- TD49.055
- Notes diverses.
- *Rapports du matérialisme et du cartésianisme*.
- Orig.ms. CU 120, p. 5; T.D. 49, p. 55.
- 1 ATHEISME
1 SCEPTICISME - 1829-1830
- Paris
Tout s’enchaîne invinciblement, et, dès que l’on sort de la vérité, il faut admettre toutes les erreurs. Ici, il faut constater un rapport bien frappant entre le sceptique matérialiste et le cartésien. Que dit le sceptique pour défendre son système? Qu’oppose-t-il à cette nécessité d’une cause première? Ce qu’il oppose? Une succession non interrompue d’effets sans causes, en sorte qu’il espère se sauver de Dieu en se précipitant dans l’abîme de l’infini. Comment lui répond-on? Par l’évidence même de son absurdité, qui, dans quelque infini qu’il se jette, est forcée toujours à en revenir à un effet qui a précédé une cause, puisque avant d’être cause, il faut nécessairment qu’il ait été effet.
Cette réponse que les cartésiens ne font pas difficulté d’admettre, est leur condamnation à eux-mêmes. Que font-ils, lorsqu’ils raisonnent? Il faut de toute nécessité qu’ils admettent une cause. Cette cause sera fictive, ce sera le point de départ. Mais il faut qu’ils consentent à partir de ce point, sans être pour cela certains de sa vérité. Car s’ils voulaient remonter jusqu’à un point de départ qui n’eût pas besoin d’être appuyé, cela leur serait, dans leur système, pleinement impossible, puisqu’en raisonnant avec eux il est permis de tout nier, même la certitude de sa propre existence, sans que pour cela ils aient le droit de mettre en doute votre bon sens.