- TD50.295
- [Notes d'instructions vers 1841]
- [Notes de deux instructions sur] LA BIBLE.
- Orig.ms. BL14, pp. 151-153 et 171-179; T.D. 50, pp. 295-297 et 300-302.
- 1 ANCIEN TESTAMENT
1 AUTHENTICITE BIBLIQUE
1 AUTORITE DE L'EGLISE
1 CHATIMENT DU PECHE
1 DIEU
1 DOCTRINE CATHOLIQUE
1 DROITS DE DIEU
1 ECRITURE SAINTE
1 ETRE HUMAIN
1 HOMME CREE A L'IMAGE DE DIEU
1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
1 INSPIRATION BIBLIQUE
1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA GRACE
1 LOI ANCIENNE
1 NATIVITE
1 NOUVEAU TESTAMENT
1 PREDICATION
1 PREDICATION DE JESUS-CHRIST
1 PRIMAUTE DE L'EGLISE CATHOLIQUE
1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
1 REVELATION
1 TRADITION
1 VERBE INCARNE
2 ABRAHAM
2 ADAM
2 AGGEE
2 DANIEL, PROPHETE
2 DAVID, BIBLE
2 EZECHIEL
2 HERODE AGRIPPA I
2 ISAAC
2 JACOB
2 JACQUES, SAINT
2 JESSE, BIBLE
2 JOSEPH, BIBLE
2 JUDA
2 LUTHER, MARTIN
2 MALACHIE, SAINT
2 MATTHIEU, SAINT
2 MOISE
2 NOE
2 PAUL, SAINT
2 STRAUSS, DAVID-FRIEDRICH
3 BABEL
3 BETHLEEM
3 LONDRES - vers 1841
[A] La Bible.
Multifariam, multisque modis, olim Deus loquens patribus in prophetis, novissime autem diebus istis locutus est nobis in Filio.
Si Jésus-Christ est Dieu, il a le droit de nous prêcher la vérité et la vertu.
Mais il n’est pas resté toujours sur la terre, il a donc dû laisser aux hommes des moyens de connaître ses enseignements. Il y en a deux principaux: la bible et la tradition. Nous nous occuperons ce soir de la bible et nous dirons: 1° Ce qu’elle est pour les catholiques; 2° quelle est la propriété exclusive des catholiques.
1° Ce qu’est la bible pour les catholiques.(1)
Supposé que Dieu eût voulu parler aux hommes, de quoi pouvait-il les entretenir, sinon de leur origine, des vérités qui pouvaient les éclairer sur sa nature et sur la leur, des grandes lois de l’ordre, de la morale, de la nécessité de s’y soumettre, des moyens de pouvoir obéir, de la manière d’arriver au bonheur. Or tout cela se trouve renfermé dans la bible que Jésus-Christ nous présente. Disons cependant quelque chose de leurs rapports indissolubles. Deux livres, dont l’un annonce l’autre de telle manière que l’un ne saurait être vrai et l’autre faux. Il faut donc l’accepter entièrement et voir ce que la bible nous apprend.
1° Sur Dieu, dès les anciens jours: le dogme de l’unité, spiritualité, création, providence, bonté.
2° Sur l’homme, son origine, sa grandeur, sa dignité, sa chute, son châtiment, ses espérances, figures et prophéties, la nature de l’homme, ses titres.
3° Le culte dû à Dieu. Sacrifices impuissants, loi figurative; le Fils viendra parler lui-même, il n’écrira pas, mais il enverra son esprit enseignant toute vérité et les apôtres la publieront. Développement de la loi non selon le progrès des hommes, mais selon un progrès un et indéfini.
4° Châtiments. Où sont-ils plus formels?
5° Récompenses: et la grâce pour l’obtenir par Jésus-Christ.
Or voilà ce que les catholiques voient dans les livres saints, voilà ce qui fait qu’ils s’y attachent. Or dites-moi d’abord:
1° Si vous ne voyez pas un cachet divin dans le merveilleux ensemble de l’ancien et du nouveau testament.
2° Si le fait même qui vous oblige à les recevoir l’un et l’autre ne prouve pas leur inspiration.
3° S’il en est un seul texte qui aujourd’hui, 1800 ans après que le dernier livre en a été écrit, ne reçoive son explication dans l’ensemble de la doctrine catholique.
2. – La Bible est la propriété des catholiques seuls.
Qui a reçu l’ancien testament?
La synagogue.
Qui a reçu le nouveau des apôtres?
Avec quel respect. Or la bible nous appartient à nous seuls.
Pour tout non catholique trois moyens de recevoir la bible: 1° ou par la tradition, mais alors c’est de l’Eglise, et qui lui garantit que l’Eglise ne l’a pas altérée?
2° Ou par l’examen; nécessité de la science que Dieu n’a pu exiger des hommes.
3° Ou l’inspiration; mais pourquoi tant de contradictions? L’Ecriture les gêne, ils en sont venus à la rejeter.
[B] La Bible.
Multifariam, multisque modis, olim Deus loquens patribus in prophetis, novissime autem diebus istis locutus est nobis in filio.
