*Plan d’un cours d’instructions sur le sermon de Jésus-Christ sur la montagne*.

Informations générales
  • TD49.299
  • *Plan d'un cours d'instructions sur le sermon de Jésus-Christ sur la montagne*.
  • [Sermon sur la montagne. Chapitre VI de saint Matthieu.]
  • Orig.ms. BJ3, pp. 325-351; T.D. 49, pp. 299-310.
Informations détaillées
  • 1 ABUS DES GRACES
    1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 AFFRANCHISSEMENT SPIRITUEL
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 BIEN SUPREME
    1 CAREME
    1 CATHOLIQUE
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 CONTRITION
    1 DEGOUTS
    1 DIEU LE PERE
    1 DISPOSITIONS AU PECHE
    1 DON DE CRAINTE
    1 DOUCEUR DE JESUS-CHRIST
    1 ENNEMIS DE LA RELIGION
    1 ENVIE
    1 EPREUVES
    1 ESPERANCE
    1 FATIGUE
    1 FAUTE D'HABITUDE
    1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
    1 FONCTION SACERDOTALE
    1 GUERISON
    1 HABITUDES DE PECHE
    1 HAINE CONTRE DIEU
    1 HUMILITE
    1 IDEES DU MONDE
    1 JOUISSANCE DE DIEU
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 LOI DIVINE
    1 LOI NOUVELLE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 MONDE ADVERSAIRE
    1 PARDON
    1 PENITENCES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RACE DE SATAN
    1 RESPECT HUMAIN
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SATAN
    1 SENSATION DE DOULEUR
    1 SERMONS
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 TENTATION
    1 VERTUS
    1 VIE CONTEMPLATIVE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOIE UNITIVE
    1 VOLONTE PROPRE
    2 ABRAHAM
    2 ISAIE, PROPHETE
    2 JEAN-BAPTISTE, SAINT
    2 JEAN, SAINT
    2 JEREMIE
    2 JEROME, SAINT
    2 MATTHIEU, SAINT
    3 GOMORRHE
    3 SODOME
  • 1838-1844
La lettre

11. – De l’esprit du christianisme, de l’humilité: VI, 1.

Isaïe, cap. XIV, v. 4. Et erit in die illa, et tout le reste du chapitre. Peinture des maux que l’orgueil fait à l’Eglise et de la punition que Dieu en tire. Voir saint Jérôme. – Ecce servus meus, cap. LXII, v. 1. Isaïe.

12. – Pénitence: VI, 2-4.

Subiit in montem Jesus, et ibi sedebat cum discipulis suis. Joan., VI, 3.

Accepit ergo Jesus panes, et cum gratias egisset, distribuit discumbentibus.

Poenitentiam agite: appropinquavit enim regnum caelorum.

Approche de Pâques. Qui songe à faire pénitence? Il faut faire pénitence, parce que nous sommes coupables. Il faut nous hâter de faire pénitence, parce que nous ne savons pas si nous aurons le temps de la faire.

Il faut faire pénitence, voici mon raisonnement. Vous êtes catholiques. Dieu vous a donné des commandements, vous les avez violés; donc vous devez en être punis. Justus Dominus, et justitiam dilexit. Il faut ôter à cette prétendue probité son masque. – Les commandements de Dieu. – Vous vous êtes rendus coupables d’ingratitude. Or Dieu est juste. Exemples.

1° Dieu est juste et puissant.

2° Il a porté des lois. Ces lois, les avez-vous exécutées? Loi d’obéissance, d’amour envers Dieu et le prochain.

3° Il menace des plus terribles châtiments. Non est ultio, et ego retribuam. Dieu commande et nous avons désobéi. Dieu punira. – Dieu est juste et il est puissant. Il a commandé la justice et il veut qu’elle soit respectée, et partout.

L’injustice: Omnes declinaverunt, simul inutiles facti sunt; non est qui faciat bonum, non est usque ad unum. Quelquefois cependant des terreurs secrètes s’emparent de leur âme. Deum non invocaverunt; illic trepidaverunt timore, ubi non erat timor.

