1872-1873 – Prêtres de Nîmes

Informations générales
  • TD52.240
  • Conférences du mardi aux Prêtres de Nîmes, 1872-1873.
  • Orig.ms. BP2, pp. 1-31; T.D. 52, pp. 240-245.
Informations détaillées
  • 1 ACTION SOCIALE
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 BIEN SUPREME
    1 BON PRETRE
    1 CLERGE NIMOIS
    1 CONNAISSANCE DE DIEU
    1 COURS PUBLICS
    1 CREATEUR
    1 DECADENCE
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DOUTE
    1 ECRITURE SAINTE
    1 ESPRIT SACERDOTAL
    1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 FOI
    1 HARDIESSE DE L'APOTRE
    1 ILLUSIONS
    1 IMITATION DE DIEU
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 MAUVAIS PRETRE
    1 MORT DE L'AME
    1 MYSTERE
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 POSSESSION DE DIEU
    1 PREDICATION
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 RECHERCHE DE DIEU
    1 SAINTETE DU CLERGE
    1 SALUT DES AMES
    1 SENS
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 SOLITUDE
    1 VERTUS DE L'APOTRE
    1 VIGILANCE DE L'APOTRE
    1 VISION BEATIFIQUE
    2 BERNARD DE CLAIRVAUX, SAINT
    2 BONAVENTURE, SAINT
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
  • Prêtres de Nîmes
  • 1872-1873
La lettre

Première Conférence. – Dispositions nécessaires au fruit des Conférences.

Ce que je demande dans les conférences.

1° L’esprit sérieux que des prêtres doivent apporter à l’affaire de leur salut.

2° L’esprit surnaturel. Ils doivent se souvenir de leur vocation et mépriser [les] choses de la terre, les désirs de la terre; l’ambition de la terre, pour les pensées du ciel basées sur les principes de la foi.

3° Le désir de la perfection.

Le travail des prêtres consiste à sanctifier les âmes. Comment les sanctifieront-ils, s’ils ne sont pas des saints eux-mêmes?

Deuxième Conférence. – Sources de la vie sacerdotale.

1° L’Ecriture Sainte; 2° Jésus-Christ; 3° l’Eglise; 4° les auteurs ecclésiastiques.

1. L’Ecriture Sainte.

L’Ecriture Sainte renferme toute vérité et toute sainteté.

Vérité surnaturelle. Elévation de l’intelligence: Voluntas consequitur intellectum.

Influence des idées sur les moeurs.

Mais l’Ecriture Sainte, parole de Dieu, nous prêche la sainteté, et il faut l’étudier dans un grand esprit de sainteté et surtout dans un grand désir d’acquérir la sainteté.

2. Jésus-Christ.

Voilà le modèle: Aspice, et fac secundum exemplum.

A la crèche, à la vie cachée, à la vie apostolique, à la croix, au tabernacle. Quelles sources!

3. L’Eglise.

L’Eglise, c’est Jésus-Christ continué.

Jésus-Christ avec la prédication que nous devons faire.

Sanctification dans la préparation à l’apostolat. Or ceci est constant.

Maudits les chiens muets! Canes muti, et non valentes latrare.

Et parmi les chiens muets il faut non seulement ranger les prêtres qui ne parlent pas, mais aussi ceux qui parlent pour ne rien dire.

Les sacrements. Ah, ils opèrent Ex opere operato. Mais pour ceux qui les administrent quelle source de sanctification!

4. Les auteurs ecclésiastiques.

Leur utilité, commentaires de l’Ecriture, passant par la plume des saints. J’en prends quatre: St Thomas, Saint Bonaventure, St François de Sales, St Jean de la croix. Je n’exclus ni St Bernard, ni St Augustin, mais ces quatre ont plus spécialement donné de vrais traités de vie intérieure.

Tels sont les moyens de sanctification que je vous propose. La parole de Dieu, qu’il faut sans cesse approfondir dans les saintes lettres.

Le Verbe de Dieu, fait homme pour nous parler notre langage et nous adresser le langage plus éloquent encore de ses exemples.

L’Eglise, à qui le dépôt de la vérité et de la grâce est confié.

Les grands serviteurs de l’Eglise, les plus saints commentateurs de la parole de Dieu.

Commençons donc. Méditons les écritures, imitons Jésus-Christ. Servons l’Eglise, étudions ses auteurs, auxquels elle a confié la mission d’interpréter sa doctrine mystique, et devenons des saints à l’aide de tant de lumières et de tant de secours.

Troisième Conférence. – Etre, simplicité, Bien en Dieu.

Dieu est le commencement et la fin.

Alpha et omega, principium et finis.

Etre de qui tout être découle.

Tout vient de lui.

Tout dépend de lui.

On ne peut rien en retrancher, rien y ajouter, il n’a pas besoin de nous.

Quelle dépendance ne devons-nous pas avoir par rapport à lui!

Bonheur de cette dépendance.

Mais Dieu n’est pas seulement notre commencement, il est notre terme.

Bonum est id quod omnes appetunt.

