[Notes pour des instructions de retraite pastorale vers 1866]

Informations générales
  • TD52.160
  • [Notes pour des instructions de retraite pastorale vers 1866]
  • 27. - Marie.
  • Orig.ms. BO1, pp. 271-280 et BO8; T.D. 52, pp. 160-163.
Informations détaillées
  • 1 ASCESE
    1 CHASTETE DU PRETRE
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 DEVOTION A LA SAINTE VIERGE
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 MARIE
    1 MARIE NOTRE MERE
    1 MAUVAIS PRETRE
    1 MERE DE L'EGLISE
    1 RETRAITES PASTORALES
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 VIE DE JESUS-CHRIST
    2 BOSSUET
    2 CLAUDE DE LA COLOMBIERE, BIENHEUREUX
    2 MARIE-MADELEINE, SAINTE
    3 BETHLEEM
  • vers 1866
La lettre

[A]

Trois époques: de Bethléem au Temple, obéissance, sauf le moment de la vocation, à douze ans, où il ne les consulte plus; de 12 à 18 [= 30] ans, vie privée, obéissance; de 30 à 33, vie apostolique, séparation, indépendance.

Rudesse envers sa mère, leçon des prêtres dominés par leur famille.

[B] Marie à la croix.

Stabant autem juxta crucem Jesu mater ejus, et soror matris ejus, Maria Cleophae, et Maria Magdalene.

Jésus est monté au Calvaire. Il a été cloué à la croix. Les disciples ont fui. Stabant. Caeteris relinquentibus Dominum, mulieres in officio perseverant, expectantes quod promiserat, et ideo meruerunt primae videre resurgentem.

Or je veux examiner: 1° Ce qu’est Marie pour Jésus; 2° pour l’Eglise; 3° pour nous.

1° [Ce qu’est Marie] pour Jésus.

Elle souffre avec lui. Degré de ses souffrances: a) dans sa propre perfection; b) dans son amour de mère; c) dans son amour de mère de Jésus.

Elle souffre tout ce que son Fils lui envoie de souffrances, tout ce qu’elle envoie de souffrances à son Fils.

Pour souffrir plus parfaitement, Jésus attire auprès de lui sa mère.

Souffrances du prêtre à l’autel, quand il voit les souffrances de Jésus. C’est à Marie qu’il faut s’adresser pour se rendre compte de ses souffrances, pour acquérir la souffrance [= force] de souffrir.

Mais Marie, par son amour très pur, veut souffrir. Elle veut davantage, elle veut les souffrances de Jésus, son fils. Quand voudrai-je d’un grand amour mes souffrances?

2° Ce qu’est Marie pour l’Eglise.

Trouble de Bossuet, à sa conférence avec Claude. « L’Eglise était en Marie ».

Le ciel et la terre. Il n’y a qu’un médiateur, unus mediator.

Il fallait pourtant une pure créature. Je vois Marie commencer le rôle de l’Eglise. Le ciel et la terre sont là: le ciel avec sa justice, la terre avec ses iniquités. Dieu avec sa sainteté; Jésus avec ses douleurs, avec son sang; Marie avec le sang de Jésus, avec la pureté.

Le traité s’accomplit, la terre est réconciliée.

Mais écoutez. Ab ortu solis… oblatio mundi. Cette victime, c’est Jésus. Sa pureté coule d’abord sur Marie, et je puis bien dire qu’elle en est tout inondée, et par Marie au sacerdoce. Voilà la raison de l’amour, de la dévotion du bon prêtre pour Marie.

Mundi estote, qui fertis vasa Domini. Il faut être pur comme Jésus, – mais c’est la pureté d’un Dieu; – comme Marie, pureté d’une créature. Et en communiquant la pureté au sacerdoce, Marie lui fait le plus beau présent. Le sacerdoce pur voit mieux la vérité. Le sacerdoce pur combat mieux le péché. Le sacerdoce pur comprend mieux la sainte liberté de l’Eglise. C’est le sacerdoce impur qui forge les chaînes de l’Eglise.

3° Ce qu’est Marie pour nous.

Elle est notre mère, elle nous adopte. Avec quelle répugnance! Nous sommes ses bourreaux, les bourreaux de son fils. Et, s’il est permis de le dire, elle a une horreur plus grande pour le clergé. Ceci vous étonne. Je le prouve. Toutes les rudesses que lui fait subir Jésus, quelle en est la cause? Je n’en trouve pas de plus plausible que la condamnation que Jésus-Christ veut porter par là contre les prêtres qui sont esclaves de leur famille, qui la laissent dominer dans leur paroisse.

Pourquoi encore? Parce que les crimes les plus horribles sont les crimes des prêtres: ce sont les plus affreux bourreaux de Jésus-Christ. O Marie, voilà vos enfants, vos bourreaux!

Mais elle est quelque chose de plus, elle est notre modèle,

modèle de souffrance,

de respect envers son Fils,

d’obéissance,

d’initiative.

Marie chantant son Magnificat.

[C] Compassion(1).

Stabat autem juxta crucem Jesu mater ejus.

Que fait là Marie? Ce qu’elle est pour Jésus, pour l’Eglise, pour nous.

A. Ce qu’elle est pour Jésus. – Elle s’offre, elle le donne, elle le rend à son Père. Elle a pu dire à Jésus-Christ, comme Dieu: « Vous êtes mon Fils »; mais elle n’en conserve que l’amour et la douleur.

Elle augmente les douleurs de Jésus, comme Jésus augmente les siennes.

Perfection de l’amour de Jésus. Perfection de l’amour de Marie. La puissance d’amour en l’un et en l’autre augmentaient leurs souffrances, et ils s’envoyaient ainsi de mutuelles douleurs. Et Marie voulait souffrir. Et elle voulait les souffrances de Jésus, puisqu’elles étaient voulues de Dieu.

B. Ce qu’elle est pour l’Eglise. – Bossuet, troublé par la question de Claude: Marie personnification de l’Eglise – Marie est la représentante de l’Eglise dans le grand traité d’alliance.

Le ciel et la terre sont là, le ciel avec la justice, la terre avec ses crimes. – Jésus entre le ciel et la terre. – Dieu offre la paix. C’est Marie qui l’accepte. Voilà la raison de sa pureté sans doute. Elle est là. L’alliance se fait, Marie donne son Fils à Dieu. Jésus donne sa mère aux hommes. – Elle traite au nom des pécheurs.

C. Ce qu’elle est pour nous. – Elle nous adopte: Ecce filius tuus. Mais qui sommes-nous? Les bourreaux, les bourreaux de son fils. Et c’est en ce moment que se fait l’adoption: Ecce filius tuus. Et les hommes deviendront les fils de Marie.

Pécheurs, voilà votre mère: Ecce mater tua. Marie voilà vos enfants!

Mais elle est quelque chose de plus, elle est notre modèle.

La vie est une longue souffrance, et voilà la perfection.

Marie chantant son Magnificat.

Notes et post-scriptum
1. Sur feuille volante.