Dieu est juste. – Perfection de sa justice. Il a fait des lois justes. Mais s’il a fait des lois justes, il veut qu’elles soient observées. Ces lois, en voici l’abrégé. Qu’avez-vous fait de ces lois? Vous êtes donc injustes. Vous êtes donc rebelles à Dieu, mais vous êtes ennemis de Dieu, et Dieu doit désirer vous voir rentrer dans l’ordre aussi fortement qu’il s’aime lui-même.

Or deux voies vous sont ouvertes, ou le châtiment forcé ou le châtiment volontaire. Mais je dis, de plus, que vous devez vous hâter de faire pénitence. Vous devez vous hâter:

1° Parce que Dieu commencera à punir.

2° Parce qu’il vous refusera des grâces, quand vous en aurez abusé.

3° Parce que vous ne savez pas l’heure de votre mort.

4° Parce que ce n’est pas trop tôt de commencer tout de suite.

Pénitence considérée comme remède.

Textes dans Jérémie: Lamentations, 1, 2; 1, 6; 1, 8; 1, 9.

Paenitentiam agite: appropinquavit enim regnum caelorum. Dieu est père et miséricordieux. Ce n’est plus la voix terrible de Jean, c’est la voix douce de Jésus.

Le mal. – Vous êtes malade. – Voyez votre état. – Vous êtes malade et vous ne le savez pas. Ah! ne repoussez pas la voix qui vous présente la vie.

Vous êtes malade, mais il faut vous guérir. La pénitence est un remède, et je vais vous le montrer. [Inachevé]

Nous sommes malades. On appelle malade un être qui ne peut arriver à accomplir les lois de son organisation. Ainsi on appelle malade l’oeil qui ne voit pas, l’oreille qui n’entend pas, etc. De même pour l’âme. Ses yeux sont faits pour la lumière de la vérité, elle ne voit que ténèbres et fantômes, l’ignorance et l’erreur. Elle doit écouter la parole de vie et elle n’entend qu’un vain bruit. Elle est incapable de goûter combien le Seigneur est doux. Les parfums des vertus ne sauraient lui faire du bien, ses émotions ne sont que des émotions coupables: elle est malade.

Mais la maladie en lésant ainsi les organes de l’âme [apporte] des douleurs. Ces douleurs, ce sont le remords, les déceptions, les terreurs. Illic trepidaverunt timore, ubi non erat timor. Ces abattements, ces maladies, ces regrets, ces jalousies, l’orgueil et les humiliations, la colère et ses emportements, la jalousie qui se déchire elle-même, l’avarice et les renversements de fortune, les passions du sang et les maladies cuisantes.

Dieu vous offre le remède. La peine à imposer, c’est l’humiliation, le sentiment que l’on est malade. Dieu s’approche, et dès que Dieu s’approche, il guérit, parce qu’il est lui-même le remède. Bonum mihi, quia humiliasti me.

L’obéissance à la maladie de l’intelligence, la foi qui éteint l’indiscrète curiosité.

A la maladie dont le principe se trouve dans les passions du coeur le regret et les remords. Cor contritum et humiliatum, Deus, non despicies.

Au désordre des sens la douleur physique.

Pourquoi dites-vous tant qu’il faut servir Dieu en esprit, vous qui vivez uniquement dans le monde des sens? Ne faut-il pas vous en retirer?(1)

[13] – Dieu est juste, il punit.

1° Châtiment. Il inspire la terreur. Deum non invocaverunt; illic trepidaverunt timore, ubi non erat timor.

2° L’éloignement. Quaeritis me, et non invenietis me.

3° Il frappe dès ici-bas. Terribles exemples. Morts subites. Ah! ne peut-il pas dire comme autrefois par son prophète? Super quo percutiam vos, ultra addentes praevaricationem, omne caput languidum, et omne cor moerens.

