COURS D’INSTRUCTIONS SUR DIFFERENTS SUJETS DE PIETE.

Informations générales
  • TD51.018
  • COURS D'INSTRUCTIONS SUR DIFFERENTS SUJETS DE PIETE.
  • [Instructions à des dames sur les conséquences du péché]
  • Orig.ms. BM3, pp. 186-198; T.D. 51, pp. 18-28.
Informations détaillées
  • 1 ATHEISME
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 CONSEQUENCES DU PECHE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 ENFER
    1 INTELLIGENCE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PATIENCE
    1 PERSECUTIONS
    2 JACOB
    2 JUDA
    2 JUDAS
    3 ARABIE
    3 BABYLONE
    3 JERUSALEM
  • A des dames.
  • 1837-1839
La lettre

[1] Examinons les suites du péché.

Dieu est nécessaire à l’âme comme le tronc à la branche, comme la terre à la plante. Quand il se retire, il la laisse dans l’isolement, seule, faible: Ecce abbreviata est. Elle perd sa beauté. Tache, ténèbres; perd l’intelligence, la puissance d’aimer, et dans cet état elle s’endurcit et le péché devient une seconde nature: Si mutari potest aethiops.

Mais Dieu ne s’éloigne pas seulement du péché, il en a horreur, il le punit avec puissance et le punit avec intelligence; il le punit avec haine, avec puissance: Horrendum est, terrores tui conturbaverunt me. Avec intelligence: Per quae quis peccaverit, per haec et torquetur. Avec haine: Haine du mal; il n’y a pas de haine en Dieu, c’est l’amour du bien qui fait son aversion pour le mal; et autant Dieu s’aime, autant il déteste le mal.

[a] Dieu punit avec intelligence.

Oui, Dieu punit avec intelligence. N’avez-vous jamais vu l’ambition punie par des chutes soudaines, l’orgueil par des humiliations profondes, l’amour immodéré des richesses par les bouleversements de fortune les plus imprévus, la passion effrénée des plaisirs par des douleurs cuisantes? Et si nous pouvions soulever le voile qui recouvre les honteux mystères du péché, qu’il n’est pas permis de nommer dans l’assemblée des saints, que d’extinctions de familles, que de morts prématurées, que de pertes d’enfants enlevés au berceau ne seraient pas expliquées par ces crises [qui] souillent les sources mêmes de la vie?

Dieu punit avec intelligence, et c’est pour cela qu’il punit d’une manière proportionnée au péché. Et c’est pour cela que l’enfer subsiste. Car tout ce que nous pouvons imaginer ici-bas de souffrances n’a rien qui égale le tort fait à Dieu par la violation des lois éternelles. J’ai dit l’enfer. Ah! arrêtons-nous un moment sur ces sombres et effrayants cachots préparés par la Sagesse divine. Il faut à ces lois une sanction digne d’elles. Ah, que ce feu est habile à brûler jusqu’à la mort! Et que ce ver qui ne mourra jamais ronge les coeurs avec une infernale industrie! Et que cette sagesse est cruellement intelligente, lorsqu’elle montre au réprouvé Dieu dans toute la perfection de ses charmes, pour lui faire ressentir plus douloureusement le regret de l’avoir préféré à une créature fugitive et de l’avoir perdu pour jamais.

[b] Dieu punit avec haine.

Dieu punit avec haine. Quoi donc, me direz-vous, peut-être Dieu est-il capable de haïr? Si par haine nous entendons cette passion qui nous trouble et agit, non, Dieu ne hait pas; mais si par haine nous entendons l’aversion du mal opposé à l’amour du bien, il y a haine en Dieu, haine aussi grande que son amour. Il hait le mal autant qu’il s’aime lui-même, et lorsque le mal s’est infiltré comme dans les os du pécheur, le pécheur participe à sa haine et cette haine est infinie comme son amour. C’est l’Esprit de Dieu, c’est l’amour divin insulté qui réclame ses droits, qui demande compte de ses dons méprisés, de tant de sentiments pieux étouffés, de tant de sacrements profanés, de tant de lectures pieuses négligées, de tant d’instructions où sa parole avait été entendue comme une parole humaine, de tant de passions qui l’ont chassé d’un coeur dont il était le maître, de tant d’insultes à sa bonté, de tant de blasphèmes contre ses miséricordes. Mesurez maintenant, si vous le pouvez, la force de l’amour qui dans l’adorable Trinité unit le Père au Fils, et vous aurez la mesure de la haine de Dieu pour le péché et pour le pécheur tombé entre les mains de sa justice. Or cette haine a un commencement d’exécution, dès ici-bas, par la soustraction des grâces et par une première sentence de réprobation.

