.028
  • [Notes de lectures et d'exercices littéraires]
  • Quatrième cahier. Extraits. Notes pour les discours de rhétorique pour servir au développement.
  • Orig.ms. CU 114; T.D. 49, pp. 28-34.
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
    1 FEMMES
    1 GUERRE
    1 GUERRE CIVILE
    1 IMPOTS
    1 JUSTICE
    1 PEUPLES DU MONDE
    2 ALBUTIUS
    2 AMALASONTE
    2 ANNIBAL
    2 ANTIOCHUS III LE GRAND
    2 ARTABAN
    2 ARTAXERXES
    2 AUGUSTE, EMPEREUR
    2 BELISAIRE
    2 BRUTUS
    2 CALLIAS
    2 CASSIUS
    2 CATON L'ANCIEN
    2 CATULUS, QUINTUS
    2 CESAR
    2 CHOSROES
    2 CIMON
    2 CINNA
    2 CRASSUS
    2 FABIUS CUNCTATOR
    2 HORTENSIA
    2 HORTENSIUS, ORATEUR
    2 JUSTINIEN, EMPEREUR
    2 LEPIDE
    2 MANCINUS, CAIUS HOSTILIUS
    2 MARC-ANTOINE
    2 MARIUS
    2 MERULA
    2 MEZABASE
    2 MINUTIUS RUFUS
    2 NABIS
    2 OCTAVIUS
    2 ORODES I
    2 PACORUS
    2 PAUL-EMILE
    2 POMPEE
    2 QUINTUS
    2 SCIPION L'ASIATIQUE
    2 SERTORIUS
    2 SERVILIUS
    2 SYLLA
    2 THEODAT
    2 TOTILA
    2 VALERIEN
    2 VENTIDIUS
    3 AFRIQUE
    3 AMYNTEE
    3 ASIE
    3 CARTHAGE
    3 CITIUM
    3 ITALIE
    3 MAGNESIE
    3 MARATHON
    3 MESOPOTAMIE
    3 NAPLES
    3 PANORME
    3 RAVENNE
    3 ROME
    3 SARDAIGNE
    3 SICILE
    3 SPARTE
    3 SYRIE
    3 TIVOLI
    3 TRICAMARE
  • 1826-1827 (pendant son année de rhétorique)
  • Paris
La lettre

[A] Discours d’Hortensia aux triumvirs Octave, Antoine et Lépide, pour les engager à révoquer l’impôt auquel étaient taxées les dames romaines.

Les triumvirs par toutes sortes d’exactions s’efforçaient à la fois de s’enrichir et de préparer l’expédition contre Brutus et Cassius, les meurtriers de César. Ils firent une liste de quatorze cents dames, auxquelles ils ordonnèrent de faire le relevé de leurs fortunes pour être taxées comme on jugerait convenable. Elles furent se présenter devant les triumvirs dans le forum et l’une d’elles Hortensia, fille de l’orateur Hortensius, tint ce discours:

Nous avons suivi d’abord les lois de la modestie qui nous convient, en commençant par nous adresser aux personnes de notre sexe pour obtenir justice par leur crédit; mais ayant été traitées par Fulvie avec une hauteur qui blesse les bienséances, nous nous voyons forcées de vous présenter directement nos plaintes.

Vous nous avez enlevé nos pères, nos enfants, nos maris, nos frères; si vous nous enlevez encore nos biens, vous nous réduirez à une situation qui ne convient pas à notre naissance, ni à notre manière de vivre, ni à notre sexe.

Si vous prétendez avoir souffert aussi de nous quelque tort, proscrivez nos têtes comme vous avez proscrit celles des hommes; mais si notre faiblesse même est notre justification envers vous, si nous n’avons déclaré aucun de vous ennemi public, ni corrompu la fidélité de vos soldats, ni envoyé contre vous des armées, ni fait obstacle à vos voeux par rapport aux dignités et aux charges que vous avez ambitionnées, pourquoi partageons-nous la peine quand nous n’avons eu aucune part à l’offense, et pourquoi faut-il que nous supportions les taxes, nous qui ne vous disputons ni la puissance, ni l’autorité des légions, ni aucune partie de l’autorité publique pour l’invasion de laquelle vous vous portez à de si grands excès?

