- TD50.290
- [Notes d'instructions vers 1841]
- MYSTERES.
- Orig.ms. BL14, pp. 135-141; T.D. 50, pp. 290-292.
- 1 CREATION
1 CREATURES
1 ENSEIGNEMENT DES SCIENCES
1 ETUDE DES PERFECTIONS DE DIEU
1 FOI
1 HUMILITE
1 INTELLIGENCE
1 MYSTERE
1 PREDICATION
1 REVELATION
1 VERTUS THEOLOGALES - vers 1841
Vere tu es Deus absconditus.
Quicumque vult accedere ad Deum, oportet credere quia est.
Mystère. La répugnance qu’il inspire à la raison. Nécessité des mystères. Utilité des mystères.
1° Nécessité des mystères.
Prise dans la nature de l’homme; 2° dans la nature de Dieu.
1° Dans la nature de l’homme.
Le mystère l’environne de toute part. Dans les sciences naturelles que sait- il? que peut-il expliquer? a-t-il expliqué le nombre et ses propriétés? l’espace et ses propriétés? la matière? qu’est-ce que la force de cohésion? Sa nature, le phénomène de la vision, de l’audition, de la respiration? Il constate des faits, mais ne les explique pas. Passons à son intelligence, il y a encore là du mystère.
Faiblesse de son intelligence qui pourra bien avancer, mais ne franchira jamais certaines limites. Cependant il faut admettre certains faits que l’on ne comprend pas, mais d’où l’on déduit certaines lois, sans quoi point de science. Donc sous peine de n’avoir aucune science, l’homme dans ce qui concerne la nature est obligé d’admettre des mystères.
2° Dans la nature de Dieu.
Qu’est-ce que Dieu? l’infini par essence. Et la religion est la science de l’infini, du fini, et des rapports du fini avec l’infini. Or, l’homme enveloppé de mystères lorsqu’il sonde le fini, n’en rencontrera-t-il pas s’il aborde la nature de l’infini? Or un mystère n’est que la manifestation de l’infini ou d’un rapport de l’infini avec le fini. Or à moins de dire qu’entre Dieu et l’homme il n’y a aucun rapport, à moins de dire que l’homme ne peut rien connaître de Dieu, il faut établir qu’il faut qu’il y ait des mystères. Mais quand vous auriez admis cela, le mystère se présenterait encore à vous, car toute science tend à expliquer la cause des effets qu’elle observe, toute science tend à remonter à la première cause. Or la première cause c’est Dieu, c’est l’infini. Or si vous repoussez l’infini, vous repoussez la cause première dans toute science, vous renversez toute science par la base. Donc encore une fois, sous peine de renverser la notion de toute science, il faut admettre le mystère.
Or une fois la notion du mystère admise, que reste-t-il sinon à prouver que cette manifestation a été faite d’une manière convenable? C’est-à-dire que Dieu a parlé, car je ne prétends pas établir que Dieu devait nécessairement manifester des mystères, mais seulement que s’il devait manifester quelque chose, ce qu’il manifesterait serait mystérieux.(1)
D’où je conclus que si vous admettez la possibilité de rapports entre Dieu et l’homme, vous admettez la nécessité du mystère; du moment que vous la niez, vous tombez dans un mystère plus grand encore. Niez-vous cette possibilité, vous êtes ou sans science ou panthéiste. Mystères du panthéisme. Développer…
L’admettez-vous? Vous admettez la création, et la création admise, tous les autres mystères ne peuvent plus être refusés, sous peine d’être incompréhensibles. Au déiste je prouve la possibilité de l’incarnation par la possibilité de la création; au protestant la possibilité de l’Eucharistie par la possibilité de l’incarnation; au déiste la possibilité de l’incarnation par la possibilité de la création; au panthéiste la possibilité de la création par l’impossibilité d’établir aucune science, si on ne part pas d’une cause première infinie, incompréhensible, mystérieuse.
Remarquez que je ne parle ici que de la possibilité. Le fait pour être établi a besoin de preuves, de faits; il faut prouver que Dieu a parlé, et il a parlé, en effet, pour éclairer les hommes: Exortum est in tenebris lumen rectis.
° Utilité des mystères.
our la science qui s’élance sans cesse vers l’infini, mais guidée par un maître infaillible.
ien ne développe l’intelligence comme l’étude du mystère.
our abaisser l’orgueil.
évelopper la foi, l’espérance, la charité.