[Notes de lectures et d’exercices littéraires]

Informations générales
  • TD49.044
  • [Notes de lectures et d'exercices littéraires]
  • Septième Cahier. Extraits divers. Astronomie.
  • Orig.ms. CU 117; T.D. 49, pp. 44-45.
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT DES SCIENCES
    2 ERATOSTHENE
    2 HIPPARQUE
    2 MOISE
    2 PTOLEMEE, CLAUDE
    3 ALEXANDRIE, EGYPTE
    3 DENDERA
    3 EGYPTE
    3 HENNE
  • 1826-1830
  • Paris
La lettre

De deux zodiaques nouvellement découverts dans des villes d’Egypte.

On vient de trouver deux zodiaques, l’un à Dendera, l’autre à Henné, anciennes villes d’Egypte. Celui de Dendera montre, à ce que l’on assure, le solstice d’été dans le lion, et un habile astronome a reconnu qu’il était placé soixante degrés plus loin que le point qu’il occupe actuellement dans le ciel. Donc depuis la construction du Zodiaque de Dendera, le solstice a reculé de soixante degrés; mais pour rétrograder d’un degré, il faut soixante et douze ans. Sa construction précède donc notre égide de 4320 ans. L’autre zodiaque, découvert à Henné par Desaix, présente le solstice d’été dans la vierge, et par conséquent 35 degrés de plus au-delà vers l’Orient que le zodiaque de Dendera. Le solstice met deux mille cent soixante ans à parcourir 30 degrés; que l’on ajoute ces années à 4320 et il y aura 6480 ans que les Egyptiens étaient assez habiles pour tracer les points solsticiaux, c’est-à-dire à une époque où selon Moïse le monde n’existait pas encore. Mais qu’il fallait de temps avant de parvenir à ce degré!

Mais ne peut-on pas croire que les Egyptiens, qui voulaient passer pour le peuple le plus ancien de la terre, aient inventé quelque fourberie pour soutenir des prétentions, qui étaient tournées en ridicule par les Grecs et les Chaldéens? De là la chronique surnommée l’antique, mais supposée écrite du temps des Ptolémées et qui comptait quinze cycles caniculaires, ce qui exigerait 21.000 ans, tandis que l’invention du cyle ne remonte pas au-delà de deux mille sept cents ans avant Jésus-Christ; de là le soin de conserver les observations des éclipses qui, selon eux, exigeraient 40.000 ans, mais qui au fond ne demandent au plus que 13 siècles. Cependant un zodiaque est bien plus facile à peindre que tant d’observations astronomiques à faire. Mais voici deux raisons qui semblent sans réplique. Avoir un zodiaque depuis des milliers de siècles et ne pas connaître le nombre des jours dans l’année est une contradiction manifeste. Or les Egyptiens n’ont compté que fort tard 365 jours à l’an, et ce n’est, d’après le calcul le plus favorable, que 3000 ans avant Jésus-Christ qu’ils ont ajouté 5 jours, et leur fameux cycle est fautif de plus de 36 ans. Ptolémée ne trouva pas chez eux des connaissances astronomiques au-delà de 600 ans avant Jésus-Christ. Hipparque fut le premier à soupçonner le mouvement des fixes, et il ne précède Ptolémée que de 200 ans; mais celui qui ne connaît pas le mouvement des fixes ne peut savoir que le soleil a passé de la vierge dans le lion et de là dans le cancer.

Car la vue des deux zodiaques de Dendera et d’Henné lui eussent épargné la découverte du mouvement des fixes qu’il ne fait qu’entrevoir. Le[s] zodiaque[s] de Dendera et d’Henné ont la balance, et la balance ne fut connue que sous les Grecs de l’école d’Alexandrie. Les Egyptiens l’avaient remplacée par les pattes du scorpion. Eratosthène dans sa description des constellations du zodiaque qu’il décrit avec [mot illisible] ne parle pas de la balance. Ce n’est qu’après Hipparque que l’on voit la balance s’introduire.

Notes et post-scriptum