Carême 1849. Cathédrale.

Informations générales
  • TD51.207
  • Carême 1849. Cathédrale.
  • 13. CONFESSION.
  • Orig.ms. BN11, pp. 297-301 et BN15; T.D. 51, pp. 207-209.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 PECHEUR
  • mars-avril 1849
  • Cathédrale de Nîmes.
La lettre

Je me propose d’examiner: 1° les pensées providentielles du sacrement de pénitence; secondement de réfuter les objections.

1° Les pensées providentielles.

Miséricorde envers l’homme. Dieu a voulu relever l’homme de sa propre misère, du mauvais usage de sa liberté, de la peine éternelle.

Pour l’homme, à fuir le mal: 1° par le souvenir de ses fautes, par l’aveu humiliant, par le regret, par la nécessité du pardon, par la satisfaction volontaire.

L’homme se relève d’autant, le souvenir le force à la réflexion, l’aveu à l’humilité, le regret à la détestation du passé, le ferme propos s’empare de l’avenir, la nécessité du pardon donne la solemnité, enfin la satisfation elle-même est un perpétuel aiguillon.

Pourquoi donc faut-il se confesser?

PLAN.

Quorum remiseritis peccata, remittuntur eis, et quorum retinueritis, retenta sunt.

Pouvoir étonnant accordé à quelques hommes. Pourquoi?

1.

Je ne veux pas prouver dogmatiquement le sacrement de la confession. Inutile, nous sommes ici en plein christianisme. L’Eglise est ou est n’est pas; si elle n’est pas, la confession est une chimère; si elle est, il faut se soumettre.

Aussi je ne prétends pas m’adresser à des hommes qui ne croient pas. Je veux m’adresser à des chrétiens, qui croient et ne pratiquent pas. C’est à eux que je veux donner non pas des preuves de la vérité du sacrement, mais des motifs d’en user.

Et pour faire cela, je veux exposer ici le dessein de N.-S. dans l’établissement de la confession.

1° Relever le pécheur. Si l’homme fait mal, c’est qu’il ne réfléchit pas la plupart du temps,, Dieu veut le forcer à réfléchir.

Il cherche à s’étourdir, Dieu veut le forcer à regarder où il en est. Dieu veut lui donner l’horreur du mal, l’amour du bien, réveiller au fond de son coeur la voix de la conscience, l’empêcher de s’abandonner au désespoir en lui donnant la certitude morale du pardon, enfin lui donner le moyen de payer par lui-même quelque chose de la dette qu’il a contractée.

Cela se fait dans la confession. Vous réfléchissez, vous détestez votre passé, vous vous mettez aux pieds de Dieu, vous fortifiez votre volonté pour le bien, vous recevez l’assurance de votre pardon, vous satisfaites à la justice.

2° Pour encourager le juste, car ce n’est pas une fois seulement que ce pardon vous est accordé, c’est tous les jours. Le même bain qui purifie les crimes, lave les fautes les plus légères, et dans l’accusation des fautes légères se trouve le préservatif à des fautes plus graves.

Pour fortifier ceux qui souffrent. Pour maintenir les faibles.

2.

Mais que de gens ne se confessent pas! examinons les motifs.

1° Parce que cela les ennuie. Ceci n’est pas une excuse; vous n’avez pas eu honte de pécher, n’ayez pas honte de l’accuser.

2° Parce qu’ils ont de mauvaises habitudes; raison de plus, au contraire, du reste vous vous condamnez vous-même.

3° Parce qu’ils sont faibles; rien ne les fortifiera comme la confession.

4° Parce qu’ils ont d’autres affaires; quelle affaire plus importante que celle du salut!

Dieu vous tend les bras, le sang de J.-C. est prêt, hâtez-vous.

[ce qui suit est sur feuille volante]

1.

La confession.

Relève le pécheur.

Fortifie le faible.

Sanctifie le juste.

Apaise la justice.

Fait éclater la miséricorde.

2.

1° Je n’ose pas: honte du jugement dernier(1).

2° Il faut arracher de mauvaises habitudes. Et quand vous les aurez gardées, où aboutirez-vous?

3° Cela est pénible, j’en conviens – mais quel dédommagement!

4° J’ai trop d’affaires. Oui, et quelle plus importante que celle du salut?

Notes et post-scriptum
1. Dans le ms, des surcharges transforment le 1° en 3° et réciproquement. Nous avons donc mis en troisième place ce qui avait été mis d'abord en première place par le P. d'Alzon, et réciproquement.