Châtiment dans le corps: pertes de famille, perte de fortune. Révolutions. Perte de la foi. Nisi Dominus reliquisset nobis semen, quasi Sodoma et Gomorrha similes essemus. – Quomodo facta est meretrix civitas fidelis, plena judicii…, argentum tuum versum est in scoriam. – Et conteret peccatores et scelestos simul. – Et erit fortitudo vestra ut favilla stupae, et opus vestrum quasi scintilla; et succendetur utrumque simul, et non erit qui extinguat. – Vae qui conjungitis domum ad domum, et agrum agro copulatis…, numquid habitabitis vos soli in medio terrae?

14. – De la prière: VI, 6-8.

Sic ergo orabitis.

1° Il faut prier. – 2° Avantages de la prière.

1° Nécessité de la prière.

Vous dites que vous ne devez pas prier, parce que Dieu sait ce qui vous est nécessaire. Mais si Dieu a mis pour condition à ce qu’il est disposé à vous accorder que vous le prierez, qu’avez-vous à dire? Les choses du monde s’obtiennent-elles sans qu’on les demande? Et Dieu sachant votre orgueil n’at-il pas bien raison d’exiger de vous que vous lui demandiez ce qui vous est nécessaire, afin de vous obliger à vous humilier? – Réponse de l’orgueil qui refuse de s’incliner. – Réponse de l’esprit qui a dit: Je ne servirai point.

Mais, me direz-vous, que demanderai-je à Dieu? Vous ne le savez pas? 1° Mais d’abord l’esprit de foi qui vous éclairera sur votre destinée. Vous êtes malade et vous ne vous en doutez pas. 2° La connaissance de votre position. 3° Les remèdes pour en sortir. Emitte lucem tuam et veritatem tuam. 4° L’amour de Dieu.

Ce que vous lui demanderez? La vie que vous avez perdue. Nomen habes quod vivas, et mortuus es. La connaissance du péché.

Mais ce n’est pas pour cela que vous ne priez pas, il faut que je vous l’apprenne. Vous ne priez pas parce que vous ne connaissez pas votre position. Vous ne vous croyez pas malade et vous l’êtes. Vous ne priez pas, parce que vous craignez d’entendre la voix du remords. Vous ne l’avez pas encore entièrement étouffé, et toutes les fois que vous priez Dieu, il se réveille. Vous ne priez pas, parce que comme saint Augustin vous craignez d’être exaucé. Et moi je dis que c’est à cause de cela même que vous devez prier.

Si Dieu allait m’exaucer, si j’allais me convertir, mais il me faudrait renoncer au bal, au spectacle, au crime peut-être. Faut-il donc aller chercher si loin les exemples de la justice de Dieu qui frappe, alors qu’on s’y attend le moins. Priez, tandis qu’il en est temps encore; on dit: plus tard, plus tard.

Locutus sum ad vos mane consurgens, et loquens, et non audistis, et vocavi vos, et non respondistis; faciam domui hericii qua invocatum est nomen meum, et in qua habetis fiduciam, et loco quem dedi vobis, et patribus vestris, sicut feci solo, et projiciam vos a facie mea, sicut projeci omnes fratres vestros, et universum semen Ephraïm. – Tu ergo noli orare pro populo hoc, nec assumas preces laudum et orationum, et non obsistas mihi, quia non exaudiam te.

2° Avantages de la prière.

Votre prière est tiède. Vous êtes femme du monde et vous avez des peines. Il est des choses que vous ne pouvez dire à personne. Pourquoi n’iriez-vous pas les confier à Dieu qui les connaît déjà? Vous êtes tiède et mère de famille, et vous n’avez rien à demander à Dieu? Vous êtes femme du monde, vous avez des jalousies, des susceptibilités, vous n’osez les avouer; avouez-les à Dieu.

Vous avez des tentations. – Vous êtes dans une position embarrassante. [Inachevé]

15. – Sanctification du nom de Dieu, [VI], 9.

