EXPLICATION DES COMMANDEMENTS DE DIEU.

Informations générales
  • TD50.243
  • EXPLICATION DES COMMANDEMENTS DE DIEU.
  • Septième conférence. Sur les 9e et 10e commandements et sur l'état religieux.
  • Orig.ms. BL3, pp. 279-289 et BL 12 et 13; T.D. 50, pp. 243-245.
Informations détaillées
  • 1 AVARICE
    1 CHRISTIANISME
    1 COMMANDEMENTS DE DIEU
    1 CONCUPISCENCE DE LA CHAIR
    1 COURS PUBLICS
    1 ESCLAVAGE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 LIBERTE
    1 LOI DIVINE
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUXURE
    1 ORGUEIL
    1 ORGUEIL DE LA VIE
    1 PRATIQUE DES CONSEILS EVANGELIQUES
    1 SOCIALISME ADVERSAIRE
    1 SOCIETE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VERTU DE PAUVRETE
    2 LUTHER, MARTIN
    3 NIMES, CATHEDRALE
  • Hommes de Nîmes
  • mai 1850
La lettre

[A]

Les 9e et dixième commandements non seulement défendent le mal, mais encore le désir du mal.

Etrange législation qui défend jusqu’au désir.

C’est de ces désirs défendus que je viens vous entretenir.

Mais comme ici la loi chrétienne a ajouté quelque chose, je veux vous en parler, je parlerai des conseils.

Trois conditions: Concupiscentia carnis, et caet.

Faisons-en l’historique.

L’orgueil, indépendance, sous Luther.

La volupté sous la Régence.

L’amour de l’or sous les derniers temps.

Quelle société peut résister à ces trois fléaux réunis?

Quoi qu’il en soit, voyons ce qu’a fait le christianisme.

Humilité, – Chasteté, – Modération dans les désirs.

Plus encore: Obéissance, – Chasteté, – Pauvreté.

Pourquoi cela?

Ecartons d’abord ceux qui parlent des abus. Il est évident que nous les condamnons.

Il faut prendre l’institution telle que le catholicisme la présente.

Pourquoi des couvents? – Comme protestation.

Pourquoi? – Modèles opposés à d’autres types, voilà pourquoi détestés.

Pourquoi? – Pour montrer jusqu’où va la perfection humaine.

Pourquoi? – Pour prêcher les vérités, base de toute société, l’obéissance volontaire.

Pour défendre la famille par la chasteté; pour défendre la propriété par la pauvreté. Les pauvres volontaires pourront seuls s’imposer [= s’interposer] entre les pauvres et les riches.

Chose étrange, naguère on ne voulait plus de moines. Le socialisme veut faire du monde entier un grand couvent, avec quelques différences pourtant.

Sous prétexte d’étancher les passions de tous, il les fait tous esclaves, sans femmes, sans propriété; donc il faudra en revenir aux couvents. Vous, mes frères, qui n’en voulez pas, prenez garde.

[B](1)

Le 9me et le 10e commandements se réduisent à ceci: Tu ne convoiteras pas.

Etrange législation que celle qui supprime même les désirs.

Examinons les désirs de l’homme.

Ils se réduisent à trois principaux: l’orgueil, qui rapporte tout à lui; l’amour des plaisirs; l’amour des richesses, la convoitise.

L’orgueil de l’intelligence, au seizième siècle.

L’amour de la chair, à la Régence.

L’amour de l’argent depuis 30 ans.

Or quand ces trois convoitises sont arrivées à leur apogée, je dis qu’une société est perdue. Et c’est pour cela que Dieu s’oppose à ces trois convoitises.

La loi divine combat tout cela en disant: Non concupisces.

Elle fait plus, elle trnsporte les sentiments dans un camp opposé.

A l’orgueil elle impose l’humilité, mais plus encore l’obéissance;

A l’amour des plaisirs la chasteté;

A l’amour des richesses la pauvreté volontaire.

Avant d’aller plus loin, le socialisme qui s’impose, tandis que l’autre est libre.

Pourquoi les couvents?

Pour vous montrer ici l’obéissance.

Pour vous prêcher la chasteté.

Pour vous prêcher la pauvreté.

[C] Sur l’état religieux.(1)

Trois grands maux ravagent aujourd’hui la société.

Quel remède?

Ces maux datent de loin. Au seizième siècle, l’orgueil de la raison, l’indépendance, l’émancipation de l’intelligence.

Sous la Régence, la corruption des moeurs.

Dans le temps présent, l’égoïsme et l’amour de soi.

Or à ces trois maux, quel remède?

Contre l’amour de l’or la pauvreté.

Contre l’immoralité, la chasteté.

Contre l’indépendance de l’esprit? l’obéissance.

Or cela se trouve dans l’Eglise, mais surtout dans les couvents.

Réfutons quelques objections.

Tous les couvents ne sont pas bons. C’est vrai, c’est la grande plaie. Mais ne connaissez-vous point de procureurs fripons, d’avocats bavards, de médecins charlatans, de magistrats prévaricateurs, d’administrateurs corrompus et vendus, de négociants de mauvaise foi et de propriétaires voleurs?

Parlons des bons couvents et non pas des mauvais.

A quoi bon les couvents?

Pour servir d’exemple des vertus.

Pour se placer entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas.

Pour parler au nom de la famille.

Pour être des défenseurs plus actifs de la religion.

Pour prier. Enfin pour être des victimes volontaires.

Donc dans les associations religieuses un des plus puissants remèdes contre les maux de la société.

Notes et post-scriptum
1. Feuille volante.