Dites-nous, mes Dames, vous qui avez pratiqué la piété et qui l’avez abandonnée quelque temps, ne vous a-t-il pas semblé perdre comme l’intelligence d’un monde supérieur, auquel vous étiez quelquefois initiées par la prière? Ne vous est-il pas arrivé de vous sentir plus froides pour les exercices de piété, plus assoupies dans vos lectures pieuses, moins touchées au tribunal, plus tièdes dans vos communions, plus insensibles à la crainte d’offenser Dieu? Qu’était-ce que tout cela qu’une soustraction de grâces, d’éloignement du St-Esprit, un signe avant-coureur de la haine de Dieu? Il est dit que les péchés contre le Fils de l’homme seront remis, mais que les péchés contre l’Esprit-Saint ne le seront pas.

N’est-ce pas une preuve de haine?

La plus grande peine de l’enfer, c’est la haine de Dieu et la haine envers Dieu.

[c] Dieu punit et il punit avec puissance.

Or, cette horreur que le péché inspire à Dieu, il doit la manifester par des effets. Et voilà que le jour de sa vengeance arrive. Dieu est jaloux et le Seigneur le vengera; il se venge, et il est plein de fureur. Il se venge de ceux qui l’attaquent et il s’irrite contre ses ennemis. Voyez comme la vengeance est certaine et comme le prophète multiplie à dessein les mêmes expressions, afin de donner plus de poids à sa parole. Dieu se venge, parce qu’il est jaloux de sa gloire outragée par le pécheur; il se venge et se venge avec fureur, il se venge et sait sentir à ses ennemis le poids de sa colère. Mais s’il se venge, il se vengera en Dieu. Et le péché mérite un châtiment digne de la puissance, de la sagesse et de la haine d’un Dieu. Et voilà pourquoi le prophète répète à trois reprises que le Seigneur se vengera. L’homme par le péché a attaqué la puissance infinie, et la puissance infinie l’accable du poids de son supplice. Il a nié la sagesse de Dieu, et c’est avec une intelligence divine que sera préparé son supplice. Il a repoussé les prévenances de l’amour divin, et cet amour se changeant en haine lui fait éprouver les justes ressentiments d’une haine divine.

Ecoutez encore le prophète. Le Seigneur, dit-il, est patient: Dominus patiens, et c’est la patience de Dieu qui a été pour l’impie un motif de l’offenser. Dieu est patient, parce qu’il est Dieu et que sa puissance est assez grande pour n’avoir pas besoin de se hâter. Et c’est cette patience même qui m’effraie et me glace de terreur, car s’il est puissant et s’il ne me punit pas sur-le-champ, c’est qu’il ne me trouve pas ici-bas la force suffisante pour porter le poids de ses coups. Ma nature est disposée de telle sorte qu’arrivée à un certain degré de douleur elle succombe, et la faiblesse de mon être est telle que des souffrances trop fortes briseraient les liens qui unissent mon corps à mon âme. Il est donc impossible que la puissance de Dieu me punisse ici-bas de mon péché d’une manière digne de lui. Grand Dieu, ne seriez-vous donc patient envers le pécheur qu’afin de pouvoir le tourmenter davantage? Car je le sais, si vous êtes patient, vous êtes grand dans votre force: Dominus patiens, et magnus fortitudine. Et lorsque cette [force] cite les coupables à son tribunal pour purifier la face de la terre, elle ne rencontre aucun innocent: et mundans non fecit innocentem. Et cependant, Seigneur, vous manifestez quelquefois dès ici-bas une partie de votre puissance, afin d’avertir les hommes de trembler sur leur révolte. Vous marchez au milieu des tempêtes, et les tourbillons sont vos voies, les nuages sont la poussière soulevée par vos pieds, la mer entend vos reproches et elle se dessèche. Vous rendez désert le lit des fleuves, les monts de Basan et du Carmel ont perdu leur force, et les fleurs qui couvrent le Liban sont flétries, les montagnes ont été ébranlées, les collines ont été désolées, en votre présence la terre a été ébranlée dans ses entrailles, la terre, le monde entier et ses habitants. Mais pourquoi exercer votre fureur sur des éléments insensibles? Ah, le voici, c’est pour avertir les hommes que si votre courroux se manifeste par ces scènes de désordre, qui répandent la désolation et l’effroi dans l’univers, ce courroux sera bien autrement terrible quand il sévira contre celui pour qui cet univers avait été créé, à qui il avait été donné en partage, et qui en a abusé pour se révolter contre son bienfaiteur.

