Analyses, extraits, abrégés de divers ouvrages sur l’Ecriture Sainte [et sur divers sujets].

Informations générales
  • TD49.159
  • Analyses, extraits, abrégés de divers ouvrages sur l'Ecriture Sainte [et sur divers sujets].
  • *Considérations sur le système [philosophique] de M. de la Mennais par M. Lacordaire*.
  • Orig.ms. BI 13, pp. 3-4; T.D. 49, p. 159.
Informations détaillées
  • 1 ESPECE HUMAINE
    1 PENSEE
    1 PHILOSOPHIE MODERNE
    1 SCOLASTIQUE
    1 VERITE
    2 LACORDAIRE, HENRI
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
  • 1834
  • Rome
La lettre

Que M. de la Mennais ait vu tout d’abord la portée de son système, je ne le pense pas; qu’il l’ait vu dans tout son développement, qu’il n’en ait pas évité certaines conséquences fausses, je ne le pense pas, non plus. Depuis il se l’est développé à lui-même et c’est fort heureux. En effet, je ne comprends pas trop que la certitude puisse reposer sur l’autorité traditionnelle du genre humain, mais je suis convaincu qu’on lui a fait dire des choses qu’il n’a pas dites. Je crois donc que l’autorité générale pour les choses incontestées est un fait trop évident pour qu’on puisse le nier, et qu’en partant de là on peut poser un système sur une très bonne base. Tout ce que le genre humain dit être vrai est vrai. Il n’est pas nécessaire de grande vérification pour cela. Il ne s’agit que de partir de faits qui ne soient contestés par personne. Personne ne nie, non plus, que l’homme, étant donné, Dieu a dû se servir de moyens humains pour le conduire à la vérité. Si donc l’on s’occupe de la foi comme d’une vertu, il faut dire qu’elle vient de Dieu. Que si l’on considère les moyens humains de l’acquérir, elle a quelque chose d’humain dans ces moyens; les théologiens n’en ont jamais douté. Ces moyens humains ne sauraient reposer sur une certitude plus grande que sur des faits marqués du sceau de l’authenticité la plus irrécusable.

Le système de M. de la Mennais, qui, considéré sous ce point [de vue], n’est pas un système et par cela même a été toujours cru, ne fait que formuler des vérités que les excès de la philosophie rationnelle semblaient faire oublier. L’abbé de la Mennais a été frappé des excès de la raison, il a voulu les réprimer. Aujourd’hui on convient de cela assez généralement. Mais à quoi se fixera-t-on? Hors de l’Eglise, je ne vois pas de plus grande autorité que la raison générale.

Notes et post-scriptum