Analyses, extraits, abrégés de divers ouvrages sur l’Ecriture Sainte [et sur divers sujets].

Informations générales
  • TD49.162
  • Analyses, extraits, abrégés de divers ouvrages sur l'Ecriture Sainte [et sur divers sujets].
  • *Cours de philosophie, par Damiron*.
  • Orig.ms. BI 13, pp. 10-11; T.D. 49, pp. 162-163.
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
    1 ESPRIT FAUX
    1 ETRE HUMAIN
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 LIBERTE
    1 MORALE
    1 PROVIDENCE
    1 PSYCHOLOGIE
    2 DAMIRON, JEAN-PHILIBERT
  • 1834-1835
La lettre

Ce cours ne contient que deux parties, la psychologie et la morale. Vues bonnes, systèmes faux, manière timide, esprit calme, froid, quasi-bonhomie, pédant par plaisir. Cet ouvrage sent le christianisme, pour ainsi dire, malgré son auteur. Rien n’est plus curieux que [le combat que] le respect humain philosophique livre dans son âme à une certaine bonne foi, qui tantôt triomphe et tantôt est battue. L’ensemble de l’ouvrage ne produira pas de révolution.

L’étude de l’homme est presque l’unique objet de la première partie, la morale est faiblement traitée. Il a beau dire, il ne comprend ni ce que c’est que le bien, ni ce que c’est que le mal. Lorsque dans la première partie il a parlé de la liberté dans ses rapports avec la prescience de Dieu, son éclectisme l’a mis complètement en défaut, il n’a pas compris que pour justifier la prescience de Dieu, on peut répondre que l’homme ne fait pas tel acte, parce que Dieu le prescrit, mais que Dieu le prescrit parce que l’homme doit le faire. L’avenir est pour Dieu comme le présent. Or de ce que je vois un fait opéré par un autre homme, il n’est pas logique de conclure que je nécessite l’homme à l’accomplir.

De plus, M. Damiron a été effrayé par la question de la Providence, il n’a pas compris davantage que cette question est celle de la prescience. En effet la Providence, sans gêner l’homme, connaît les moyens qui détermineront l’homme à agir de telle ou telle manière, elle lui permet ces moyens. L’homme pour cela n’en est pas moins libre. C’est une affaire de sagesse, de la part de Dieu, et non de coaction. Il y a ensuite à remarquer qu’il est des faits dans lesquels l’homme peut n’être pas libre, mais ces faits-là ne sauraient lui être imputés, quand il n’y a aucune part.

Je remarquerai encore en passant que l’auteur, dans l’idée qu’il donne de l’amour que nous devons avoir pour les êtres extérieurs, met en première ligne Dieu, ensuite la nature qu’il met avant l’humanité. « La nature, dit-il, cette incarnation de la divinité ». Cet aveu est précieux. Il sent qu’il faut entre Dieu et les hommes un lien. Il sent que pour que l’homme communique avec son auteur, Dieu doit s’incarner. Il s’incarne, selon M. Damiron, dans la nature. Voilà certes un grand pas. On reconnaît que Dieu s’est incarné, mais non pas dans la chair humaine. Courage!(1)

Notes et post-scriptum
1. Le *Cours de Philosophie* de J. Ph. Damiron (1794-1862) parut en 1831-1836.