[Cahier de sermons de 1838-1839]

Informations générales
  • TD50.123
  • [Cahier de sermons de 1838-1839]
  • [Sermon] Sur l'orgueil.
  • Orig.ms. BL1, pp. 211-233; T.D. 50, pp. 123-131.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 AMOUR DIVIN
    1 ANGES
    1 AVARICE
    1 BIEN SUPREME
    1 CATHOLIQUE
    1 CHATIMENT
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 CIEL
    1 CONCUPISCENCE DES YEUX
    1 CONSEQUENCES DU PECHE
    1 CORRUPTION
    1 DECADENCE
    1 DIABLES ADVERSAIRES
    1 DIEU LE FILS
    1 DOULEUR
    1 ENFER
    1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
    1 ENVIE
    1 ESPECE HUMAINE
    1 ETERNITE
    1 ETRE HUMAIN
    1 FAUSSE SCIENCE
    1 FORTUNE
    1 GLORIFICATION DE JESUS-CHRIST
    1 GUERRE
    1 HOMME CREE A L'IMAGE DE DIEU
    1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
    1 HUMILITE DE LA SAINTE VIERGE
    1 HYPOCRISIE
    1 IGNORANCE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 INJUSTICES
    1 JOIE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 MENSONGE
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 MONDE CREE
    1 MORT
    1 OBEISSANCE DE JESUS-CHRIST
    1 ORGUEIL
    1 ORGUEIL DE LA VIE
    1 ORIGINES DE L'HOMME
    1 PARADIS TERRESTRE
    1 PAUVRETE
    1 PECHE
    1 PECHE ORIGINEL
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 PUISSANCE DE DIEU
    1 RACE DE SATAN
    1 REFLEXION
    1 REGNE
    1 REVOLTE
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    1 SATAN
    1 SAUVEUR
    1 SERMONS
    1 SOUFFRANCE SUBIE
    1 TENTATION
    1 TRINITE
    1 VANITE
    1 VERTUS
    1 VICES
    2 ADAM
    2 BALTHASAR
    2 DAVID, BIBLE
    2 HOLOPHERNE
    2 ISAIE, PROPHETE
    2 JACOB
    2 JESUS BEN SIRACH
    2 MARIE, SOEUR DE MOISE
    2 MICHEL, SAINT
    2 PAUL, SAINT
    2 PLATON
    3 BABYLONE
    3 EGYPTE
    3 LIBAN
  • 1838-1839
La lettre

Initium omnis peccati est superbia. Eccli. 10, 15.

Cet homme qui avait jeté un regard si profond sur la nature humaine, Jésus, fils de Sirach, nous avertit au Livre de l’Ecclésiastique que le commencement de tout péché c’est l’orgueil. Or, puisque nous avons examiné en général la nature et les tristes conséquences du péché, et qu’il convient d’entrer dans le détail, nous prendrons aujourd’hui l’orgueil pour sujet de nos méditations. Je ne connais guère de sujet plus propre à nous faire sérieusement réfléchir, car le fond de notre nature se trouve viciée profondément par l’orgueil. J’essaierai de vous en faire concevoir l’horreur la plus vive. Plaise à Dieu que vous en conceviez la résolution de le détruire à jamais dans votre âme! Or voici tout mon plan; il faut fuir l’orgueil: premièrement à cause des châtiments que Dieu lui inflige; secondement, à cause des maux qu’il fait à notre âme.

O Marie, la plus humble des créatures et qui avez mérité à cause de votre humilité d’être placée au-dessus des choeurs des anges, obtenez d’inspirer à ceux qui m’écoutent l’horreur la plus profonde d’un mal qui a précipité satan du ciel, qui a chassé notre premier père du paradis; obtenez-moi des sentiments d’humilité tels que je les communique à mes auditeurs, et que ne rougissant plus de travailler pour votre gloire et celle de votre fils, ils commencent de bâtir sur l’humilité l’édifice d’une vie vraiment chrétienne!

