Retraite sur l’esprit des Oblates de l’Assomption.

Informations générales
  • TD51.319
  • Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
  • V - Foi en Dieu le Père.
  • Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 319-321.
Informations détaillées
  • 1 DIEU LE PERE
    1 FOI
    1 FRANCHISE
    1 JUSTICE
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 OBLATES
    1 PROVIDENCE
    1 VERITE
    2 PAUL, SAINT
  • Oblates de l'Assomption.
  • septembre 1876
  • Nîmes.
La lettre

Dieu est notre père et nous sommes ses enfants, mais il est de plus vérité, justice, miséricorde, puissance infinie. Examinons ces quatre attributs pour nous rendre compte de ce qu’on appelle la Providence de Dieu.

Dieu, vérité infinie, ne peut ni se tromper, ni nous tromper. Sa perfection l’affranchit de l’erreur, puis pourquoi nous tromperait-il, quel intérêt y aurait-il? Il se manquerait à lui-même, s’il trompait. Dès lors nous pouvons croire en lui, nous fier à lui, puisqu’il nous dira toujours vrai. Mais nous, de notre côté, ne pouvons-nous pas imiter sa vérité par notre sincérité? Honte du chrétien qui ment, il est comme le diable qui ne reste pas dans la vérité. Suis-je sincère avec Dieu, avec le prochain? et si je ne le suis pas, quelles résolutions ai-je à prendre? un des caractères de l’Assomption est la sincérité. Avez-vous ce caractère? Et si vous ne l’avez pas, ne devez-vous pas vous appliquer à le prendre?

Dieu par sa perfection même est infiniment juste. La justice chez les hommes est, nous le verrons plus tard, une vertu par laquelle nous rendons à chacun ce qui lui appartient. Rendre à chacun ce qui lui appartient n’est pas difficile à Dieu, tout est à lui. Domini est terra. Et qu’avons-nous que nous n’ayons reçu? Dieu a tout et nous rien. Mais Dieu a voulu nous faire certains dons à la condition que nous nous en servirions d’une façon digne de lui, et quand nous ne nous en servons pas ainsi, il nous châtie. Il nous donne une loi. Etant la sagesse même, sa loi est infiniment sage, nous nouvons nous fier à notre père qui ne nous trompe pas et dont les lois sont fixées par sa sagesse. Obligation dès lors de lui obéir. Quelle folie de ne lui obéir pas et quel désordre! Or c’est ce désordre que nous commettons tous les jours, quand nous ne nous soumettons pas à sa justice. De là pour nous encore, si nous ne voulons pas être ses ennemis, [l’obligation] de lui demander pardon.

Mais nous n’avons pas besoin de faire les premiers pas, il vient vers nous; seulement il ne veut pas être repoussé, il veut que nous comprenions ses avances. De sa miséricorde infinie, il ne faut pas conclure à sa faiblesse, il ne veut pas qu’on le tourne en dérision. Non irridetur Dominus. Allons à sa miséricorde, parce que c’est notre père, mais souvenons-nous aussi que c’est notre juge, prêt à nous punir si nous fatiguons sa miséricorde. Où en êtes-vous à cet égard? Commencez-vous à fatiguer sa justice? N’est-il pas temps que vous vous jetiez dans les bras de sa miséricorde?

D’autant plus qu’il est notre père, mais un père tout-puissant, Credo in deum patrem omnipotentem, qui sans doute comme père veut faire miséricorde, mais dont l’infinie puissance saura châtier les révoltés contre sa justice.

Arrêtons-nous un moment. Je dois me confier en Dieu, parce que vérité il ne peut me tromper. Je dois observer les lois de Dieu, parce que justice infinie, il ne peut me commander que des [choses] très sages. Je dois me jeter entre les bras de Dieu, parce que miséricorde infinie il est prêt à mes pardonner si je lui demande pardon. Je dois adorer le souverain pouvoir qu’il a sur tous les êtres dont il est le créateur, mais un créateur puissant, vrai, juste, bon, miséricordieux. Comment gouverne-t-il? par sa Providence. Voyez les petits oiseaux, les fleurs des champs, le moindre de vos cheveux, rien de cela ne périt sans la permission de votre père. Mais s’il gouverne le monde, pourquoi le monde renferme-t-il tant de désordres et tant de souffrances? parce que l’homme a péché et méconnu l’ordre établi par Dieu. Mais il est puissant, il punira et récompensera au moment voulu. Oui, Dieu gouverne le monde, et tandis que nous nous servons des biens que Dieu nous a donnés pour faire le mal, Dieu se sert du mal que nous commettons pour faire un plus grand bien. Imitons Dieu, tout tourne au bien, dit St. Paul, de ceux qui aiment Dieu; mais surtout ayons confiance en lui, abandonnons-nous en sa Providence.

C’est un caractère de la religieuse missionnaire que rien ne nous ébranle, car rien, pas même la mort, ne peut nous nuire, si nous nous fions à Dieu. Après tout, au-delà de la terre, il y a le ciel, et tel est le terme de la providence divine. Si notre père est au ciel, que sa providence nous y donne rendez-vous.

Notes et post-scriptum