Plans d’instructions pour une retraite de séminaire.

Informations générales
  • TD50.249
  • Plans d'instructions pour une retraite de séminaire.
  • [II] Du salut.
  • Orig.ms. BL14, pp. 7-10; T.D. 50, pp. 249-251.
Informations détaillées
  • 1 ABUS DES GRACES
    1 AMOUR DIVIN
    1 ANGES
    1 BIEN SUPREME
    1 CONCUPISCENCE DES YEUX
    1 CREATION
    1 DESSEIN DE SALUT DE DIEU
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 INSENSIBILITE
    1 JUGEMENT DERNIER
    1 LOI ANCIENNE
    1 MORT
    1 PARADIS TERRESTRE
    1 RESPONSABILITE
    1 SALUT DES AMES
    1 SATAN
    1 SEMINARISTES
    1 SERMONS
    1 TRISTESSE
    1 VANITE
  • vers 1840
La lettre

Porro unum est necessarium.

La chose à laquelle l’on pense le moins, c’est à la seule nécessaire, c’est au salut.

Que d’illusions ne se fait-on pas? Que d’idées fausses sur le temps et la manière d’y travailler! On est sous le joug et l’on n’y pense pas: Vae qui trahitis iniquitatem in funiculis vanitatis, et quasi vinculum plaustri peccatum. Or, pour vous rappeler cette vérité et vous faire comprendre la nécessité de travailler à votre salut, je viens méditer avec vous, sur ce que Dieu a fait pour votre salut; en second lieu, les conséquences qu’aurait pour vous la négligence de votre salut.

1. – Ce que Dieu a fait pour votre salut.

Dieu a tout fait pour votre salut: Omnia propter electos. Création.

Mais quoi! l’homme ne jouit plus de ce bonheur du paradis terrestre? c’était, observent les Pères, un acte d’amour; il fallait donner à l’homme un premier avertissement. Il fallait le secouer et la douleur qu’il éprouve est un acte de bonté: Omnia propter electos.

La loi ancienne, préparation à la régénération: prophètes, sacrifices, figures. Omnia propter electos.

Les anges eux-mêmes y concourront. Tous. Nonne omnes sunt administratorii Spiritus in ministerium missi, propter eos qui haereditatem capient salutis. Dieu se dépouille de sa cour pour envoyer ses anges coopérer à l’oeuvre du salut des hommes: Omnia propter electos.

Satan lui-même est une preuve de l’amour de Dieu envers les hommes. La plupart des Pères affirment que la cause de la chute de satan fut la manifestation du mystère de l’incarnation; de là, la haine de satan pour les hommes: Omnia propter electos.

Enfin quand le moment sera venu: Et ubi venit plenitudo temporis, misit Filium suum factum ex muliere, factum sub lege, ut eos qui sub lege erant, redimeret. Son propre Fils: Omnia propter electos.

Ah! si l’amour de Dieu est si grand, comprenez-vous combien il est terrible de l’offenser? Quomodo nos effugiemur, si tantum neglexerimus salutem.

2. – Conséquences du salut.

Souvenons-nous avant tout qu’il s’agit de l’éternité. Le temps prix de l’éternité.

Qu’est-ce donc que le temps? Qu’est-ce donc que la vie? un jour. Un jour il faut tout quitter, vanitas.

Avez-vous mis dans la balance, d’un côté le bonheur passager de la vie, de l’autre le bonheur de l’éternité? Ah! les balances des enfants des hommes sont trompeuses: mendaces filii hominum in stateris. Empruntons les balances de l’ange des jugements.

Comparez à l’éternité le temps qui n’est plus, que vous en reste-t-il? des regrets ou des remords.

Je disais qu’il importe de songer au salut à cause de l’éternité, mais vient un temps où l’on ne peut plus penser. Voyez le chap. VI d’Isaïe; vient un temps où l’on n’est plus touché de rien. Endurcissement, fruit de l’abus des grâces.

Vient à la fin le tour de Dieu.

Ego quoque in interitu vestro ridebo, et subsannabo cum vobis id quod timebatis advenerit. Prov. 1, 26.

A ce rire terrible, qui dans les profondeurs des cieux court sur les lèvres du tout-puissant, l’enfer répond par un effrayant écho.

Vient un moment où Dieu n’entend plus rien: Tunc invocabunt me, et non exaudiam, mane consurgent, et non invenient me.

Conséquence de leur vie passée: Comedent igitur fructus viae suae, suisque consiliis saturabuntur.

Rogamus vos, fratres,… ut vestrum negotium agatis. L’Apôtre appelle le salut l’affaire par excellence: Vestrum negotium agatis.

Disons donc avec le prophète: et anima mea in manibus meis semper.

Notes et post-scriptum