Première partie. Punition de l’orgueil.

Si je voulais vous peindre ici, m.f., tous les châtiments que le Seigneur inflige à l’orgueil, je devrais dérouler devant vous non seulement l’histoire de l’humanité tout entière, mais encore celle des troubles que l’orgueil a opérés dans les cieux. Et, en effet, ce crime a cela de particulier qu’il s’attache à ce qu’il y a de plus parfait, et qu’il souille d’une manière plus particulière les natures les plus pures. Et c’est ce que purent contempler avec douleur les anges restés fidèles au très-haut, lorsque celui qui marchait le premier dans les voies du Seigneur ne resta pas dans la vérité et se rapporta à lui-même le mérite d’une perfection qu’il avait reçue de son Dieu. Qu’il dut être effrayant le désordre, que sa séparation d’avec le Seigneur opéra dans les célestes régions! Qu’elles durent être profondes les perturbations opérées dans le royaume du tout-puissant! Quelle épouvantable scission! Le Seigneur tout-puissant, le Dieu des armées vit ses légions divisées en deux camps, et dans son immobile éternité, dans la sécurité de sa toute-puissance, il refuse de prendre part au combat et laisse Michel et ses anges combattre satan et ses anges. Et satan et ses anges furent vaincus, et l’on ne trouva plus leur place dans les cieux: neque locus inventus est eorum amplius in coelo. Quel qu’ait été ce terrible combat, qui précipita des splendeurs du ciel dans les abîmes de l’enfer le plus beau des anges et des myriades d’intelligences créées pour louer éternellement le Seigneur, satan fut précipité et avec lui l’orgueil puni; Satan en était devenu le père, et de même que Dieu de toute éternité a engendré son fils qui est la vérité même, Satan avait engendré le mensonge. Et de même que de Dieu se connaissant par sa sagesse procède l’amour qui est le Saint-Esprit, de satan se connaissant dans le mensonge avait procédé l’amour de la créature qui est l’orgueil. Je vois donc en Satan comme une effrayante trinité, une intelligence révoltée, le mensonge et l’orgueil qui s’élèvent en face de la Trinité immuable et trois fois sainte. Et tant que Dieu sera Dieu, satan le haïra dans son mensonge et son orgueil; mais tant que satan engendrera l’orgueil et le mensonge, Dieu punira satan et c’est pourquoi son supplice sera éternel.

Or, écoutez comment le Seigneur punit ses ennemis et fait publier ses victoires par ses prophètes. C’est Isaïe qui va parler: le Prophète a considéré la désolation de la ville de satan de Babylone, la cité du désordre et de la confusion; il en découvre et prédit les brisements, les tortures et les douleurs, et conteretur torsiones et dolores tenebant; il a frémi à la vue de ses tristes habitants, et pour se reposer il a besoin de contempler l’avenir. Son oeil inspiré a découvert le libérateur qui s’avance, il salue de loin le Sauveur promis, il contemple avec transport son royaume nouveau. Ecoutez ce chant d’espérance: Encore un peu et son temps viendra, ses jours ne se feront point attendre, et le Seigneur aura pitié de Jacob, il choisira encore un roi pour Israël et les étrangers viendront se joindre à la maison de Jacob: Adjungitur advena ad eos, et adhaerebit domui Jacob. Et le Seigneur pour consoler l’humanité courbée sous l’esclavage, lui promet de l’affranchir du joug de ses tyrans. Et toi, prophète, tu prendras ta comparaison dans le roi de Babylone, et tu diras: comment le tyran a-t-il été renversé? comment avons-nous été affranchis de son tribut? le Seigneur a brisé le bâton des impies, la verge des tyrans: contrivit Dominus baculum impiorum, virgam dominantium. Il a brisé celui qui frappait les peuples dans son indignation d’une plaie incurable, qui soumettait les nations dans sa fureur, qui les poursuivait cruellement. Quel est cet ennemi, m.f.? l’avez-vous reconnu? N’est-ce pas le roi de Babylone, la cité du trouble et de la confusion, n’est-ce pas Satan?