Mais vous avez une guerre à soutenir! Et quand est-ce que le genre humain a été sans guerre? quelqu’un néanmoins a-t-il jamais pensé à imposer des taxes sur les femmes? Ce consentement universel des nations leur a confirmé l’exemption que la nature elle-même leur accorde. Nos aïeules, il est vrai, dans le péril extrême de la république attaquée par Annibal, contribuèrent aux charges de l’état, mais elles y contribuèrent volontairement; ce qu’elles donnèrent était pris non sur leurs biens fonds, sur leur dot, sur leur maison, ressources sans lesquelles ne peuvent vivre les femmes d’une condition libre. Elles ne consacrèrent que les ornements de leurs personnes: encore ne furent-elles soumises ni à aucune estimation, ni aux accusations des délateurs; rien ne ressentit la gêne ni la contrainte, elles se déterminèrent librement sur la quantité de leur contribution comme sur la chose même. Quel est donc le danger que vous appréhendez maintenant pour la patrie et pour l’empire? S’il s’agissait d’une guerre des gaulois ou des parthes, vous nous trouveriez prêtes à renouveler l’exemple du zèle de nos aïeules. Mais pour des guerres civiles, aux dieux ne plaisent que nous vous aidions par des contributions, ni que nous vous facilitions les moyens de vous détruire les uns les autres. Nous n’avons été chargées d’aucune taxe dans la guerre de César et de Pompée.

Cinna ni Marius ne nous ont fait une pareille violence. Enfin Sylla lui-même, ce tyran de la république dont vous prétendez être les réformateurs.

Extrait de Rollin, t. XV, p. 149.

[B] Discours de Caton au Sénat pour le porter à bannir les sophistes de Rome.

Sur les concussions on voit T. Albutius se faire condamner pour ce crime, après avoir été préteur en Sardaigne.

Nabis, tyran de Sparte, vaincu par Quintus.

Bataille de Magnésie remportée par Scipion sur Antiochus.

Censure de Caton, av. J.C., 568.

[C] Entretien de Sertorius et de Marius.

On tint un conseil des principaux chefs de l’armée de Marius et de Cinna, avant d’entrer dans Rome où l’on décréta la mort des citoyens du parti contraire. Sylla, dans sa première victoire avait, au contraire, suivi les voies de la douceur.

Marius en arrivant à Rome refusa d’abord d’y entrer, avant qu’une loi ne l’eût rappelé. Il fit fermer les portes de la ville pour que personne ne lui pût échapper. Une troupe d’esclaves affranchis fut chargée d’exécuter ses ordres. Il fit placer à la tribune aux harangues les têtes des plus illustres citoyens, parmi lesquels était le consul Octavius qui mourut avec une constance admirable, deux frères L. et C. César, dont l’un avait disputé le consulat à Sylla Cassius et se tua en voyant son fils mis à mort. L’orateur Marc Antoine eut le même sort; Catulus qui avait triomphé des Cimbres avec Marius, Merula grand-prêtre périrent aussi. Cinna se lassa, mais Marius ne put se rassasier. Douceur et humanité de Marius. Respect du peuple romain pour les maisons de ceux qui furent massacrés; pas un n’osa prendre quelque chose des victimes de la fureur de Marius. Sylla écrivit en revenant ses plaintes sur l’injustice qu’on lui faisait.

[D] Discours de Paul Emile contre les tribuns pour empêcher que l’autorité de Minutius, chef de la cavalerie, soit égalée à celle du dictateur Fabius.

Il y avait 83 ans que l’on n’avait élu de dictateur. Le dictateur espèce de roi de 6 mois. Le général de la cavalerie lui était entièrement subordonné.

Fabius nommé prodictateur après la bataille de Trasimène, il choisit Minucius Rufus pour général de la cavalerie.

Le consul Servilius s’avança au-devant du dictateur sans licteurs et à pied. Le dictateur convoque l’armée à Tivoli et envoie le consul garder les côtes. – Son plan de défense. – Annibal était près d’Urpie dans l’Apulie. – Sentiments secrets d’Annibal, à l’occasion de la prudence de Fabius. – Caractère arrogant de Minutius.

Sed non Annibalem magis infestum tam sanis consiliis habebat quam magistrum equitum, qui nihil aliud quam quod parebat in imperio morae ad praecipitandam rempublicam habebat, ferox rapidusque in consiliis, ac lingua immodicus, primo inter paucos, dein propalam in vulgus pro cunctatore signum, pro canto timidum affingens, vicina virtutibus vitia, compellebat, premendoremque superiorum arte quae pessima ars nimis prosperis multorum successibus crevit se extollebat.

