Analyses, extraits, abrégés de divers ouvrages sur l’Ecriture Sainte [et sur divers sujets].

Informations générales
  • TD49.172
  • Analyses, extraits, abrégés de divers ouvrages sur l'Ecriture Sainte [et sur divers sujets].
  • *Economie politique chrétienne* par M. de Villeneuve-Bargemont, 3 vol., in-8°. Paris, 1834.
  • Orig.ms. BI 13, pp. 27-30; T.D. 49, pp. 172-173.
Informations détaillées
  • 1 BONHEUR
    1 CONCUPISCENCE DES YEUX
    1 CULPABILITE
    1 DECADENCE
    1 ECONOMIE
    1 FORTUNE
    1 JUSTICE
    1 LIVRES
    1 PRUDENCE
    1 TEMPERANCE
    1 TRAVAIL
    1 VERTU DE FORCE
    1 VERTU DE RELIGION
    2 SAY, LOUIS-AUGUSTE
    2 VILLENEUVE-BARGEMONT, JEAN-PAUL DE
    3 ANGLETERRE
  • 1834-1835
La lettre

« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Voilà la loi inévitable. Donc tous sont condamnés au travail. Donc les riches sont une exception, malheureuse pour le pauvre si le riche n’use de sa richesse que pour son intérêt personnel, heureuse si les riches connaissant leur mission se regardent en quelque chose [= sorte] comme des banquiers de la Providence chargés de subvenir aux cas imprévus. – Idée à développer.

Toute science humaine vient échouer devant le fait incontestable de l’intempérance, de l’imprudence, de la faiblesse et de l’injustice, et par conséquent contre la violation des quatre vertus morales proposées par la religion. Contre l’injustice: un père de famille – cela se voit – a une femme, des enfants; il fait travailler sa femme, ses enfants et se croise les bras. Contre la faiblesse qui entraîne la paresse: on n’a pas le courage de travailler toute la semaine, parce qu’en travaillant deux jours on gagne son pain. Contre l’imprudence: on a fait pendant la semaine un gain considérable et on le dépense tout en un jour, au lieu de mettre quelque chose de côté. Contre l’intempérance, source de pauvreté, parce qu’elle dévore toutes les économies et parce qu’elle ruine les forces du corps.

Source de maux pour le riche. Le riche est injuste, s’il ne donne pas son superflu au pauvre. On ne peut exiger du riche qu’il ne se traite pas avec un certain avantage. Vous ne pouvez pas l’exiger, vous surtout qui, du moment que vous avez eu quelque chose, l’avez dépensé et qui montriez par là que vous en auriez dépensé bien davantage, si vous l’aviez pu. Cependant le juste [= riche] vole au pauvre ce qu’il ne lui donne pas de son superflu.

Le juste faible [= le riche pèche], quand il ne préfère pas l’espérance des biens éternels, qu’il se prépare par l’aumône, aux biens de la terre. – Imprudent. – Les révolutions. – Intempérant. – Crime de l’intempérance en présence de la misère publique.

P. 147. A propos d’un passage passablement ridicule de M. Say, où il prétend que le véritable bonheur de l’homme consiste à avoir beaucoup de besoins et à les satisfaire. Accordons d’abord qu’il peut se trouver quelque chose de vrai dans ce passage, pourvu que nous nous entendions sur le genre de besoins. Mais s’il est vrai que le mot besoins s’applique aux choses matérielles, dont la privation est d’autant plus douloureuse que l’objet est plus désiré, je nie la chose: 1° parce qu’avant de créer de nouveaux besoins, il faudrait satisfaire ceux qui subsistent déjà dans toutes les classes, et avant de créer pour les riches de nouvelles nécessités, il faudrait songer de donner le nécessaire à tous les pauvres; 2° parce qu’il y a deux sortes de besoins: les besoins du corps et ceux de l’esprit, que ceux de l’esprit étant les plus nobles méritent d’être les premiers développés, et l’expérience prouve que plus l’on songe aux besoins matériels, moins on s’occupe des besoins intellectuels: en Angleterre par exemple, où l’on fait travailler des enfants dans des ateliers malsains jusqu’à seize heures par jour. Sans doute pour satisfaire leurs besoins de santé et de repos, ou pour un travail aussi forcé, on leur donne un salaire à peine capable de leur procurer un pauvre morceau de pain et de fromage, pour exciter toujours en eux le besoin de la richesse et de la nourriture abondante, et l’on a l’avantage aussi de voir ces mêmes créatures ignorer entièrement l’existence de leur âme et de leur être suprême, évidemment pour exalter en eux le besoin des sentiments religieux.

Avilissement de l’homme qui ne travaille que pour satisfaire ses besoins matériels.

Notes et post-scriptum