La terre entière s’est reposée et elle s’est tue, elle s’est réjouie, elle a tressalli d’allégresse. Les sapins et les cèdres du Liban se sont réjouis depuis que tu as pris ton repos; personne, ont-ils dit, ne viendra nous abattre. L’enfer a été troublé au bruit de ton arrivée, des gens se sont levés à ton passage, tous les princes de la terre se sont levés, les rois se sont levés de leur trône, et tous ils répondront et te diront: et toi aussi, tu as été blessé et tu nous es devenu semblable, ton orgueil a été précipité au fond des enfers, ton cadavre est couché, sous ce cadavre on étendra la pourriture, et les vers seront ton vêtement. Comment es-tu tombé du haut du ciel, Lucifer, toi qui t’élevais avec tant de gloire? tu as été précipité sur la terre, toi qui brisais les nations…

Hé bien, Satan précipité au fond des enfers, ne veut pas être seule victime de l’orgueil; il voit du fond de ses sombres cachots s’accomplir l’oeuvre de la création, il voit l’harmonie de l’univers, la vie, la lumière, la chaleur féconde, toutes choses. Il voit l’homme, l’image de Dieu, il en est jaloux; son orgueil ne le laisse point en repos; il se cachera sous la forme du serpent pour séduire l’homme, et l’homme sera séduit. Mais écoutez la sentence prononcée contre l’homme: La terre sera maudite dans ton travail et à cause de ton péché: Maledicta terra in opere tuo. Et tu ne mangeras de ses fruits qu’en les lui arrachant par le travail. Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été tiré, car tu es poussière et tu retourneras en poussière. Quoi! Seigneur, cette créature si belle, si noble, vous ne l’avez faite que pour la dégrader? cette vie, vous ne l’avez donnée à l’homme que pour la remplir d’amertumes? ce front, siège de l’intelligence, sera sillonnné par la sueur et courbé par des fatigues incessantes, ce corps d’une structure si admirable deviendra la pâture des vers. Il fera quelque chose, il lui donnera pour couvrir sa nudité des peaux.

Ecoutez: Voilà qu’Adam a été fait comme l’un de nous: Ecce Adam quasi unus ex nobis factus est. Quoi! mon Dieu, quelle ironie! et vous aussi vous insultez le pécheur! Oui, tu es semblable à Dieu, créature infirme, réjouis- toi: Exilé du paradis, réjouis-toi, l’orgueil t’en ferme à jamais l’entrée, tu n’as pour espérance que les larmes, la faim, le travail, la sueur et la mort.

L’orgueil, mais le Seigneur le poursuit partout. Voyez comment le Seigneur se comporte envers le superbe roi d’Egypte Pharaon, comme il éteint sa puissance et son armée dans les flots de la mer rouge. Comment il punit Marie, la soeur de Moïse, par une lèpre épouvantable, comment il punit l’orgueil de David lorsqu’il veut faire le dénombrement de son peuple, l’orgueil d’Holopherne, l’orgueil de Balthasar, l’orgueil d’Israël lorsqu’il se confie en ses seules forces. Et il faut qu’il en soit ainsi. L’orgueilleux dit à Dieu: je me suffirai à moi-même. Dieu lui répond: qu’il en soit ainsi! Et Dieu se retire et ne laisse à l’homme que sa misère, son néant et son crime.

