[Notes et réflexions diverses 1834-1835]

Informations générales
  • TD49.194
  • [Notes et réflexions diverses 1834-1835]
  • *Du sens commun et de la tradition*.
  • Orig.ms. BJ 2, p. 27; T.D. 49, pp. 194-195.
Informations détaillées
  • 1 DIEU
    1 ESPECE HUMAINE
    1 MIRACLE
    1 PENSEE
    1 PREAMBULES DE LA FOI
    1 REVELATION
    1 TRADITION
    2 BAUTAIN, LOUIS
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
  • 1834-1835
  • Rome
La lettre

On a reproché à l’abbé de La M[ennais] de confondre le sens commun avec la tradition, cela est possible. Il me semble que j’ai déjà noté cette confusion, lorsque j’ai dit qu’il fallait distinguer entre cette proposition: tout ce que les hommes réunis enseignent être vrai est vrai, et celle-ci: tous les hommes enseignent toute la vérité. Je crois qu’il faut partir de ce que tous les hommes déclarent être vrai, et par des moyens reconnus par tous les hommes, pour acquérir la vérité, parvenir à la révélation. Je dis donc: tous les hommes déclarent que Dieu est, donc il est, et Mr Bautain dira une bêtise, quand il reprochera à cet argument de manquer de force. J’ai besoin de raisonner de faits incontestables. Le moins contesté des faits, c’est l’existence de Dieu. Donc Dieu existe. Je dois partir de l’idée que Dieu existe ou je douterai de tout. L’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, les devoirs moraux et autres faits de ce genre, sont enseignés par le genre humain. Donc il n’y a pas à contester. Mais viennent les faits de la révélation, car la révélation est un fait. Je dois donc la prouver comme un fait, c’est-à-dire par des preuves d’un ordre admis par tout le monde. Or personne ne nie que ce qui est confirmé par des miracles ne soit surnaturel, divin. Donc la révélation qui est confirmée par des miracles est divine. Donc la question des idées innées ne fait rien à celle-ci, car que je dise: j’entends par sens commun ces vérités premières que tout homme a dans le fond de son âme du moment qu’il vient au monde, ou j’entends par sens commun ces vérités premières qui se gravent dans le coeur de l’homme avec les premiers principes du langage, de telle façon qu’il semble créé pour les recevoir et les retenir, comme le verre est formé pour conserver la liqueur, peu importe.

Notes et post-scriptum