[Notes de lecture et réflexions]

Informations générales
  • TD51.148
  • [Notes de lecture et réflexions]
  • [Notes sur des questions théologiques et philosophiques]
  • Orig.ms. BN11, pp. 63, 73, 163-164 et 213-214; T.D. 51, pp. 148 et 151-154.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE GRACES
    1 AME
    1 AUGUSTIN
    1 BIEN SUPREME
    1 CORPS
    1 DIEU
    1 GRACE
    1 PREDESTINATION
    1 THOMAS D'AQUIN
    2 ALVAREZ, BALTHAZAR
    2 BOECE
    2 BOSSUET
    2 CLEMENT D'ALEXANDRIE, SAINT
    2 CROISET, ALFRED
    2 DESCARTES, RENE
    2 FENELON
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
    2 PLATON
  • vers 1843-1844
La lettre

[1] QUIETISME.

Prière. – Ce n’est point pour instruire Dieu que nous offrons des prières, mais pour nous mettre nous-mêmes dans les bonnes dispositions où nous devons être envers lui. Bossuet Et. d’or., l. III, p. 39.

Prière, action de grâces. – La prière du parfait gnostique, dit Clém. d’Alex., est une action de grâces pour les biens passés, présents et futurs. On ne s’occupe pas assez de remercier Dieu dans la prière. Puissance de l’action de grâces, autrement dit de la reconnaissance pour attirer de nouvelles faveurs.

Consolation. – La consolation, dit le Père Balthazar Alvarez, doit être comme le rafraîchissement que le pèlerin prend en passant dans une hôtellerie, non pour y séjourner, mais pour passer outre avec plus de courage.

Quiétisme. – En considérant la marche de la providence sur l’Eglise, on ne peut s’empêcher d’admirer comment elle a permis la lutte de Bossuet et de Fénelon sur le quiétisme. En effet, ces deux hommes ne comprenaient probablement ni l’un ni l’autre la portée du système qui tendait au panthéisme. Si l’ouvrage de Fénelon n’eût pas été condamné, on eût cru pouvoir se servir de ses expressions. L’examen même qu’on en avait fait restant suspendu, que fallait-il conclure? qu’il était permis d’adopter un livre qui eût jeté dans la plus monstrueuse des erreurs une foule d’âmes pieuses.

[2] NOTES SUR PLATON

Influence de l’âme sur le corps. – « Si les yeux ne peuvent être guéris indépendamment de la tête ni la tête indépendamment du corps, ce corps à son tour ne peut être guéri qu’avec l’âme […] l’âme est la source d’où découlent pour le corps et pour l’homme entier tous les biens et tous les maux » (Platon, Charmide)(1).

[3] Dieu. – Essai de philosophie par M. La M[ennais].

[4] GRACE.

Grâce. – Quod est (ergo) meritum hominis ante gratiam, quo merito percipiat gratiam, cum omne bonum meritum nostrum non in nobis faciat nisi gratia, et cum Deus coronat merita nostra, nihil aliud coronat quam merita [= munera] sua? Aug. Ep. ad. Sixt. (n. 19).

Prédestination. – Satis sit [interim] christiano ex fide adhuc viventi, et nondum cernenti quod perfectum est, sed ex parte scienti, nosse vel credere, quod neminem Deus liberet, nisi gratuita misericordia per Dominum nostrum Jesum Christum, et neminem damnet nisi aequissima veritate per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum. Cur autem illum potius quam illum liberet, aut non liberet, scrutetur qui potest judiciorum ejus tam magnum, profundum, verumtamen caveat praecipitium. Aug. ep. ad Sixt. (n. 23).

Dei (tamen) justum judicium nec illis parcit, qui non audierunt. Quicumque enim sine lege peccaverunt, sine lege peribunt. Et quamvis se ipsi excusare videantur, non admittit hanc excusationem, qui scit se fecisse hominem rectum, eique obedientiae dedisse praeceptum, nec nisi ejus, quo male isus est, libero voluntatis arbitrio, etiam quod transiret in posteros, manasse peccatum. Aug. ep. ad Suxt. (n. 27).

Miser ego homo, quis me liberabit de corpore mortis hujus? Gratia Dei per Jesum Christum Dominum nostrum. Nemo itaque liberat a vulneribus illius trucidatoris, nisi hujus gratia Salvatoris. Nemo liberat venumdatos sub peccato a vinculis captivantis, nisi gratia redimentis.