Fureur de Minucius, lorsqu’il voit Fabius ne pas défendre les villes alliées attaquées par Annibal.

Imprudence de Mancinus.

[E] Un tribun félicite Auguste sur ce que les Parthes ont rendu les drapeaux de Crassus.

Orode mit d’abord les Romains en fuite et tua leur général Crassus; plus tard, Cassius et Ventideus le vengèrent en taillant en pièces les Parthes et en massacrant leur général Pacorus.

Antoine fit contre eux une guerre malheureuse.

Lorsque Auguste fut parvenu à l’empire, au retour de la guerre d’Espagne il passa en Syrie. Les Parthes craignant qu’il ne les vînt attaquer et redoutant ses armes, lui renvoyèrent les drapeaux de Crassus et les prisonniers romains qu’ils avaient retenus chez eux.

[F] Un sénateur athénien s’oppose au renversement des monuments de Marathon (an du monde 3555, av. J.-C. -450).

Ce fut à Cimon qu’on dut les succès des athéniens: par lui Artaxercès fut contraint de proposer la paix. Il délivra Amyntée, et avec 200 voiles il battit la flotte persanne composée de 300 vaisseaux, en prit 100, en coula à fond un grand nombre, enfin battit Mézabase qui commandait 300.000 hommes. Le chef de la flotte était Artaban, il s’empara ensuite de Citium en Chypre.

Callias fut le plénipotentiaire athénien.

Les conditions furent que:

1° Toutes les villes grecques d’Asie auraient la liberté et le choix des lois du gouvernement sous lequel elles voudraient vivre.

2° Qu’aucun vaisseau persan n’entrerait dans les mers, qui sont depuis les îles égéennes jusqu’aux Chélidoniennes, c’est-à-dire depuis le Pont-Euxin jusques aux côtes de la Pamphilie.

3° Qu’aucun commandant persan n’approcherait de ces mers avec des troupes, à la distance de 3 journées de marche.

4° Que les athéniens n’attaqueraient plus aucune des terres des états du roi.

[G] Valérien défend Bélisaire devant Justinien.

On doit remarquer dans l’expédition d’Afrique la rapidité de Bélisaire, dans l’expédition l’exactitude de sa discipline et l’habileté avec laquelle il sut gagner l’affection des peuples, son adresse dans le complot formé par les Huns, la terreur qu’il inspire après la bataille de Tricamare – la conquête fut faite en quatre-vingt-dix jours, en 534? L’envie le fit rappeler. L’honneur du triomphe, qu’aucun particulier n’avait obtenu depuis Auguste, lui est décerné. Il fallut aux autres généraux quatorze ans pour terminer ce que son nom eût pu empêcher. A peine se fût-il embarqué que les Maures se soulevèrent. Quand Amalasonte eut été assassinée par Théodat, Bélisaire fut envoyé sous prétexte de la venger pour s’emparer de l’empire des Ostrogoths. Son attention à ne prendre que peu de troupes, mais choisies. Il débarque en Sicile, prend Panorme, il passe en Afrique. Salomon qui y commandait va le chercher en Sicile: son nom seul force les Maures à lever le siège de Carthage. Il repasse en Sicile et de là en Italie. Les peuples se soumettent, il s’empare de Naples, les Goths changent de maîtres. Bélisaire s’arrange avec Rome, les portes lui sont ouvertes sans résistance.

Il soutient un siège dans Rome avec 5000 hommes contre 150.000. Il reçoit du renfort; avec 8000 hommes il en attaque 100.000, ses troupes ont le dessous par leur faute.

Les Goths lui offrent la royauté pendant qu’il assiège Ravenne, il refuse.

Bélisaire envoyé en Mésopotamie; il délivre l’empire sans tirer l’épée de l’invasion de Chosroés; il repasse en Italie, est assiégé dans Rome, il repousse Totila.

Pendant son expédition en Italie, Bélisaire reçoit de ses soldats l’offre d’être porté sur le trône; mais il refusa toujours avec la plus grande magnanimité, bravant même la fureur de ses soldats qui auraient pu se venger sur lui de n’avoir pas secondé leur révolte.

Notes et post-scriptum
1. L'*Histoire ancienne* publiée en 1730-1738 par Charles Rollin (1661-1741) connut de nombreuses rééditions dont l'une en 18 volumes à Paris, chez Raynal, en 1829-1830; mais cette dernière semble postérieure à notre texte.