Et dixit Dominus…, Isaïe, cap. XXIX, v. 13, jusqu’à la fin du chapitre.

[Suivent 26 lignes de citations d’Isaïe, de Jérémie, de l’Exode.]

16. – Volonté de Dieu, son règne: VI, 10.

Isaïe, cap. XXX, et le commentaire, p. 251.

La volonté de Dieu s’accomplit sans doute, que nous le voulions ou que nous ne le voulions pas, mais il veut nous y faire concourir. Eh bien, je viens vous parler de cette volonté, je viens vous dire qu’elle est pénible, mais qu’elle a des consolations. Le Sauveur ne l’a pas déguisé, il faut souffrir pour aller à lui. Je viens donc vous dire qu’il en coûte plus pour faire la volonté de Dieu que pour suivre la volonté du monde, mais que la récompense est plus grande.

1° Peines attachées à la volonté de Dieu. 2° Récompenses.

1° Peines.

Rien n’est plus pénible, c’est un torrent à remonter. Nous trouvons en nous la volonté propre qui nous entraîne. La volonté de Dieu est que nous soyons parfaits. Nous sommes un édifice en ruines, il est bien plus facile d’en laisser les murs tomber que de les relever. Et voyez quelles douleurs amène la volonté de Dieu: 1° opposée à la nôtre; 2° à celle du monde; 3° ses voies sont cachées et l’on doit souvent obéir en aveugle; Abraham. Celui qui se convertit ne comprend pas toujours. 4° La volonté se manifeste dans ce qui répugne le plus; 5° par des coups imprévus; 6° par une loi qui fatigue.

Mais il faut descendre au fond. Pourquoi ces souffrances? Jetez les yeux sur Jésus-Christ, au jardin [des olives]; pourquoi a-t-il souffert dans sa volonté humaine? Sacrificium Deo spiritus contribulatus, etc. Voilà le sacrifice de la loi nouvelle. Voulons-nous comprendre la raison de nos souffrances, considérons Jésus-Christ. Mais j’ai dit qu’il était plus pénible de faire votre volonté que de ne pas la faire. Mais, ô mon Dieu, n’y a-t-il donc aucune consolation? Il faut souffrir, mais le chrétien souffre avec espérance, et de même que je vous ai montré les rigueurs de la loi, il est bien juste que je vous en montre les consolations.

2° Consolations.

Rien de plus consolant que de faire la loi de Dieu. Celui qui l’a accomplie ressemble à un homme arrivé au sommet d’une haute montagne, car du moment que l’homme est rentré dans l’ordre, il n’a plus besoin de rien, il jouit.

1° Son bonheur est d’autant plus grand qu’il a plus combattu. Le général a plus de gloire, à mesure qu’il surmonte plus de dangers. Voilà pourquoi l’amour des souffrances chez les saints; voilà pourquoi vous ne devez pas vous laisser arrêter par cette excuse: Dieu ne vous pardonnera pas. Il vous pardonnera d’autant plus que vous serez revenu de plus loin, et il vous fera trouver le prix de votre pardon et la gloire de votre récompense dans les efforts que vous aurez faits.

2° Le bonheur est d’autant plus grand qu’on s’est approché davantage de la loi de Dieu. Plus on fait la volonté de Dieu, plus on s’unit à lui.

Pourquoi donc les hommes ne veulent-ils pas du bonheur que Dieu leur offre? Vae, filii desertores, dicit Dominus, ut faceretis consilium, et non ex me, et ordiremini telam, et non per spiritum meum, ut adderetis peccatum super peccatum. Malheur à ceux qui se fient à un autre secours que le secours d’en haut!

Et addent mites in Domino laetitiam, et pauperes homines in sancto Israël exultabunt.

Additions à la 1ère partie(2). Cette femme qui voit sa beauté s’en aller, cette jeune personne qui se croit appelée à vivre dans le cloître, ce jeune homme qui avait des espérances de gloire, il faut sacrifier tout cela.

