[Notes sur des sujets de retraite pour des religieuses vers 1845]

Informations générales
  • TD51.093
  • [Notes sur des sujets de retraite pour des religieuses vers 1845]
  • [I] Joie de l'âme qui retrouve Dieu après l'épreuve.
  • Orig.ms. BN10, pp. 5-6; T.D. 51, pp. 93-94.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE GRACES
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 GRACE
  • Religieuses.
  • vers 1845
La lettre

Domine, Deus meus es tu, exalatabo te, et confitebor nomini tuo, quoniam fecisti mirabilia, cogitationes antiquas fideles, amen. Is. 25, 1.

Tel est, ce semble, le cri de l’âme qui après une longue épreuve sent le Seigneur revenir vers elle. Domine, Deus meus es tu. Oh, c’est bien vous qui êtes mon Dieu. Vainement, pendant l’abandon où vous m’avez laissée, mille formes agréables se sont présentées à moi. Vainement me suis-je sentie tentée de leur donner mon coeur, à peine les avais-je considérées un moment que je reconnaissais tout ce qui leur manquait pour satisfaire mon coeur. Ni les plaisirs, ni l’ambition, ni l’orgueil, ni une vaine science n’étaient mon Dieu. En vain le doute s’est-il présenté à moi pour me proposer de jeter un voile sur mon avenir, à lui aussi j’ai dit: vous n’êtes pas mon Dieu, le flambeau de ma foi semblait prêt à s’éteindre; mais, Seigneur, la charité était encore au fond de mon coeur et la charité qui ne défaille jamais ne m’a pas trompé. Oui, Seigneur, vous êtes mon Dieu, et je vous bénirai de ce que vous faites briller devant moi la lumière de votre face, de ce que vous permettez à votre serviteur de vous reconnaître, de ce que vous revenez à lui. Domine, Deus meus es tu, exaltabo te. Et qui ne vous exalterait pas, Seigneur? Qui ne vous bénirait pas dans les plus doux transports quand vous faites sentir votre présence? Qui ne serait heureux d’avoir souffert les épreuves par lesquelles vous faites passer ceux que vous aimez? Oh que ce qui me paraissait amer me paraît doux maintenant, puisque j’en recueille des fruits si admirables! Domine, Deus meus es tu, exaltabo te, et confitebor nomini. Que Satan s’élève contre moi, c’est votre nom que j’invoquerai, c’est par votre nom que je triompherai, et confitebor nomini tuo. Et pourquoi craindrais-je? Quels prodiges n’avez-vous pas manifestés à mes yeux! Ce n’est point ici de la manifestation extérieure de votre puissance que je veux parler, mais de la bonté avec laquelle vous vous donnez tout à ceux qui se donnent à vous, de la bonté avec laquelle vous voulez triompher en eux. Quoniam fecisti mirabilia. Et n’est-il pas admirable, en effet, Seigneur, que vous daigniez vous abaisser vers une créature aussi méprisable que l’homme, afin de la rendre digne de vous. A quelle grandeur ne faut-il pas que vous l’éleviez par votre grâce, et c’est, Seigneur, ce que vous avez fait. Quoniam fecisti mirabilia. Qui serait désormais assez téméraire pour se plaindre? qui oserait murmurer contre votre sagesse infinie, lorsqu’on peut en voir les résultats. Oui, oui, vous êtes mon Dieu, et je n’en veux point d’autre. Malheur à moi si je ne vous suis pas fidèle, car pour vous, vous êtes fidèle, Seigneur, et alors même que vous semblez avoir abandonné vos anciens desseins, c’est alors que vous les accomplissez d’une manière plus merveilleuse, et cogitationes antiquas fideles amen.

Notes et post-scriptum