Ah, s’écrie encore le prophète, qui pourra rester debout devant la face de son indignation? ante faciem ejus quis stabit; qui résistera à la colère de sa fureur? Et quis resistet in ira furoris ejus? Son indignation s’est répandue comme le feu, et les pierres en ont été dissoutes. Quand Dieu ne purifie pas avec l’hyssope, il brise avec le feu.

Eh, m. D., quoique Dieu ne punisse pas ici-bas avec toute sa puissance, la pensée n’est-elle jamais consternée par ces grands châtiments, qui sont des protestations de la providence contre les blasphèmes des incrédules? Dieu ne saisit-il jamais la terre par les deux pôles pour en secouer les impies? Tous les maux que nous endurons ne sont-ils pas les instruments de la vengeance divine? Je voudrais aller plus loin ici et montrer d’une part le monde divisé en deux parts, dont l’une est chargée de châtier l’autre; une moitié des hommes se damnant, en exerçant sur l’autre moitié les châtiments de Dieu, et dans cette lamentable complication, crimes qui sont pour ceux qui les commettent et pour ceux contre [qui] ils sont commis le châtiment d’autres crimes, je voudrais vous montrer la puissance de Dieu prêtant son aide à de grands coupables, dont elle a fait ses instruments.

Je voudrais poursuivre plus loin encore et montrer le crime, l’hérésie et toutes les passions chargés par le Seigneur d’être les bourreaux de l’Eglise ou plutôt de ses membres corrompus. Le roi de Babylone n’eut de puissance contre Jérusalem que lorsque les prévarications de Juda et la vapeur du sang des prophètes furent montées comme un nuage entre le trône de Dieu et les enfants de Jacob. Et si de nos jours la couronne de l’Eglise est tombée, ce ne sont pas les fureurs de l’enfer, ce sont les crimes de ses enfants qui la lui ont ravie. Si de nos jours les nations ont envahi l’héritage du Seigneur, si elles ont pollué son temple, si les pontifes du très-Haut en ont été arrachés pour être enfermés comme des prisonniers d’état, en savez-vous la cause? les péchés des catholiques. Voyez p. 51(1).

[2] HORREUR DU PECHE.

Ascendit leo de cubili suo, et praedo gentium se levavit, egressus est de loco suo, ut ponat terram tuam in solitudinem, civitates tuae vastabuntur, remanentes absque habitatore. Jer. 4, 7.

Si nous voulons nous faire une idée exacte de l’horreur que doit nous inspirer le péché, il faut nécessairement puiser nos réflexions dans les tableaux effrayants que le Saint-Esprit trace d’une âme qui commence à rouler vers l’abîme, ou qui déjà en a atteint le fonds. Ecoutez le prophète Jérémie.

Voilà que le lion s’est élancé de son antre. Quel est ce lion, sinon celui dont parle saint Pierre, quand il dit: Mes frères, soyez sobres et veillez, car Satan, votre ennemi, rôde sans cesse autour de vous comme un lion rugissant qui cherche une proie à dévorer. Hé bien, il s’est levé en lion terrible, il a aperçu sa proie, il s’est élancé sur elle; pauvre âme, comment lui résistera-t-elle?