17. – Tentations, VI, 13.

In die illa visitabit Dominus, in gladio suo duro, et grandi, et forti, super leviathan serpentem vectem, et super leviathan serpentem tortuosum, et occidet cetum, qui in mari est. Is. cap. XXVII, v. 1.

Les tentations auxquelles nous sommes exposés sont si fréquentes qu’il importe d’en dire un mot. La tentation, à proprement parler, est une lutte, un effort de l’esprit mauvais pour nous entraîner dans son supplice. Je vous proposerai: 1° les dangers des tentations; 2° les moyens de les combattre.

1° Dangers des tentations.

Le démon veut notre perte par jalousie, par haine contre Dieu et contre nous. Il est plus puissant seul avec nous; il est aidé de ses partisans, le monde et les adorateurs du diable. De là cette haine contre la religion, de là cette horreur du catholicisme, ces mauvais livres; de là ces possédés du démon plus redoutables que les anciens. Guerre intestine. – Il a des auxiliaires en nous- mêmes: nos passions qu’il favorisera; dans l’esprit les tentations contre la foi; dans le coeur les sentiments déréglés de haine ou d’amour; dans l’imagination l’ambition ou des images impures; dans les sens des impressions dégoûtantes. Mais sa marche n’est pas toujours la même. Quelquefois il fond sur nous à l’improviste, après une conversion; quelquefois il gâte les oeuvres les plus pures par l’amour-propre; quelquefois il jette le trouble dans l’âme (serai-je sauvé?), quelquefois le désespoir, quelquefois tous les vices. D’autres fois il tient par un seul péché cette personne qui fréquente les sacrements et qui n’a pas osé faire l’aveu de ses fautes. Quelquefois c’est illusion: c’est une fausse conscience qu’on se fait. Ce n’est qu’un péché véniel. – Qui vous le dit? – Quelquefois, et c’est le plus grand nombre, une torpeur; quelquefois c’est une habitude tellement forte qu’on n’ose pas la vaincre. Quelle illusion, grand Dieu! On espère qu’à mesure qu’il grandira, le serpent que vous nourrissez dans votre sein sera plus facile à étouffer.

2° Moyens contre les tentations.

1° La défiance dans la lutte que nous avons à livrer. Ce n’est pas nous mais Dieu qui doit triompher. Fuite des occasions.

2° La confiance dans le vainqueur de la mort, Jésus-Christ. On n’aime pas assez Jésus-Christ.

3° Détruire le mal par la vertu contraire. Habitude d’avoir une vertu que l’on s’applique à acquérir, opposée au péché d’habitude.

4° La pénitence. C’est dans la chair qu’est le principe du péché, c’est la chair qui doit être châtiée.

5° La prière et la communion, le pain des forts.

18. – Pénitence, [VI] 16-24.

Obstacles à la réception du sacrement de pénitence. Prétextes et causes. Les prétextes que l’on alléguera, ce sont les affaires. On n’a pas le temps. Et pourquoi donc nous a été donné le temps? Et l’on n’a pas le temps avec tant d’affaires. Villa emi – Quinque juga boum emi – Uxorem duxi. Vous avez le temps de danser, vous avez le temps de jouer. Et l’éternité? L’ange de l’Apocalypse qui jure qu’il n’y aura plus de temps.

Et quelles affaires! Mais quelle est la plus importante de vos affaires? Avez-vous été créé pour être jardinier, maçon, médecin, avocat ou banquier? Vous avez été créé pour être chrétien.

Les prêtres! Vous éprouvez de la répugnance pour eux. – Les prêtres ne font rien. Tel peuple, tels prêtres. – Quelle est la fonction du prêtre? De confesser, et vous ne lui en fournissez pas l’occasion. Pourrait-on se plaindre du médecin qui ne verrait pas de malades, parce qu’on lui ferme la porte?

