- TD51.361
- Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
- XXVIII - Charité Fraternelle.
- Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 361-363.
- 1 AMOUR FRATERNEL
1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 DISTINCTION
1 HUMILITE
1 OBLATES
1 PAIX DE L'AME
1 RESPECT
1 VERTU DE FORCE - Oblates de l'Assomption.
- septembre 1876
- Nîmes.
Mandatum novum do vobis.
Tel fut le vrai testament que Notre-Seigneur légua à ses apôtres, après qu’à la dernière cène il leur eût lavé les pieds.
Le commandement exprès qu’il leur laissa fut de s’aimer les uns les autres.
Examinons-en: 1° la Nouveauté; 2° l’Opportunité; 3° les Conditions; 4° les Fruits.
1° Sa Nouveauté.
Au moment où Jésus-Christ parut, le monde était livré au plus affreux égoïsme, et les Juifs eux-mêmes ne s’aimaient guère.
La nouveauté du commandement et ce qu’il avait d’opposé à la nature humaine faisait d’autant plus ressortir le fait étonnant de cet amour des chrétiens les uns pour les autres. Ce devait [être] une preuve nouvelle de la vérité de la religion, malgré les efforts que l’on fait pour affaiblir ce sentiment.
2° Son Opportunité.
Il est incontestable que voulant fonder sa religion, rien n’était plus opportun que de la baser sur son vrai principe. Notre-Seigneur avait dit: Tout royaume divisé sera désolé, et la maison en guerre ne restera pas debout.
C’est ce que l’on a toujours vu, c’est ce qui se verra toujours.
Il faut accepter cette situation, si l’on ne veut pas s’exposer aux dangers de la ruine.
3° Ses Conditions.
1 – L’humilité. Si vous n’êtes pas humbles, vous ne pourrez vous supporter, et si vous cherchez à vous rendre compte de certaines misères, vous êtes forcées de reconnaître que la source se trouve dans votre défaut d’humilité et dans votre prétention de valoir plus que vos compagnes. Aussi l’humilité qui s’abaisse est-elle une source de charité. Voulez-vous être charitable? Soyez humble.
2 – Le respect. On n’a pas toujours suffisamment le sentiment du respect. Pourtant cette soeur à qui vous dites tant que vous avez à vous plaindre, est l’épouse de Notre-Seigneur comme vous. Pourquoi la traiter de la sorte? Quel privilège avez-vous qu’elle n’ait pas? Et si vous ne voulez considérer en elle qu’une personne qui ait des torts, n’en avez-vous pas autant qu’elle? Et devant Dieu n’êtes-vous pas plus pécheresse qu’elle?
3 – La vue de Dieu et de Notre-Seigneur. Elevez-vous donc en présence de Dieu, ayez un sentiment de foi et avec ce sentiment comprenez ce que vous devez donner à Dieu pour qu’il vous pardonne. Quel triste spectacle que celui de personnes dans l’état de perfection et qui s’arrangent pour que Dieu ne leur pardonne pas, qui réciteront leur Pater comme leur condamnation! C’est malheureusement ce que nous voyons chaque jour. – La vue de Jésus-Christ voulant former un royaume. Qu’est l’âme religieuse qui par ses idées antipathiques cherche à la diviser?
4 – J’ajouterai qu’en bien des circonstances tout est dans la vraie politesse, non la politesse des formes, mais la politesse chrétienne qui voit dans les personnes avec qui on est en relation une âme sauvée par Notre-Seigneur.
4° Ses fruits.
1 – La paix. Si la charité fraternelle était réciproquement observée, quelle paix ne régnerait pas? On dit des maisons où le mari et la femme se disputent sans cesse que c’est un enfer anticipé; mais ne peut-on pas dire d’une communauté où les membres s’aiment fraternellement que c’est le vestibule du ciel?
2 – L’ordre. Quoi de plus beau que l’ordre, là où il y a la sagesse de la règle, l’initiative des supérieurs et la charité des membres de la même famille spirituelle?
3 – La force. On en a besoin aujourd’hui pour résister au mal. Prenez l’axiome des monnaies révolutionnaires, Vis unita fortior. Unissez-vous dans un grand amour et vous obtiendrez les plus beaux résultats pour la gloire de Dieu et l’extension de son royaume.