Le brigand des nations s’est levé; il est sorti de sa retraite. Le démon, en effet, agit tantôt par force et tantôt par ruse. Voit-il une âme enflammée d’amour de Dieu, courant dans les voies de la justice, ne craignez pas qu’il l’arrête; mais elle s’est arrêtée, elle s’est endormie; c’est une personne de piété, elle ne va plus à la messe, elle s’ennuie des sacrements, les oeuvres de piété la fatiguent, et tant de résolutions prises à une première communion, à une retraite, après un carême, sont oubliées. Voilà le moment favorable; le lion sort de son antre, le brigand des nations s’élance de son repaire et l’âme est subjuguée. La voilà la victime, la proie de Satan. Et voyez comme ce tyran impitoyable la traite: il s’est élancé, dit le prophète, comme pour changer votre terre en désert. Votre coeur était une terre fertile, où la rosée de la grâce faisait germer des plantes de vertus que fécondait le souffle du Saint-Esprit. C’était un édifice dont l’humilité était la base, que soutenait la charité, dont la mortification, les bonnes oeuvres, la prière étaient l’ornement. Et voilà que le brigand des nations s’est élancé sur cette terre et l’a livrée aux flammes, et l’a ravagée dans tous les sens; il n’est plus resté qu’une solitude morne, qu’un désert effrayant, semblables à ces plaines d’Arabie qu’aucune onde n’arrose et où l’on n’a pour se guider que les ossements des voyageurs que la mort a surpris dans leur pèlerinage.

Civitates tuae vastabuntur, remanentes absque habitatore. Vous étiez comme un royaume entouré d’une ceinture de places fortes. Ces places c’étaient vos bonnes actions passées, vos sacrifices, vos vertus. Et maintenant tout est détruit, tout est renversé, aucun habitant ne vient plus y chercher un asile.

Ah! s’écrie le prophète, ceignez-vous du cilice, pleurez et poussez des cris, car la colère du Seigneur est loin de s’être détournée. Super hoc accingite vos ciliciis, plangite, et ululate, quia non est aversa ira Domini a nobis. Quoi! Seigneur, vous entendriez-vous avec nos ennemis, et auriez-vous fait un pacte avec Satan pour nous perdre? Sans doute, il n’y a rien de commun entre le Christ et Bélial, mais c’est vous, âme pécheresse, qui avez voulu faire cette épouvantable alliance. Vous avez voulu que le Christ eût un trône dans votre coeur, mais vous avez voulu aussi que Bélial, c’est-à-dire le monde et les passions y eussent le leur. Hé bien, Dieu et le démon, le ciel et l’enfer se sont réunis pour vous perdre. Ah! profitez, tandis qu’il en est temps encore, du dernier avertissement [de] l’Esprit-Saint. Ceignez vos reins du cilice de la pénitence et écoutez le Seigneur qui vous offre, dans sa colère même, un moyen de salut. Mais prenez garde, hâtez-vous, car il y a toujours une verge qui veille pour vous frapper; et la colère du Seigneur ne s’est pas encore détournée de vous.

Et erit in die illa. Peribit cor regis, et cor principum, obstupescent sacerdotes, et prophetae consternabuntur. Qu’est-ce à dire? Ah, le voici. Dieu avait établi dans l’Eglise une hiérarchie. L’Eglise toute entière était un vaste royaume, et dans ce royaume d’autres royaumes s’étaient formés. Le pontife – Peribit cor regis – ses efforts, ses établissements.

Et cor principum, les prêtres, inutilité de la chaire, le coeur ne se fait plus sentir, soit que Dieu le leur ôte, soit qu’il soit mort. Votre âme est morte, elle ne peut plus puiser les sources de la vie: Obstupescent sacerdotes, les sacrements sans effets, et prophetae consternabuntur. La confession sans fruits, étonnement du confesseur qui voit toutes ses paroles inutiles, et prophetae consternabuntur; il presse, il parle justice de Dieu, et prophetae consternabuntur.

