- TD51.040
- COURS D'INSTRUCTIONS SUR DIFFERENTS SUJETS DE PIETE.
- DU DEFAUT DOMINANT.
- Orig.ms. BM3, pp. 231-234; T.D. 51, pp. 40-42.
- 1 DEFAUT DOMINANT
1 EFFORT
1 TENTATION - A des dames.
- 1837-1839
Tentations contre les résolutions.
Nemo potest duobus dominis servire. Matth. 6, 24.
Nul ne peut servir deux maîtres, étrange parole. Quand une âme est touchée des vérités de la religion et que frappée par la grâce elle se résoud à retourner à Dieu, il semble qu’aucun obstacle ne l’arrêtera plus; il semble que son coeur a banni bien loin tout ce qui le corrompait, qu’il a brisé ses chaînes, rompu son joug, et il lui semble jouir de la liberté des enfants de Dieu. Mais bientôt le démon qui épie, sait le moment où la ferveur se relâche et commence à insinuer quelques regrets, les images de certains plaisirs sont habilement présentées, les racines d’une passion mal extirpée poussent de nouveau dans le coeur, une flamme mal éteinte se rallume; et, quoiqu’elle ne soit pas encore bien forte, elle ne laisse pas que d’apporter un certain trouble dans les sens.
C’est le défaut dominant que l’on avait cru étouffé et qui donne de nouveau signe de vie. On avait fait quelques efforts pendant un certain temps, parce qu’un confesseur prudent avait exigé une épreuve avant d’admettre à la participation des saints mystères, et l’on avait éprouvé pour quelques jours, peut-être, l’influence divine de l’Agneau eucharistique. Mais bientôt les passions se réveillent.
Les impressions de grâce que l’on a reçue, les promesses que l’on a faites, la force de la foi retrempée dans le sang d’un Dieu arrêtent cependant; l’on craint d’être parjure. Mais bientôt une lutte s’établit dans le coeur; lutte qui paraît insupportable et dans laquelle la grâce triomphera, si l’esprit de ténèbres ne venait proposer comme une trêve entre des engagements sacrés et des regrets naissants.
Pourquoi, dit-il, pourquoi cet air d’austérité, si différent de votre conduite passée? Pourquoi des sacrifices si gênants? Pourquoi cette rigidité insupportable? ne peut-on donc pas tout concilier? et la loi de Dieu est-elle si cruelle qu’aucune douceur ne puisse compatir avec ses préceptes? Conservez, poursuit-il, vos goûts anciens et vos résolutions nouvelles, faites pour Dieu ce que vous croyez convenable, mais songez aussi à la faiblesse de la nature. Soyez indulgente, si vous ne voulez qu’elle se révolte entièrement. Ainsi parle Satan à une âme mal affermie encore dans le chemin de la piété. Il propose comme une trêve, parce qu’il sait très bien que si la trêve se fait, il pourra s’emparer aisément par surprise de ce coeur imprudent.
Et Jésus-Christ s’écrie: Nul ne peut servir deux maîtres.
Emportement des mauvaises habitudes opposé aux bonnes.
Attendi, et auscultavi; nemo quod bonum est liquitur, nullus est qui agat poenitentiam super peccato suo, dicens: quid feci? omnes conversi sunt ad cursum suum, quasi equus impetu vadens ad praelium. Jer. 8, 6.
Patience admirable de Dieu. Il attend, il attend et personne ne vient vers lui. On reprend ses mauvais penchants, la bride est lâchée, rien ne peut les retenir et les résolutions, barrière impuissante, sont emportées.
Défaut dominant la médisance.
Sagitta vulnerans lingua eorum, dolum locuta est: in ore suo pacem cum amico suo loquitur, et occulte ponit ei insidias. Numquid super his non visitabo, dicit Dominus? aut in gente hujusmodi non ulciscetur anima mea? Jer. IX, 8. Châtiment affreux.