Mais là où le Seigneur veut marquer sa haine contre l’orgueil, c’est dans celui qui veut prendre les péchés de tous les hommes, c’est dans son propre fils. Il convenait que Jésus vînt porter à la terre les principes opposés à l’orgueil. La philosophie païenne avait soupçonné que le comble de l’iniquité étant qu’un acte complètement mauvais parût bon, de même le comble de la vertu était que le véritable juste parût aux yeux des hommes couvert de tous les crimes et qu’il en portât le châtiment. Le juste parfait, dit Platon, paraîtra comme un criminel, on le flagellera, on lui arrachera les yeux, on le crucifiera. Ce que la raison païenne éclairée probablement des lumières prophétiques qu’elle était allée chercher en Egypte, ce que la raison païenne avait soupçonné, Dieu nous l’apprend par saint Paul d’une manière irréfragable: Dieu, dit-il, envoie son fils; et son fils quel est-il? Qui cum in forma Dei esset, non rapinam arbitratus est esse se aequalem Deo: sed semetipsum exinanivit, formam servi accipiens, in similitudinem hominum factus, et habitu inventus ut homo. Humiliavit semetipsum, factus obediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Pesez toutes les paroles et vous comprendrez tout ce qu’il a fallu pour punir l’orgueil, mais aussi pour l’expier. C’est un Dieu et un Dieu anéanti: Exinanivit; il a pris la forme d’un esclave, formam servi accipiens, avec toutes les misères de l’homme; il s’est humilié, Dieu l’humilie, il se fait terre, il s’humilie en obéissant à qui? à l’homme, révolté contre qui? jusqu’à quel degré? la mort et la mort de la croix. Mais écoutez encore: propter quod Deus exaltavit illum, et dedit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nomine Jesu omne genu flectatur coelestium, terrestrium et infernorum, et omnis lingua confiteatur, quia Dominus Jesus Christus in gloria est Dei Patris. Gratias tibi, Christe Salvator, tua agimus creatura, quod tam potentem adversarium nostrum dum occideris, occidisti.

Mais il ne servirait de rien de connaître ce que Dieu fait contre l’orgueil, si nous n’étudions en même temps notre nature, notre conduite, nos actions, pour voir que nous sommes des orgueilleux et dignes par conséquent d’un châtiment terrible, si nous ne nous jetons dans le sein de l’humilité de Jésus-Christ.

Nous sommes tous des orgueilleux. Descendez au fond de vous-mêmes. Oui, je n’y vois qu’orgueil. Dans quelque position que je vous considère, mon frère, vous êtes un orgueilleux et je vois partout de l’orgueil. A quoi avez-vous pensé, depuis que vous êtes sur la terre? Vous, à faire fortune; pas autre chose. Mais quoi? étiez-vous sur la terre pour entasser sac sur sac, or sur or? Non, mais vous vous êtes dit à vous-même: ce siècle est le siècle de la richesse, devenons riches et nous aurons tout ce que nous pouvons demander, et le Seigneur s’est irrité et quand votre fortune a été élevée il a soufflé dessus. Dominus retribuet abundanter facientibus superbiam. Ou bien il vous l’a laissée, et dans ce cas que je tremble pour vous! car si je viens à examiner ce que c’est que cette fortune, et que je n’y vois qu’injustice et que rapine, que fraude, qu’usures, que sueurs du pauvre, ah! que je tremble! car il faut que tout orgueil ait son châtiment: Retribuet abundanter facientibus superbiam.

