Retraite sur l’esprit des Oblates de l’Assomption.

Informations générales
  • TD51.321
  • Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
  • VI - Foi en Jésus Incarné.
  • Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 321-323.
Informations détaillées
  • 1 ANNONCIATION
    1 FOI
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 JESUS-CHRIST
    1 NATIVITE
    1 OBLATES
    1 PECHE ORIGINEL
    1 PERFECTIONS DE DIEU
  • Oblates de l'Assomption.
  • septembre 1876
  • Nîmes.
La lettre

Qu’un Dieu se soit fait homme, c’est ce que la nature humaine se refuse à comprendre, et pourtant ce à quoi il faut croire si nous voulons être sauvés. Il n’y a pas d’autre nom sur la terre en qui nous puissions opérer le salut. Etudions.

1° Le péché originel.

Adam pèche, tous pèchent en lui. Etat du genre humain, situation sans remède; mais Dieu se laisse toucher, il promet un rédempteur en annonçant qu’une femme écraserait la tête du serpent. Nous en portons tous la suite: l’ignorance, la concupiscence, la souffrance, la mort du corps, et si nous ne sommes pardonnés, la mort éternelle de l’âme. Regardons au-dedans de nous, voilà ce que nous sommes forcés d’accepter.

2° Décret de l’Incarnation.

En face d’un pareil état que fera Dieu? Il aura un tel amour pour le monde qu’il donnera son fils. Et verbum caro factum est. Et à partir de ce moment, toutes les questions tourneront autour de Jésus-Christ. Il faut en revenir toujours là. Voilà la foi. Dieu, du reste, agit en Dieu, car par l’incarnation, il montre sa bonté, sa sagesse, sa justice, et sa puissance infinie. Que pouvez-vous demander de plus?

1. – Sa bonté. Malgré nos souillures, nos révoltes, nos crimes; il n’a pas méprisé ses créatures, il est venu vers elles pour les relever.

2. – Sa justice. Il proportionne le remède à la faute. Le péché est entré par un homme dans le monde, un homme portera le salut! Quel parallèle entre l’homme pécheur et l’homme sauveur! Tel est le spectacle que nous donne le mystère de l’Incarnation. Aujourd’hui un sauveur nous est né! Joie des hommes.

3. – Sa sagesse. Solution d’un grand problème de trouver le prix de pareils forfaits, le sang d’un Dieu.

4. – Sa puissance. Rien n’est grand pour Dieu comme de se faire homme, à cause de ses abaissements. Sans doute Dieu pouvait trouver un autre moyen, il n’en pouvait trouver de plus convenable, dit S. Augustin.

5. – Preuve de l’amour de Dieu dans cet attrait à se faire homme.

6. – Humiliation de l’homme en voyant un Dieu prendre la chair du péché pour faire pénitence. Destruction de l’orgueil. Or une fois qu’un Dieu s’est fait homme, l’homme doit s’appliquer à devenir Dieu. Deus factus est homo, ut homo fieret Deus. Voilà la perfection du chrétien, à plus forte raison la perfection de l’âme religieuse.

Maintenant étudions historiquement le fait d’un Dieu fait homme dans son Incarnation, dans sa naissance.

1. – Un ange est envoyé à une Vierge. Ave, gratia plena, Dominus tecum, benedicta tu in mulieribus. Je vous salue, Marie, etc. Ne crains pas Marie, tu as trouvé grâce aurpès du Seigneur: voilà que tu concevras et enfanteras un fils et tu l’appelleras Jésus. Voilà l’homme-Dieu. Et quand Marie demande l’explication, l’ange répond: le Saint-Esprit viendra en vous, et la vertu du très haut vous couvrira de son ombre. Arrêtons-nous ici, n’allons pas plus loin.

2. – Passons à la naissance.

Où naît Jésus-Christ? dans une étable, dans la plus absolue pauvreté. Rebuté de partout, il n’a que l’habitation des animaux pour venir au monde; une crèche est son premier trône et il n’en rougit pas; les anges l’annoncent. Annuntio vobis gaudium magnum; ses premiers adorateurs sont des bergers. Etrange contraste entre les grandeurs du ciel et les abaissements de la terre. Voilà le Christ incarné, voilà votre modèle. Pauvreté à la crèche, fuite en Egypte, exil, travail, prédications, persécutions, la mort. Voilà sa vie. Voilà le modèle que Jésus-Christ vous ordonne de suivre. Je vous ai donné l’exemple, afin que de même que j’ai fait, vous aussi vous fassiez. Allons à notre Dieu incarné et croyant que le fils de Dieu s’est fait homme marchons sur ses traces en imitant sa vie, afin de mériter de devenir participants de sa divinité.

Notes et post-scriptum