Notes diverses.

Informations générales
  • TD49.072
  • Notes diverses.
  • Eutyphron.
  • Orig.ms. CU 120, pp. 24-25; T.D. 49, p. 72.
Informations détaillées
  • 1 AUTORITE DIVINE
    1 BONTE MORALE
    1 CONNAISSANCE MORALE
    1 ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE
    1 FOI
    1 JUSTICE
    1 MAL MORAL
    1 PAGANISME
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 PREMIERS PRINCIPES
    1 SAGESSE DE DIEU
    1 SAINTETE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 EUTYPHRON
    2 SOCRATE
    3 ATHENES
  • mai 1830
  • Lavagnac
La lettre

Eutyphron est l’expression de l’insuffisance des croyances antiques. Il prouve bien cette nécessité de remonter à une première règle qui soit manifestée par une intelligence infiniment parfaite. Car on aura beau faire, il faudra toujours y revenir: cela est bien: parce que c’est la règle; et ce n’est la règle que parce que c’est l’expression d’une volonté infinie qui est à elle-même sa raison et la raison de toute chose. Cette volonté infinie, parfaite, les païens l’avaient méconnue. Aussi voyez, lorsqu’ils veulent en revenir aux principes de la morale, quels doutes, quelle désespérante ignorance de ce qui est bien, de ce qui est mal! Pour eux il serait exact de dire que le bien et le mal n’existent pas. Ecoutez-les, en effet, se demander ce que c’est que le saint. Ce que c’est que le juste, c’est ce qui est aimé des dieux; et tout le paganisme leur répond que ces dieux ont entre eux des luttes, que ces dieux pensent différemment, que ce qui est saint pour les uns ne l’est pas pour les autres, et ne voyant rien au-dessus de leurs dieux, ils avouent que si quelque chose est saint, juste, il n’y a pas de moyen de le connaître.

Socrate, dans son Dialogue, semble avoir percé le mystère. Il ne conclut pas, retenu peut-être par le danger de paraître impie [?]; mais avant d’entrer en matière, il fait remarquer qu’on l’accuse de nier les dieux tels qu’Athènes les adore et de leur en substituer d’autres. En forçant son adversaire à reconnaître l’impuissante justice de ses dieux et leur imbécile sagesse, ne travaille-t-il pas encore à briser une autorité nulle, parce qu’elle n’est pas parfaite; et ne peut-on pas soupçonner que si après avoir renversé, il eût été permis à Socrate de bâtir, il eût présenté avec toute la rigueur et la hauteur de son génie cette magnifique image de la divinité une, parfaite, immuable, sans laquelle le juste et l’injuste, l’impie et le saint ne sont que de vains mots?

Notes et post-scriptum