A des dames ou jeunes filles

OCT 1862 Nîmes ENFANTS de Marie
Informations générales
  • A des dames ou jeunes filles
  • Retraite aux Enfants de Marie du Prieuré de Nîmes, 1862
    Quatorzième instruction. [L'esprit de justice].
  • BZ 6, pp. 23-26 (cahier de Cécile Varin d'Ainvelle).
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 DROITS DE DIEU
    1 EGOISME
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 JUSTICE
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 LIBERTE
    1 LOUANGE
    1 MEDISANCE
  • Enfants de Marie du Prieuré de Nîmes
  • ENFANTS de Marie
  • Octobre 1862
  • OCT 1862
  • Nîmes
  • Prieuré des Religieuses de l'Assomption
La lettre

L’esprit chrétien est essentiellement un esprit de justice. Dieu est juste, et c’est sur cet attribut divin que nous méditerons aujourd’hui. Qu’est-ce que la justice? C’est une vertu par laquelle on rend à chacun ce qui lui est dû. Or nous allons considérer si vous avez observé la justice à l’égard de Dieu et à l’égard du prochain.

1° Les droits de Dieu sur ses créatures sont immenses; il exige que toutes contribuent à sa gloire et il a déclaré lui-même qu’il ne donnerait point sa gloire à un autre. Dans la création, il y a des créatures intelligentes et des créatures inintelligentes, et ces dernières n’ayant pas été créées directement pour Dieu n’ont point de compte à lui rendre. Au contraire, l’homme, créature intelligente, doit non seulement rendre gloire à son Créateur, mais encore il doit se servir de toute la création pour le louer et le bénir, et c’est pourquoi l’Eglise chante tous les jours: Benedicite omnia opera Domini Domino, etc. La créature inintelligente emprunte la voix de la créature intelligente pour bénir Dieu et augmenter sa gloire. Tel est l’ordre établi de Dieu, et lorsque l’homme le viole en faisant un mauvais usage des créatures, il outrage la justice de Dieu et mérite que cette même justice s’arme contre lui. Les châtiments de Dieu sont donc la conséquence de ce noble attribut, et Dieu tout en respectant le libre arbitre de l’homme se réserve la liberté de le punir s’il choisit le mal.

2° Il est aussi dans l’ordre de la justice divine que nous rendions au prochain ce qui lui est dû. L’homme est destiné à vivre en société; il est donc juste qu’il réponde à cet ordre établi de Dieu. Or, mes chères filles, n’avez-vous jamais rien pris à votre prochain? Si vous ne lui avez pas ôté la vie, que dire de toutes vos médisances par lesquelles vous lui avez donné comme des coups de bâtons sans parler des coups d’épingles. Et si vous ne lui avez pas fait de mal, pouvez-vous dire que vous lui avez fait du bien?… Que dire de cet égoïsme qu’on voit quelquefois chez des personnes pieuses qui ont réussi à rétrécir tellement leur cerveau qu’il y a seulement place pour elles-mêmes. Elles veulent vivre en dehors de toute société et avec leur esprit étroit elles ne comprennent pas que le prochain a le droit d’attendre d’elles tout au moins l’édification et les bons exemples, sans parler des autres choses… C’est ainsi que les personnes pieuses attaquent la justice de Dieu, soit directement, soit dans leur prochain. Cette même justice exige d’abord le regret de cette attaque, et ensuite la réparation de ses droits outragés.

Notes et post-scriptum