[Notes d’instructions vers 1841]

Informations générales
  • TD50.307
  • [Notes d'instructions vers 1841]
  • SUR LA PROVIDENCE.
  • Orig.ms. BL14, pp. 187-194; T.D. 50, pp. 307-309.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ACTION DE DIEU
    1 AMOUR DIVIN
    1 BONHEUR
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 CONSENTEMENT
    1 CREATURES
    1 ENSEIGNEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 FIDELES
    1 MECHANTS
    1 PREDICATION
    1 PROVIDENCE
    1 PUISSANCE DE DIEU
    1 REVOLTE
    1 SAGESSE DE DIEU
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SOUFFRANCE SUBIE
    1 TENTATION
    2 JEAN, SAINT
  • vers 1841
La lettre

Unde ememus panem, ut manducent hi. Joan. 6.

Foule. Tentation, que l’on se permet contre la providence.

Jésus y répond lui-même. Pour nous, nous venons y répondre à notre tour et nous venons vous apprendre à ne plus murmurer contre la providence. Nous donnerons donc une idée de la providence.

La providence c’est l’action de Dieu sur le monde, c’est l’action d’un Dieu infiniment puissant, sage et aimant; quelles conditions pouvez-vous exiger de plus?

Mais Dieu veut créer un monde libre, afin que l’homme adore sa puissance, admire sa sagesse, réponde par la reconnaissance à son amour. Or voyez ce que Dieu fait. Dieu pour apprendre à l’homme, dit: Et vidit quod esset bonum.

Quelle plus grande puissance que celle du Créateur?

Quelle plus grande sagesse que celle qui ordonne le monde?

Quel plus grand amour que de le donner à l’homme?

Mais l’homme devait obéir. Il se révolte, il trouble l’ordre. Remarquez, mes frères, que c’est l’homme et non pas Dieu.

Mais Dieu le réparera.

Voyons la Providence.

Il laissera subsister de l’ordre ancien ce qui est nécessaire.

Mais comme le mal est introduit dans le monde, il l’y introduira lui comme châtiment, et il fera que l’homme souffrira de la part des créatures afin qu’il ne s’attache pas à elles.

Alors auront lieu des maux, le Seigneur punira quelquefois d’une manière terrible, tantôt il sera patient.

Il fera servir le bien et le mal sur la terre, tantôt comme récompense et tantôt comme châtiment; la mort, la maladie, la faim, la soif, tout concourra au même but.

Car tout doit concourir au salut de l’homme. Elevons-nous donc au-dessus des idées étroites et jugeons les choses du point de vue de l’éternité, si ce malheur, mes frères, a servi à vous faire ouvrir les yeux sur votre état présent.

2me Partie. Réponse aux objections.

Un homme qui voyant une tempête dirait qu’il y a désordre se tromperait. Non, il n’y a pas désordre.

Cependant c’est une objection vulgaire, il n’y a pas de providence. Et pourquoi? parce que vous ne la voyez pas? C’est un aveugle qui dirait: il n’y a pas de soleil.

Eh pourquoi n’y a-t-il pas de providence? Si vous vous rappelez, mes frères, un Dieu puissant et bon, il faut dire qu’il y a une providence. Mais pourquoi? Parce que les méchants sont heureux? Je conviens d’un bonheur apparent. Mais je dis, moi, qu’ils ne sont pas heureux. Vous me direz qu’un homme qui se livre à ses passions est heureux. Un ambitieux?

un négociant?

une coquette?

Une femme pleinen de vengeance?

Et puis, pour combien de temps? Alors Dieu a voulu récompenser une vertu humaine.

Qui sait si ce n’est pas une punition? Indurabo cor Pharaonis…

Dieu lui accorde ce qu’il désire, comme un appat.

Mais, me direz-vous, les justes sont malheureux. Non, ils ne sont pas malheureux, car un homme juste est celui qui est soumis à la volonté de Dieu, et si ce juste que vous avez en vue n’y est pas soumis, il n’est pas juste; s’il y est soumis, il n’est pas malheureux puisqu’il souffre volontairement. Mais, me direz-vous, il n’en souffre pas moins. Pourquoi prenez-vous sa défense, s’il ne se plaint pas?

Mais voyez ce qui l’empêche de se plaindre, il sait que la souffrance purifie: Nonne oportuit Christum pati?

La souffrance du chrétien c’est son trésor; ne l’associez pas à votre oeuvre.(1) Non enim cogitationes meae cogitationes vestrae, neque viae vestrae viae meae, dicit Dominus; quia sicut exaltantur coeli et terra, sic exaltatae sunt viae meae a viis vestris.(2)

Mais, mon frère, je vais répondre à une objection que vous n’osez pas présenter.

Si vous vous plaignez du bonheur des méchants et du malheur des justes, c’est que vous n’êtes pas heureux, vous, et que vous enviez le bonheur des méchants, et que vous vous classez parmi les justes.

Et moi, je vous dis que vous êtes méchant et que c’est pour cela que vous êtes malheureux; c’est votre faute.

Notes et post-scriptum
1. Ces mots nous semblent aussi énigmatiques avec le point d'interrogation qu'ont ajouté ici les T.D. que sans lui comme dans le ms.2. En face de ce paragraphe, sur la page paire (p. 192) qui ne contient rien d'autre, cette note de l'auteur:
"Dieu veut souvent cacher ses voies.
La vie est l'éducation du ciel. Dieu veut instruire par la souffrance."