Le bien et l’être sont la même chose envisagée à divers points de vue. S’il manquait quelque chose à l’être, il serait imparfait; au bien suprême, il manquerait quelque chose à nos désirs.

Nous pouvons être bons, mais nous ne sommes pas infiniment bons.

Nous avons l’être, mais nous n’avons pas la plénitude de l’être.

Nous avons du bien, in quantum sumus, boni sumus, dit St Augustin.

Plus [nous] avons d’être, plus nous sommes bons.

Mais il faut plus, il faut vouloir avoir plus d’être: Ego veni, ut vitam habeant, et abundantius habeant. Accroissement de l’être et du bien: 1° par le désir; 2° par l’effort.

Dieu le donne. Et nous pouvons jouir de l’être, participer à l’être et au bien.

Quatrième Conférence. – Des modes de la connaissance de Dieu.

Personne n’a jamais vu Dieu. Deum nemo vidit umquam.

L’homme dans l’état présent de son être ne peut voir Dieu.

Nihil est in intellectu, quod prius non fuerit in sensu.

Les sens sont la condition nécessaire de la connaissance humaine.

Nous ne connaissons donc Dieu que par la foi.

Si nous voulons savoir quid sit, c’est la foi qui nous le révèle.

Unigenitus Dei Filius, qui est in sinu Patris.

Nous le connaissons d’une certaine manière par les conclusions de l’intelligence développant les débris de la tradition.

Puis la foi est venue.

La foi nous apportant des mystères à croire.

Et pourtant Dieu est nécessaire à l’homme.

L’homme immortel a besoin de Dieu: Haec est autem vita aeterna.

Nous verrons son essence dans le ciel.

Quoiqu’il nous soit impossible de la comprendre.

Mais nous la connaîtrons chaque jour plus, et ce sera notre bonheur.

Et chacun le verra selon ses mérites.

Cela posé, disons qu’ici-bas nous voyons Dieu per speculum. – Au ciel nous le verrons sicuti est.

Mais de la foi à la claire vision le désir peut abaisser les ombres.

La foi, selon saint Thomas, étant inchoatio quaedam gloriae. De même que dans la gloire on va de clarté en clarté.

De même ici-bas on peut aller de lumières en lumières.

Cela vient en tant que nous devenons Deiformes, par le désir de posséder Dieu, par l’oraison, par la pratique des vertus.

Nous pouvons mériter de le posséder davantage.

Quel devoir pour le prêtre de devenir plus déiforme, pour rendre les chrétiens capables de le devenir aussi!

Cinquième Conférence. – Etude.

Nécessité de l’étude. But de l’étude.

Le prêtre qui n’étudie pas se damne.

1° à cause des tentations, fruits de la paresse.

2° à cause des suites de son ignorance.

3° à cause de son affaissement moral.

But des études:

Dieu. Jésus-Christ. L’Eglise.

Sixième Conférence. – Action du prêtre dans la société moderne.

Le prêtre pour faire du bien doit:

1° Avoir compassion;

2° Ne pas se faire illusion.

3° Ressusciter sans cesse les pécheurs.

4° Conserver les bons.

1. Le prêtre doit être compatissant.

Domine, ecce quem amas, infirmatur.

Voilà ce que le prêtre doit répéter sans cesse.

Prier et rallumer dans son coeur par la prière l’amour des âmes.

Abomination de la prière égoïste.

Difficulté de n’avoir pas de prières égoïstes, quand les idées le sont.

2. Le prêtre doit ne point se faire d’illusions.

Illusions des bons prêtres, tout va pour le mieux.

Les paroissiens vont bien.

Le casuel rapporte.

Les messes sont bien rétribuées.

Les sermons ne coûtent plus rien.

En attendant, la foi se perd dans certains esprits.

Les âmes s’attiédissent.

Les haines se montent.

L’incrédulité envahit: Sermo eorum ut cancer serpit.

La révolution triomphe.

Domine, jam foetet, quatriduanus est enim.

3. Le prêtre doit ressusciter les âmes.

Foi dans la résurrection.

Le prêtre doute: Per totam noctem laborantes, nihil cepimus.

Hélas! que de tristes choses à cet égard!

Il doit travailler.

Nous espérons Carnis resurrectionem.

Pourquoi ne pas espérer la résurrection des âmes?

Difficile? – Non pas dans ces pays-ci.

Mais au temps passé rien se ne fait plus.

Qu’en savons-nous? avons-nous essayé?

Qu’est-ce que la résurrection?

Il faut la faire âme par âme.

Jésus-Christ recommande à ses apôtres la solitude: Donec virtute induamini ex alto.

4. Le prêtre doit conserver le bien accompli.

Ah! voilà le mal.

On sème et l’on s’endort, et pendant ce temps l’ennemi vient.

Vigilance, travail, accroissement.

Ex eis quos tradidisti mihi, non perdidi quemquam, nisi filius perditionis.

Septième Conférence. – De l’éloquence sacerdotale.

Notes et post-scriptum