- TD49.199
- [Notes et réflexions diverses 1834-1835]
- *De l'avenir de l'Europe*.
- Orig.ms. BJ 2, pp. 35-36; T.D. 49, pp. 199-200.
- 1 BONHEUR
1 BUT DE LA VIE
1 CHATIMENT DU PECHE
1 CONVERSIONS
1 CRAINTE
1 DESIR
1 MAUX PRESENTS
1 PAIX
1 PEUPLES DU MONDE
1 POLITIQUE DE L'EGLISE
1 PROVIDENCE
1 REVOLUTION
1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
3 ALLEMAGNE
3 ANGLETERRE
3 ESPAGNE
3 EUROPE
3 FRANCE
3 PRUSSE - 1834-1835
- Rome
Il est impossible de jeter les yeux sur l’Europe, sans se sentir saisi d’effroi à la vue de toutes les révolutions qui se préparent. L’Angleterre voit commencer la grande lutte du peuple et de l’artistocratie, l’Espagne s’ébranle dans sa foi, l’Allemagne, la Prusse sont sur un volcan prêt à déborder et dont la lave portera bientôt l’incendie en Russie. Depuis près de cinquante ans que l’éruption a eu lieu en France, l’on ne s’aperçoit pas que les abîmes aient épuisé tout ce qu’ils veulent verser sur cette terre. Tous ces bouleversements opérés ou sur le point de s’accomplir ne sont pas sans quelque grand dessein providentiel. La providence n’efface que pour écrire. Au milieu des ruines qui s’amoncellent, on aperçoit qu’une main inconnue creuse de nouvelles bases pour l’édifice de l’avenir. Cet édifice, que sera-t-il? On l’ignore. Cependant s’il est permis de juger de ce qui sera par ce qui a été, on ne saurait nier que la religion ne doive voir proclamer son triomphe par la voix des siècles futurs. En effet, le monde au milieu de tant d’agitations éprouve le besoin de repos. Plus l’agitation croîtra, plus le désir et l’amour de la paix se développeront. Or la paix, si on peut la trouver sur la terre, ne se rencontre que dans la religion. La religion peut seule faire le bonheur de l’homme, et parce que les hommes n’ont pas voulu le croire, ils ont été condamnés à chercher le bonheur là où il ne se trouvait pas. La Providence, pour les forcer de revenir plus promptement encore, leur a infligé de rudes châtiments. Cependant l’Europe si elle doit, comme j’en ai l’espoir, revenir à la religion, ne peut se constituer sous la forme politique qu’elle a eu pendant des siècles.