Retraite sur l’esprit des Oblates de l’Assomption.

Informations générales
  • TD51.339
  • Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
  • XIV - Jésus lavant nos péchés dans son sang.
  • Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 339-342.
Informations détaillées
  • 1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 OBLATES
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PECHE
    1 REDEMPTION
    1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
    1 SANG DE JESUS-CHRIST
    1 SAUVEUR
    1 VERTU DE PENITENCE
  • Oblates de l'Assomption.
  • septembre 1876
  • Nîmes.
La lettre

Vocatum est nomen ejus Jesus.

Jésus, à la circoncision, reçoit le nom de Jésus au moment où il offre les prémices de son sang.

Jésus-Christ a souffert pour tous et nous a communiqué ses mérites. J’en ai déjà parlé, je n’y reviens pas.

Il a parfaitement satisfait. Le péché est un acte de haine et de révolte contre Dieu, la passion est un acte d’amour: Majorem caritatem. La passion est l’acte suprême de l’obéissance.

C’est un véritable sacrifice offert à Dieu, offert par un Dieu. La victime qui est offerte est un Dieu offert pour les hommes, pour qu’ils deviennent participants de la nature divine: ut nos divinitatis suae tribueret esse participes.

4° Rédemption.

Qu’est-ce que la rédemption? Un rachat. Nous étions esclaves; celui qui fait le péché est esclave du péché. Nous étions esclaves, Jésus-Christ est venu et nous a rachetés; voilà sa miséricorde et voilà son mérite. Il est notre rédempteur, le prix de notre esclavage est payé, et par lui nous sommes devenus libres. C’est à lui que nous le devons, laissons-nous racheter par son sang.

5° Jésus-Christ est notre Sauveur.

Ipse enim salvum faciet populum suum a peccatis eorum.

Mais je veux vous le montrer dans les effets de son oeuvre admirable de Sauveur.

1. – Jésus-Christ nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang. Jésus-Christ nous provoque à l’aimer, à nous réconcilier.

2. – Jésus-Christ nous affranchit par son sang qu’il répand en nous comme chef de l’Eglise. L’Eglise, dit St. Thomas, peut être considérée comme une personne morale qui reçoit l’action de Jésus-Christ.

3. – La chair pour laquelle Jésus-Christ a souffert est l’instrument de la divinité. Ainsi que le sang qu’il a répandu nous a sauvés du péché, nous sommes sauvés du joug du diable.

4. – Jésus-Christ et Satan, les deux chefs, les deux cités. A quel chef voulons-nous appartenir? Sauvés, avec quel amour voulons-nous combattre notre tyran pour la cause de notre chef? Nunc princeps hujus mundi ejecietur foras.

5. – La passion de Jésus-Christ nous réconcilie avec son père; son humilité, ses opprobres, ses souffrances, son amour touchent le coeur de Dieu, et sur l’arbre de la Croix la réconciliation se fait; les portes du ciel nous sont ouvertes. Per proprium sanguinem habemus fiduciam in introitu sanctorum per sanguinem Christi.

Voyez-vous maintenant comment Jésus est notre Sauveur, l’auteur de notre salut? Il l’est par son sang, par sa mort. Mais descendons du Calvaire au fond de nos âmes. Malgré tant de bienfaits, nous offensons Dieu sans cesse; sa miséricorde s’arrêtera-t-elle? Non.

A chaque faute, il y aura un pardon dans le sang de Jésus-Christ. Mais quelles dispositions ne faut-il pas ? Elles y sont rarement chez la plupart des chrétiens, et chez les âmes pieuses quelle routine! Or de la vue de Jésus-Christ nous poursuivant de son amour, il doit résulter trois effets.

1- L’horreur du péché. Qui ne le détesterait pas à la vue d’un Dieu mourant pour nous?

2- La résolution de ne plus le commettre. A quelle contrition ne devons-nous pas nous exciter par amour pour Jésus-Chrsit?

3- La satisfaction à offrir à Dieu pour unir nos souffrances à celles du divin Maître. C’est la raison de la vie qu’ont entreprise tant de solitaires; c’est la raison des couvents où la pénitence est si austère. C’est la raison pour laquelle les Oblates doivent mener une vie pénitente, non pas qu’elles doivent se porter à des austérités exagérées, mais leur vie entière est une pénitence.

Et en ce sens elles doivent faire pénitence pour elles d’abord, disant comme St. Paul: « Je châtie mon corps et le réduis en servitude, de peur qu’après avoir prêché les autres, moi-même je ne sois réprouvé ».

Elles doivent en second lieu faire pénitence pour les autres, disant avec le même apôtre: « J’accomplis dans ma chair ce qui manque à la passion de Jésus- Christ », c’est-à-dire Jésus-Christ dans sa miséricorde infinie veut que je participe par mes pauvres mérites unis aux siens au salut des âmes.

Eh! bien, je souffrirai, je serai victime dans la mesure de ma règle et de l’obéissance, comme Jésus-Christ obéissant jusque dans la mort de la croix. Mais je serai victime dans un grand amour, comme Jésus-Christ qui m’a aimé et s’est livré pour moi à toutes les souffrances, pour purifier mon âme et lui ouvrir les portes du ciel.

Notes et post-scriptum