Mais j’ai mal parlé des prêtres, ils ne me pardonneront pas. Les prêtres sont ministres du Dieu qui expira en priant pour ses bourreaux. C’est par le coeur du prêtre que l’amour de Jésus se communique au coeur de tous les hommes.

Causes. – Les prétextes, vous les donnez; les causes, nous vous les donnons. Deux: le respect humain et l’habitude du péché.

Vous croyez que votre chaîne deviendra plus facile à briser. Vae qui trahitis iniquitatem. Vous voulez bien vous confesser, mais on vous a insulté et il faut satisfaire votre vengeance. Vous êtes en colère et vous croyez que l’âge vous calmera.

Spéculations, l’impureté.

La peine de suivre la loi de Dieu.

Praevaricantes, redite ad cor.

De la nécessité de faire pénitence.

Souffrez que je revienne encore sur cette misère et que je résume en quelque sorte ce que j’ai dit à ce sujet.

Vous voulez tous du bonheur. Eh bien, moi je vous dis que vous ne l’aurez pas sur la terre. Impossible de l’y trouver, je ne reviendrai pas là-dessus. Où trouverez-vous le bonheur? Moi, je vous l’enseigne au nom de Dieu, il est dans l’éternité. Je vous révèle votre grandeur et je vous dis: Voulez-vous être dignes de votre origine, tendez à Dieu. – Mais un obstacle s’oppose à ce que je tende à Dieu, c’est le péché. – Faites-lui en l’aveu, il vous pardonne. – Mais je suis faible. – Voilà sa grâce. – Mais il faudra travailler trop longtemps. – Insensé, et que faites-vous tous les jours pour gagner un peu d’or? Travaillez avec la moitié moins d’efforts pour le ciel et il vous appartiendra. – Mais je n’éprouve pas ce bonheur dont on vante les charmes. – Un instant. Quel était le châtiment du péché? Un supplice éternel, je pense, et que vous le vouliez ou non, il faudra bien le subir, si vous tombez entre les bras de la justice divine, et vous vous plaignez de ce que votre peine éternelle, infinie, a été changée en une peine du temps. Le bonheur est pour l’éternité, et que faites-vous lorsque vous travaillez pour vos vieux jours? Personne ne vous l’enlèvera ce bonheur. – Mais c’est ce que je nie. – Et vous serez heureux dès ici-bas. Or quel moyen avez-vous de retrouver le bonheur? Mes frères, je pense, l’assurance que le ministre de Dieu vous donnera, de la part de son maître, que vous êtes pardonné. N’y a-t-il [là] rien qui console et fortifie l’âme?

19. – De la Providence.

Cataractae de excelsis apertae sunt. Is. cap. XXIV. Voir le commentaire de saint Jérôme, p. 211.

[Citation latine de 8 lignes]

La fin du chapitre et le chapitre XLI sont admirables pour l’homme en général et ensuite pour le chrétien.

Providence de Dieu justifiée par la promesse de Dieu au moment de la chute de l’homme, voir Isaïe, LV, 9.

Si autem vos cum sitis sancti: qui vult omnes salvos fieri. Il faut se confier à la parole de Dieu. Exemple Joseph.

Amen, amen dico vobis, quia plorabitis et flebitis vos.

Dons de Dieu à l’homme dans l’ordre physique.

Pourquoi des crimes? Vivez selon les lois de la Providence. Foi dans ses bienfaits et dans ses châtiments. Caeli enarrant gloriam Dei.

Comment Dieu instruit-il l’homme avant l’Ecriture Sainte? Par sa providence.

Notes et post-scriptum
1. Le texte des paragraphes 18 à 29 qui occupe la moitié inférieure des pp. 330 et 331 et la p. 332 du ms semble postérieur. - Respectant la disposition des textes dans le ms, les T.D. ont reproduit les paragraphes 23 à 29 après ce qui est notre paragraphe 30.
2. Le paragraphe annoncé par cette mention complète les idées émises dans les paragraphes 53 à 55.