Retraite sur l’esprit des Oblates de l’Assomption.

Informations générales
  • TD51.358
  • Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
  • XXVII - Les Supérieurs.
  • Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 358-361.
Informations détaillées
  • 1 ANIMATION PAR LE SUPERIEUR
    1 SUPERIEUR
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    2 BONALD, LOUIS DE
    2 PIERRE, SAINT
  • Oblates de l'Assomption.
  • septembre 1876
  • Nîmes.
La lettre

Obéissez à vos supérieurs, dit St. Paul. En effet, les communautés chrétiennes étaient des sortes de couvents et il y en avait de vierges bien peu après. Quelle que soit la situation, il faut vivre de dépendance; la règle est morte, il faut une autorité vivante, ce sont les supérieurs.

1° Nécessité des supérieurs.

2° Disposition qu’il faut avoir avec les supérieurs.

1° Nécessité des Supérieurs.

Quelle société n’a pas ses chefs? Il y en a même en enfer, même en république. Qu’ils soient à vie, qu’ils soient à temps, partout des chefs. Quelle entreprise humaine n’a pas son pouvoir? L’Eglise, société divine, a son chef, et sous ce chef suprême, les évêques. Nécessité d’un chef pour interpréter la loi: Tu es pierre. Faites attention à vous et au troupeau que comme évêque le Saint-Esprit vous a chargés de gouverner. Mais quand il n’y aurait pas de chefs dans les autres sociétés, il en faudrait un dans la vie religieuse, sans quoi comment pratiquer la vertu d’obéissance et comment obéir à un supérieur, s’il ne commande pas.

1 – Mais, dit-on, ils ont des défauts. Qui n’en a pas? Ceci s’applique à toute société. Ne voyons donc pas les choses par leurs inconvénients, ce qui est, dit M. de Bonald, l’inconvénient des petits esprits. Il y en a certes bien plus dans les sociétés humaines, ce qui n’empêche pas la constante nécessité d’un chef. Les défauts, si nous les prenons bien, serviront puissamment à nous sanctifier.

2 – Puis en général on cherche les supérieurs capables. On peut se tromper, mais on ne doit pas par cette crainte s’abstenir de se soumettre. On a dit « un peuple a toujours le gouvernement qu’il mérite ». Vous avez de pauvres supérieurs, parce que vous ne les méritez pas meilleurs.

3 – Pourtant quand la malédiction de Dieu n’est pas sur une maison, ils ont des grâces spéciales; alors rapportez-vous-en à eux.

4 – Souvenez-vous que l’Eglise leur a confié une sorte de juridiction, que par conséquent l’Eglise les approuve et que c’est une grande grâce que cette intervention de l’Eglise.

5 – Vous aurez des supérieurs désagréables. Il faut, malgré leur désagrément, leur obéir, selon le précepte de St. Pierre. Ayez l’esprit de foi et la foi écarte bien des dangers. Mais si vous avez de bons supérieurs, quel avantage!

2° Dispositions envers les supérieurs et des relations avec eux.

1 – L’obéissance, la voilà toute pratique: Obedite praepositis vestris. Soyez obéissantes en voyant Dieu dans vos supérieurs. Voilà la voie la plus prompte pour arriver à la sainteté.

2 – Et soyez dépendantes. Que de religieux ont fait de leur couvent un enfer, parce qu’ils ne voulaient pas dépendre! Que de souffrances disparaissent, dès qu’on est humblement dépendante!

3 – Ipsi enim pervigilant, quasi rationem pro omnibus vestris reddituri. Ah! quel bonheur de pouvoir jeter sa responsabilité propre sur la responsabilité du supérieur!

Mais aussi si vous avez la foi, ayez un peu compassion de ces pauvres supérieurs qui prennent la responsabilité de vos âmes.

4 – La nécessité que les supérieurs mettent de la vie dans tout ce qu’ils commandent et arrangent, ut cum gaudio hoc faciant. Sans doute ils doivent vous inspirer de la confiance, mais vous aussi vous devez en avoir pour eux. Vous devez aussi les aimer surnaturellement, non pas avec le sentiment, mais avec la volonté surnaturelle qui veut obéir au quatrième commandement.

5 – Et non gementes: hoc enim non expedit vobis.

La supérieure est sombre, les religieuses ont l’air d’avoir oublié de se faire enterrer, c’est un perpétuel retour de cimetière: hoc enim non expedit vobis. Eh! non, cela ne vous est pas utile, et pourtant que de caractères intolérables, raides comme des barres de fer, dont la joie est de vexer la supérieure! Qu’en résulte-t-il? Des antipathies qui vont à la ruine des couvents et tout au moins des religieuses qui ne savent pas obéir.

Les supérieurs ont-ils des torts? Peut-être, mais vous? Concluons: Le religieux qui voit Dieu dans ses supérieurs les oblige à être Dieu pour lui. Là où deux ou trois sont réunis, je suis au milieu d’eux, dit Notre-Seigneur. Sous quelle forme? sous celle du supérieur. Heureux pouvoir de l’obéissance qui force Notre-Seigneur à s’incarner dans les supérieurs, pour être dans une communauté obéissante!

Faites-en l’essai, c’est vous qui en recueillerez les fruits les plus précieux.

Notes et post-scriptum