Et dixi: heu, heu, heu, Domine Deus, ergone decepisti populum istum et Jerusalem, dicens: pax erit vobis, et ecce pervenit gladius usque ad animam. Seigneur, Seigneur, avez-vous donc trompé votre peuple? vous aviez promis à cette âme que vous la recevriez; que vous lui donneriez la paix; et voilà que les sacrements sont pour elle un poison, l’absolution du prêtre, qui n’est que votre parole, cette parole divine plus tranchante que le glaive à deux tranchants, au lieu d’aller retrancher dans ce coeur blessé les ruines du vice et du crime, [illisible] que pour lui donner le coup de la mort, Et ecce pervenit gladius usque ad animam. Cette âme était déjà morte, et cette mort en amène une seconde, et à mesure qu’elle s’avance, tout est pour elle un principe de mort. Seigneur, n’aurez-vous pas pitié de cette âme? et le Seigneur ne répond que par de nouvelles menaces. Il la dévastera par ses tempêtes, il la foulera sous le char de sa colère, il l’abandonnera aux oiseaux de proie, jusqu’à ce qu’arrivée aux derniers degrés de l’anéantissement elle reconnaisse son état et s’écrie: Malheur à nous, parce que nous avons été abandonnés à une affreuse dévastation: Vae nobis, quia vastati sumus!

Lava a malitia cor tuum, Jerusalem, ut salva fias, usquequo morabuntur in te cogitationes noxiae. Pauvre âme infortunée, dont Jérusalem n’était que la figure! Ne comprendras-tu donc jamais ton état? Ah, si tu sens combien il est affreux, hâte-toi de le laver dans le sang de l’agneau. Jusques à quand, jusques à quand prêteras-tu l’oreille à des sentiments trompeurs? jusques à quand renfermeras-tu dans ton âme des pensées nuisibles? Usquequo morabuntur in te cogitationes noxiae? Jusques à quand t’étourdiras-tu toi-même sur ton véritable état, en disant qu’après tout il faut bien s’amuser… jusques à quand?

Omnes amici ejus spreverunt eam, et facti sunt ei inimici. – Les anges. Migravit Judas propter afflictionem, et multitudinem servitutis, habitavit inter gentes, nec invenit requiem, omnes persecutores ejus apprehenderunt eam inter angustias. L’âme esclave du péché et qui se jette dans les plaisirs pour s’étourdir.

Les anciens essayaient l’effet du poison sur les esclaves. Dieu a voulu montrer aux hommes l’effet du péché sur son Fils. Toutes les souffrances, toutes les tortures de Jésus, le calice que refusait Jésus c’était cette coupe empoisonnée: Calicem inclinavit ex hoc in hoc. Il répand cette coupe pour les hommes, mais la lie n’est pas épuisée, et Jésus l’avalera. L’âme perd la vue, la liberté, la force, la beauté, le bonheur.

On pourrait montrer en Jésus-Christ la haine de Dieu et la haine des hommes contre [le] péché, car l’acharnement avec lequel ils le traitent a sa cause dans le péché.

Jésus-Christ n’est plus exaucé.

Longe a salute mea verba delictorum meorum; Deus meus, clamabo ad te per diem, et non exaudies. Dieu repousse les prières de son Fils.

[3. Les ravages du péché] PLAN.

Dieu rappelle sans cesse les hommes au bien; Jérusalem, figure de l’âme rappelée et punie.

Jérusalem offense Dieu et est faite prisonnière.

Solitude de l’âme: Quomodo sedet sola. Isolement de Dieu, isolement des créatures. Le Seigneur lui a imprimé un sceau: Omnes amici ejus spreverunt eam, et facti sunt ei inimici. Elle fuit: migravit Judas propter… Incertitude, inquiétude: Nec invenit requiem. Etourdissement: Habitavit inter gentes.

Fluctuation. Peccatum peccavit…, propterea instabilis.

Opprobre: Omnes qui glorificabant eam, spreverunt illam, quia viderunt ignominia ejus. Ipsa autem gemens conversa est retrorsum.

Souillures: Sordes ejus in pedibus ejus.

Ravages: Ascendit leo.

Douleurs: O vos omnes.

Endurcissements: Peccavimus, et quid…

Prières non exaucées: Sed et cum clamavero, et rogavero, exclusit orationem meam.

Après avoir considéré le péché dans l’offense qu’il cause à Dieu, dans la manière dont Dieu le punit, il nous reste à le considérer dans les ravages qu’il fait dans l’âme; [ils] peuvent être comparés à ceux d’un ennemi dans une ville prise d’assaut.

Notes et post-scriptum
1. C'est-à-dire T.D. 51, p. 2 (D01601, TE/4-7).