Retraite sur l’esprit des Oblates de l’Assomption.

Informations générales
  • TD51.324
  • Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
  • VII - Foi en Dieu le Saint-Esprit. Vie surnaturelle.
  • Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 324-326.
Informations détaillées
  • 1 DON D'INTELLIGENCE
    1 DON DE CRAINTE
    1 DONS DU SAINT-ESPRIT
    1 FOI
    1 INTELLIGENCE
    1 OBLATES
    1 PIETE
    1 SAGESSE DE DIEU
    1 SAINT-ESPRIT
    1 VERTU DE FORCE
  • Oblates de l'Assomption.
  • septembre 1876
  • Nîmes.
La lettre

Jésus-Christ ayant par le mystère de sa croix réconcilié le monde avec son Père, la terre avec le ciel, a envoyé son esprit, Dieu comme lui. Et cet esprit est un esprit sanctificateur. Jésus-Christ nous donne ses dons, examinons ces dons divers qui se résument dans l’amour. Le prophète en compte sept.

1° Esprit de Sagesse.

La sagesse se prend en divers sens, ici c’est surtout le goût des choses du ciel. Quand l’enfant vient au monde, il a le goût du lait de sa mère. Quand le chrétien a reçu le St. Esprit au baptême, il a déjà avec le don de la foi, le goût des choses qui nourriront son âme d’une manière surnaturelle. A la confirmation, ce goût des choses divines se développe encore plus; c’est par là qu’il faut commencer. Mais de même que l’appétit se développe à mesure que le corps se fortifie, de même le don de sagesse, le don de goûter les choses d’en-haut s’accroît, et c’est ce que nous voyons chez des personnes ignorantes, mais qui ont par le baptême et la confirmation le goût des choses divines. Ce goût s’accroît dans l’oraison, et la sagesse est un des dons qu’il faut demander pour soi et pour sa congrégation, selon cette parole de l’Ecclésiastique: Filii sapientiae, ecclesia justorum: et natio illorum, obedientia, et dilectio. Les enfants de la sagesse forment l’assemblée des saints, et ce qui constitue leur peuple, c’est l’obéissance et l’amour. Quel goût des choses surnaturelles ne devons-nous pas avoir?

2° L’Intelligence.

Il ne suffit pas d’avoir du goût pour les choses d’en haut, il faut les comprendre, c’est ce don de l’Intelligence que nous donne le Saint-Esprit. Certaines personnes du monde, très instruites, liront l’Evangile, l’Imitation, des livres de piété, entendront un sermon, n’y comprendront rien. Une pauvre religieuse comprendra tout ce qui a rapport aux vérités surnaturelles, parce qu’elle a le don de l’Intelligence. Mais qu’il est nécessaire d’écouter la parole de Dieu qui parle au fond du coeur! Audiam quid loquatur in me Dominus. J’écouterai ce que le Seigneur dira en moi.

3° Don de Conseil.

Il faut prendre un parti quelquefois. Certes, nous ne sommes pas infaillibles, mais quelle espérance de se bien décider, si nous n’agissons par des motifs que nous demandons sincèrement au Saint-Esprit de nous inspirer, et quelle chance que cette inspiration soit vraie quand nous prenons conseil de ceux qui doivent nous conduire! Ah! que d’illusions se dissiperaient si nous procédions en tout généreusement ainsi, nous défiant de nous-même, écoutant le St. Esprit, soit dans nos âmes, soit par la voix de ceux qui doivent nous diriger et nous conduire! Dans une religieuse il y a la voix du Saint-Esprit, autour d’elle il y a les conseils du Saint-Esprit par les conseils de ses supérieurs.

4. La Force.

Il ne suffit pas de bonnes résolutions, il faut la force pour les tenir, nous parlerons plus tard de la vertu de force. Mais déjà nous savons quel besoin nous en avons, c’est le Saint-Esprit qui nous l’apporte. Celui qui a rempli le monde entier, remplit notre âme de sa force; celui qui au commencement était porté sur les eaux du chaos pour les féconder, celui-là descend en nous pour nous communiquer sa force avec sa vie.

C’est dans la force de Dieu que nous surmontons les obstacles. Jésus-Christ montant au ciel recommande à ses apôtres de rester à Jérusalem jusqu’à ce qu’ils soient revêtus de la force d’en-haut.

Chrétiennes, vous avez reçu cet esprit. Oblates, vous devez profiter de la vertu d’en-haut pour porter le nom de Jésus-Christ jusqu’aux extrémités du monde.

5° La Science.

Ceci s’applique à la puissance de prendre les choses humaines par le côté surnaturel. Belle et admirable faculté, qui prend les choses basses et inférieures pour les faire voir au point de vue de Dieu. Qu’elle nous est nécessaire! C’est la vraie science des saints.

6° La Piété.

Le culte dû à Dieu, le culte spirituel, le culte de l’âme, le culte par lequel l’esprit demande en nous avec des gémissements inénarrables, le culte par lequel le Saint-Esprit nous fait dire à Dieu: mon père, mon père; cri de dévouement à la cause de Dieu; cri de combat dans un sens, cri que nous devons être toujours prêts à pousser pour protester contre les outrages dont le nom de Dieu est l’objet.

7° La Crainte de Dieu.

Ce n’est pas la crainte servile, qui a peur du châtiment, ce n’est pas la crainte du mercenaire, qui redoute que son salaire ne lui soit pas payé; c’est la crainte de l’enfant qui aime tendrement son père et qui tremble de lui déplaire, crainte qui met la perfection à l’amour. Ayez cette crainte-là, mes filles. Si la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse, il y a une autre crainte qui est la consommation de l’amour. Vivez dans cette crainte et vous conserverez votre trésor, vous conserverez Dieu en vous, en vous élevant au-dessus des choses terrestres et en songeant sans cesse à votre époux.

Notes et post-scriptum