Retraite sur l’esprit des Oblates de l’Assomption.

Informations générales
  • TD51.342
  • Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
  • XV - Amour de Jésus-Christ à l'Eucharistie.
  • Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 342-344.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 ASSISTANCE A LA MESSE
    1 EUCHARISTIE
    1 OBLATES
    1 SAINTE COMMUNION
    1 THOMAS D'AQUIN
  • Oblates de l'Assomption.
  • septembre 1876
  • Nîmes.
La lettre

Memoriam fecit.

Jésus-Chrsit fait l’abrégé de ses merveilles. Dans les autres sacrements nous recevons sa grâce, ici nous recevons l’auteur de la grâce. C’est Jésus-Christ qui [veut] venir dans notre coeur; quoi de plus? L’union peut-elle être plus complète? C’est un aliment, et cet aliment, c’est le corps d’un Dieu auquel par conséquent est unie la divinité. Un Dieu devient notre aliment. Le Baptême est une naissance, la confirmation un accroissement, l’Eucharistie un aliment.

Mais cette union, qui la provoque en Jésus-Christ? L’amour. Que doit-elle provoquer en nous? La plus profonde reconnaissance. C’est pourquoi le sacrement a été appelé action de grâces, Eucharistie. Jésus-Christ est remercié en nous. Le Saint-Esprit remercie. Dieu le Père est remercié. Mais déjà quel mystère et quel amour de la part de Dieu! Quel amour de reconnaissance ne devons-nous pas avoir? et c’est, pour le dire en passant, ce qui explique la difficulté d’exprimer convenablement le mystère, une hostie, le sacrement par excellence.

Jésus-Christ devait monter au ciel pour nous en ouvrir les portes, il devait aller s’asseoir à la droite de son Père. Mais son amour retient son humanité ici-bas, il y reste dans l’Eucharistie. Il y est constamment et à l’état du plus grand amour, à l’état de mort. Agnus tamquam occisus.

Il est la vie et il se donne pour continuer sa passion. O sacrum convivium. Oh! sacré banquet où le Christ est reçu, le souvenir de sa passion est rappelé: recolitur memoria passionis ejus. Venez à l’Eucharistie, venez au mémorial de la passion du Sauveur. Souvenir de tendresse au moment où il monta aux cieux. Quand des amis se quittent, ils se laissent des gages d’amitié. Jésus-Christ en nous quittant a le don de se laisser lui-même. Et c’est pourquoi il a voulu être figuré par la cérémonie la plus importante, la plus universelle de l’ancienne loi, l’Agneau pascal, et c’est pourquoi aussi Jean-Baptiste, dès qu’il aperçoit le Sauveur, l’appelle l’Agneau de Dieu: Ecce agnus Dei. L’agneau, souvenir du passage de l’esclavage à la liberté, de l’exil à la patrie, du péché à la réconciliation, de la colère à l’adoption.

3° Et pour venir en nous Jésus-Christ prend la forme du pain et du vin. L’aliment matériel cache l’aliment spirituel, le corps semble être nourri et c’est l’âme qui l’est. Et pour le sang il faut le mélange du vin et de l’eau pour représenter l’union de l’Eglise à son époux, l’union de l’âme à son Dieu.

Voyez dans le calice cette goutte d’eau qui se mêle au vin; qu’est-ce que c’est? C’est une âme qui se perd en son Dieu. Quand vous voyez le prêtre verser l’eau dans le calice, dites avec lui la prière de la bénédiction de l’eau, car de même que l’eau se mêle au vin, de même le peuple chrétien s’incorpore à Jésus-Christ. Telle est la doctrine de St. Thomas. Incarnation d’un nouveau genre. Dans la première un Dieu s’est fait homme, ici l’homme devient Dieu au sens où la foi nous permet de le dire.

Manger la chair d’un homme, boire son sang, c’est horrible sans doute; voilà pourquoi nous le recevons sous les espèces du pain et du vin. Les impies qui voudraient insulter sont confondus, le mérite de notre foi est augmenté, mais que d’inventions d’amour! Et comment y répondre?

1.- Par l’adoration du St. Sacrement que nous devons visiter, puisque là se trouve notre Dieu, notre roi, notre guide.

2.- Par l’assistance à la messe avec toute la ferveur possible, puisque là se trouve notre prêtre et notre victime, en un mot notre Sauveur.

3.- Mais surtout par la communion, puisque là se trouve notre nourriture: recevez et mangez, recevez et buvez, dit Jésus-Christ, en se donnant de ses propres mains. Notre vie: si vous ne mangez la chair du fils de l’homme, si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Le gage de notre éternel bonheur: corpus Domini nostri Jesu Christi custodiat animam tuam. Et maintenant que celui qui n’aime pas Jésus-Christ après tant d’amour, soit anathème! Oui, l’amour de Jésus-Christ nous presse, donnons-nous à lui sans partage.

Notes et post-scriptum