Retraite sur l’esprit des Oblates de l’Assomption.

Informations générales
  • TD51.356
  • Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
  • XXV - L'Obéissance.
  • Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 356-358.
Informations détaillées
  • 1 OBEISSANCE DE JESUS-CHRIST
    1 OBLATES
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    2 PAUL, SAINT
  • Oblates de l'Assomption.
  • septembre 1876
  • Nîmes.
La lettre

Christus factus est pro nobis obediens.

Tel est le modèle de la perfection, il s’est manifesté surtout au dernier moment par l’obéissance et la mort de la croix. J’examinerai la nature de l’obéissance religieuse; 2° son excellence.

1° Nature de l’Obéissance religieuse.

La Vie religieuse est un exercice perpétuel de perfection, les religieux ont pour cela besoin d’être instruits, dirigés, commandés, corrigés.

1 – Instruits. En effet, il y a une certaine forme à donner, et cette forme se donne au noviciat; sans quoi chacun tire de son côté, et c’est pour cela que quand le noviciat se fait vigoureusement, on peut espérer que les âmes se développeront et la congrégation aussi.

2 – Diriger. La vie religieuse est une vie de famille et la direction devrait suffire. Toutefois l’éducation des âmes est un point sérieux, sur lequel on ne saurait trop insister. L’instruction peut se donner dans des livres et dans des cours, la direction veut quelque chose de plus intime; toutefois cette direction est volontaire, sauf certains points indiqués.

3 – Commander. Ici commander, à proprement parler, l’obéissance. Quand le supérieur a parlé, il faut obéir, et si l’on se sent des objections, après les avoir exposées, il ne reste qu’à se soumettre.

4 – Corriger. Voilà un point capital, la correction.

La sottise a été liée au coeur du genre humain, et la discipline de la verge la mettra en fuite; cela est indispensable. Ce qui est demandé à tous, l’est spécialement aux religieux au point de vue de la perfection. Tous sont plus ou moins obligés d’obéir, le religieux tourne cette obligation en vertu par le voeu d’obéissance envers ses supérieurs, à quoi ne sont pas obligés les simples fidèles. La disposition d’obéir étant une disposition de perfection, il est bon: 1° d’acquérir cette vertu par des actes d’obéissance, c’est à quoi on s’exerce au noviciat; 2° de la conserver et de l’accroître par d’autres actes, et c’est ce qui reste à faire après la profession. On dit que certains supérieurs n’obéissent pas, ils doivent obéir au Pape, de qui ils tirent leur juridiction sur les religieux. Le voeu d’obéissance s’étend à toute la vie, en ce sens qu’il se rapporte à l’amour de Dieu et du prochain. Il est sans doute des actes en apparence indifférents, eh bien, l’obéissance encore les sanctifie. L’obéissance n’ôte pas la liberté, l’obéissance est un état supérieur dans lequel je me place pour ôter à ma volonté la possibilité de pécher.

2° Excellence de l’Obéissance.

La vie religieuse, avons-nous dit, implique trois sacrifices: sacrifice des biens, sacrifice des sens, sacrifice de la volonté, c’est-à-dire de l’âme.

L’âme est plus parfaite que le corps et les biens, d’où il résulte que des trois sacrifices le plus parfait est celui de l’âme, par conséquent le voeu d’obéissance.

Le voeu d’obéissance est après tout le plus parfait, puisque tandis que les autres s’adressent à ce qui est autour de nous, ou bien à ce qui nous met en contact avec le monde extérieur, l’obéissance saisit notre vie tout entière, notre être, nos actes divers par ce qui en est le principe, c’est-à-dire la volonté humaine.

Aussi dès que l’on voit un religieux argumenter sur l’obéissance, on peut prévoir sa chute, non pas qu’il ne soit pas utile de bien établir les règles de l’obéissance, mais parce que après tout c’est surtout au religieux qu’on peut appliquer ce mot de St. Paul: La loi n’est pas établie pour le juste. Pourquoi? parce qu’il a un tel désir d’obéir qu’il n’attendra pas les ordres, qu’il suivra les conseils seulement.

L’obéissance religieuse, c’est marcher à la suite de Jésus-Christ obéissant jusqu’à la mort de la croix. Quoi de plus excellent?

Maintenant si je considère Jésus-Christ s’incarnant, naissant, travaillant, prêchant, souffrant, mourant par obéissance, que pourrai-je espérer de plus excellent?

Enfin j’entends le Saint-Esprit me dire: l’homme obéissant racontera ses victoires. Pour vaincre dans la vie chrétienne il faut donc obéir. Voilà la perfection, pourvu que l’obéissance ne soit pas celle de l’esclave qui tremble, mais de l’enfant qui aime.

Notes et post-scriptum