Vous devez croire à l’existence de Dieu. Mais vous ne savez pas si ce Dieu a parlé. Je vous dis qu’il a parlé, mais je ne veux pas aborder la question sous le point de vue de l’authenticité des saintes Ecritures. Je ne m’en occupe pas. Quelles que soient les objections que l’on fasse, il est incontestable qu’elles ont été écrites plusieurs siècles avant Jésus-Christ, et je n’en veux pas davantage. Je ne veux pas, remarquez-le bien, raisonner avec vous. Non, mais je veux que vous entriez pour un moment avec moi dans la pensée catholique, et que vous me disiez s’il peut se rencontrer quelque chose de plus divin que l’Ecriture sainte.
On peut considérer la parole de Dieu en Dieu: c’est son verbe.
Dieu se révélant.
Dieu commandant.
Dieu punissant.
Dieu se communiquant aux hommes sous les patriarches. Figures: Adam, Noé, Babel, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Moyse.
A Moïse. La loi. Figures de la loi, un seul tabernacle, un seul autel, un sacrifice perpétuel. Israël errant dans le désert, les commandements, loi morale. Révolte d’Israël; les rois, un temple; Salomon, roi de la paix; les prophètes contre les prévaricateurs. Dispersion de Juda, Israël courbé sous la domination; depuis, ce peuple est dispersé. Il subsiste, mais que reste-t-il de la nation? Rien.
Ecoutez: Multifariam…
Voilà la haine renouée, mais il faut remonter et voir ce qu’enseigne ce fils, quels sont ses titres?
Avant Jésus-Christ un besoin immense, des désirs se font sentir partout dans les livres saints. Ces désirs qui les satisfera? des prophéties particulières, mais je les laisse de côté.
De nombreuses prphéties en figures…
Le serpent doit avoir la tête écrasée. Abraham, père des croyants; en lui seront bénies toutes les nations. Quand viendra-t-il? Jacob sur son lit de mort salue celui qui doit être le salut du Seigneur, quand le sceptre sortira de la maison de Juda. De quelle famille? Et egredietur virga de radice Jesse, et flos de radice ejus descendet, et requiescet super eum Spiritus Domini. St Mathieu. – Pourquoi la généalogie de Jésus? pour montrer la famille et la tribu d’où Jésus est sorti.
A quelle époque? Daniel dans son songe prophétique nous le dira: année pour année. Le dernier des prophètes Malachie nous le dira: Il vient; de qui? d’une vierge. Ecce virgo concipiet, et pariet filium.
Où naîtra-t-il? A Bethléem. Et vous le saviez bien docteurs de la loi, vous qui répondiez à Hérode.
Jusqu’à son envoyé est prédit: Suscitabo super eas pastorem unum. Ezéch.
Et erit unum ovile, et unus pastor.
Et exultabo in Deo, Jesu meo. Aggée.
Fuite en Egypte. – Obéissance. – Oubli. – Pas une pierre.
Quare quasi colonus futurus est in terra.
Mais il faut le mettre à mort.
Mort. Turpissime condemnemus eum. Et tertia die resurget.
Et erit sepulchrum ejus gloriosum.
Non dabis sanctum tuum videre corrumptionem.
Ecce ego vobiscum sum, usque ad consummationem saeculi. Mais cela avait été prédit et l’ange l’avait annoncé à Marie. Il devait subsister un trône. Maintenant nous disons que nous sommes les seuls à jouir de ce privilège.
Car qui a reçu des mains de la synagogue la bible? qui l’a reçue des apôtres? Respect que l’on a toujours eu pour la bible, pour la conserver. Qu’en a-t-on fait? où en est-on venu pour la doctrine de Jésus-Christ.
Pour tout homme qui n’est pas catholique, il n’y a que trois moyens de constater l’authenticité de la bible. Ou il y croira, parce qu’il l’a reçue de la tradition. Comme avant Luther il n’y pas d’autre tradition que la tradition catholique, il la recevra de l’autorité de l’Eglise catholique, mais qui lui garantira que l’Eglise catholique qui a pu errer sur ses dogmes, n’a pas falsifié la bible? Luther l’a bien cru, quand il a rejeté l’épître de saint Jacques.
Ou il verifiera par lui-même les preuves historiques, mais pour cela il faut savoir plusieurs langues. L’hébreu est perdu, il faut s’en rapporter à la tradition des juifs. Et pourquoi croire la tradition des juifs, quand vous ne reconnaissez pas la tradition catholique?
De plus pour vérifier par vous-même, il vous faut connaître l’hébreu, le chaldaïque, le syriaque, le grec et le latin. Car qui vous assure que les traductions sont bien faites? Les bibles que la société biblique a fait traduire à Londres ont été reconnues par les directeurs eux-mêmes remplies de contre-sens.
Ou bien enfin vous lirez la bible et vous accepterez ce qui vous paraîtra porter le caractère de l’inspiration. Mais si un livre ne vous paraît pas inspiré, l’accepterez-vous? Or, voilà ce qui arrive aux théologiens allemands, qui ne sont pas catholiques. Vous n’excuserez pas leur bonne foi, car je conviendrai au contraire qu’ils développent une science prodigieuse. Que ferez-vous donc? Vraiment je n’en sais rien.
Maintenant que tous les protestants en soient venus à ce point du docteur Strauss, non certes, mais ils vont plus lentement voilà tout; ils y viendront un jour. L’Ecriture sainte est tout d’une pièce comme l’Eglise. Si vous attaquez un livre en vertu de votre autorité privée, je ne comprends pas pourquoi vous voudriez empêcher qu’on ne les attaque pas successivement tous.