Ac per hoc universi qui se in nequitiis et iniquitatibus excusatos volunt, ideo justissime puniuntur, quoniam qui liberantur, nonnisi gratia liberantur. Nam si excusatio illic justa esset, non inde jam gratia, sed justitia liberaret. Cum vero non liberat nisi gratia, nihil justum invenit in eo quem liberat, non voluntatem, non operationem, non saltem ipsam excusationem: nam si haec justa est, quisquis ea utitur, [merito] non gratia liberatur. Aug. Ep. ad Sixt. (n. 28-29).

La grâce victorieuse des obstacles. – Nolunt homines facere quod justum est, sive quia latet an justum sit, sive quia non delectat. Tanto enim quidque vehementius volumus, quanto certius quam bonum sit, novimus, eoque delectamur ardentius. Ignoratia igitur et infirmitas vitia sunt, quae impediunt voluntatem, ne moveatur ad faciendum opus bonum, vel ab opere malo abstinendum. Ut autem innotescat quod latebat, et suave fiat quod non delectabat, gratiae Dei est, quae hominum adjuvat voluntates. St Aug. De pecc. mer., l. II, n. 26.

On peut faire tout un discours sur la manière dont la grâce de Dieu dissipe les obstacles de l’esprit et du coeur.

Gratia non tollit, sed perficit naturam. S. Thomas.

[5] [DIEU]

Dieu. Dieu prouvé par le mouvement.

Preuves. Tout ce qui se meut reçoit le mouvement, donc le mouvement est produit, donc il faut donner un premier moteur ou le mouvement n’existe pas.

Aucun être n’existe par lui-même, donc il faut donner une cause première des êtres ou dire qu’aucun être n’existe.

Dieu n’est pas connu par lui-même, par rapport à nous.

St Thomas et presque tous les théologiens avant Descartes n’ont point admis les idées innées, et par conséquent l’idée innée de Dieu.

Dieu dépasse notre intelligence. Quod Deus excedat intellectum nostrum, est ex parte ipsius Dei propter plenitudinem perfectionis ejus, et ex parte intellectus nostri qui deficienter se habet ad eam comprehendendam: Unde patet quod plurilitas istorum rationum, non tantum est ex parte intellectus nostri, sed etiam ex parte ipsius Dei, inquantum sua perfectio superat unamquamque conceptionem nostri intellectus; et ideo pluralitati istarum rationum respondet aliquid in re, quae Deus est, non quidem pluralitas rei, sed plena perfectio ex qua contingit, ut omnes istae corruptiones ei aptentur. St Thomas. Le mouvement n’a pas pu commencer par la matière, puisqu’il faut qu’elle le reçoive, donc il a du commencer par l’intelligence.

Du bien. – Examiner l’accord de la simplicité divine avec la Trinité.

Dieu bon. – La raison du bien se trouve dans ce qui fait qu’on désire; la raison du bien, disent d’autres, consiste dans la perfection. L’un et l’autre est vrai, selon le point de vue où l’on se place: on ne désire que ce qui est ou qu’on croit bien, et le désir est la raison du bien dans le sujet qui y tend. Mais on ne désire le bien que parce qu’on le croit parfait, car on désire le bien comme ne donnant le repos de l’âme que par la jouissance. Or il n’y a de repos que dans la possession de l’objet qui est tout ce qu’il peut être, et tout ce que l’on peut désirer qu’il soit, c’est-à-dire un objet parfait, et dans ce sens la raison du bien c’est la perfection.

Ubiquité. – Dieu a les qualités de toutes ses créatures. Or la matière a la faculté d’être quelque part, Dieu est donc partout où la matière peut se trouver. Dieu est simple, dont il est partout, sans quoi il serait divisé par l’espace.

Immutabilité. – La création n’apporte aucun changement en Dieu. Il est éternel, il veut de toute éternité ce qu’il veut; il l’ordonne de toute éternité, il l’ordonne pour le temps, tout se modifie autour de lui il est toujours le même.

Eternité. – Définition de Boèce. Interminabilis vitae tota simul et perfecta possessio.

Notes et post-scriptum
1. De ce passage du Charmide (156e) transcrit en grec, nous donnons la traduction d'A. Croiset dans Platon, *Oeuvres complètes*, II, p. 56, Coll. des Universités de France, 1921.