Vous avez vu, mon frère, votre bonheur dans un emploi élevé, l’avez-vous obtenu? Hélas! que je tremble pour vous! car vous vous êtes cru quelque chose, et les dignités de la terre ne sont que vanité, et vous avez oublié Dieu pour songer aux honneurs qui vous étaient dus: quoniam veritatem requiret Dominus, et retribuet abundanter facientibus superbiam. Mais tous ne peuvent pas être également élevés, car alors tous seraient égaux et l’orgueil n’y trouverait pas son compte, tandis que l’orgueil et l’habileté fait [= font] monter les uns, l’orgueil et le mécontentement fait [= font] murmurer les autres. Hélas! m.f., que je vous plains! A quoi aboutiront vos murmures? quand vous irez reporter d’échos en échos vos plaintes sur l’injustice des hommes, en serez-vous, vous, plus avancé? Le stoïcisme de votre vertu! J’entrevois votre orgueil à travers les trous de votre manteau de philosophe. Vraiment vous vous posez en grec ou en citoyen romain. Il y a deux mille ans que Brutus est mort en disant: O vertu, tu n’es qu’un mot. Et je suis fort tenté de juger par tous les Brutus modernes d’après les dernières paroles de Brutus expirant. Mais après tout fouillons au fond de votre coeur, pourquoi êtes-vous avide de liberté, mon frère? Mon frère, que je vous plains! car le Seigneur voit le fond de votre âme, et il vous punira en proportion de vos folles prétentions et des bouleversements que vous êtes prêt à entreprendre pour arriver à l’accomplissement de vos orgueilleux désirs: Quoniam veritatem.

Où me tournerai-je donc? de quelque côté que je porte mes regards, je ne vois que corruption, orgueil de la richesse et aussi orgueil de la pauvreté, orgueil de la grandeur, orgueil de la bassesse.

Orgueil de la science. Quoi de plus beau que la science? C’est un don de Dieu, c’est la communication avec Dieu. C’est tout ce qui élève l’homme, tout ce qui peut charmer son exil. Mais vous n’avez pas voulu de cette science. Vous vous l’êtes rapportée à vous-même. Ah! vous allez être puni: Quoniam in veritate non stetit.

Orgueil de l’ignorance. Dieu ne l’épargnera pas davantage et elle le mérite bien; on est fier [de] ne rien savoir, et l’on vit dans la stupidité. Mais le Seigneur aime, lui, la vérité et il veut qu’on l’aime: Quoniam…

Orgueil de la vertu. Oh! que je vous plains, mon frère, si vous vous êtes cru un homme de bien! Voyez le pharisien de l’évangile, quel sort est le sien et quel ne sera pas le vôtre? Oui, mon frère, je vous plains grandement, car si je cherche ce qu’il y a au fond de votre coeur, cette vertu n’est plus que de l’hypocrisie, n’est plus que du mensonge; ah! que je vous plains! Quelle est la vanité de vos prétentions, quelle ne sera pas la réalité de votre châtiment! Je tremble, mon frère, quoniam veritatem diligit Dominus, et retribuet abundanter facientibus superbiam.

Orgueil du vice. Quoi! le vice même a son orgueil? Oui, mon frère, le vice a son orgueil. Des hommes se sont vus marcher dans des voies mauvaises et s’applaudir de leurs crimes, ils ont fait le mal et se sont fortifiés dans le mal par la gloire qu’ils en ont espérée. Et ces hommes ne sont pas bien loin de nous. C’est à vous, mon frère, que je m’adresse en ce moment; et quel autre but ont tant de conversations où vous racontez vos triomphes sur les victimes de vos passions, n’étant pas aussi mauvais que vous voulez le paraître? Vous racontez le mal que vous n’avez pas fait, afin d’avoir la honteuse célébrité d’avoir porté l’infamie à son comble. Juste ciel, et quelle excuse aurez-vous au tribunal de Dieu? puisque vous préparez vous-même vos témoins accusateurs. Mon frère, mon frère, songez-y donc.

Que vous reste-t-il donc à faire? imiter Jésus-Christ et prendre la résolution de vous humilier. Il vous en coûtera, je le sais, mais qu’était Jésus-Christ et qu’êtes-vous? Je vous le demande. Vous êtes catholique et vous aimez la croix, mais qu’est la croix? sinon l’instrument de l’ignominie d’un Dieu qui est devenu le sceptre de sa gloire? Vous voulez être sauvé, il faut que votre orgueil subisse devant l’ignominie la folie de la croix, il faut vous abaisser, il faut vous humilier, point d’autre moyen d’avoir part aux mérites de la croix.

Notes et post-scriptum